vendredi 25 novembre 2011

Homélie du 1er dimanche de l'Avent B : L'attente, un stimulant du désir de Dieu

Bien chers frères et sœurs
La venue de notre Seigneur au monde nous rappelle que nous sommes des êtres de l’attente et que nous avons été crées pour regarder en avant. Tournés vers l’avenir, notre vie ici sur terre est un véritable pèlerinage vers notre destin.  Vivre dans l’attente nécessite de la prudence qui permet à rester éveillé pour accueillir le Seigneur dès qu’il apparaitra.

Nés dans le bain du divertissement, l’homme moderne se laisse parfois endormir par toute sorte d’informations et d’images que distillent les médias, de sorte qu’il lui est presque impossible de penser par lui-même et se laisse ainsi manipuler. La radio, la télé, l’internet peuvent évidemment être utile à des bonnes fins. Mais en réalité que faisons-nous de ces tas de choses qui nous polluent l’esprit et nous empêchent de laisser place à la communication avec Celui qui doit venir ?

L’appel à veiller n’est pas nouveau dans les Ecritures. Mais la récurrence de ce verbe dans l’évangile du jour est évocatrice. L’on se souviendra qu’à un moment terrible de sa vie, à Gethsémani, le Christ avait dit aux trois apôtres qui l'accompagnaient : « Veillez et priez afin de ne pas entrer au pouvoir de la tentation » (Mc 14, 38). Et il avait justifié son propos en ajoutant : « L'esprit est plein d'ardeur, mais la chair est faible ». En fait, Jésus savait à quel point la nature humaine est sujette à la déchéance, surtout dans un environnement moderne où nous vivons aujourd’hui.

Veiller ou attendre, ne passe pas toujours bien dans le contexte du siècle de la vitesse qui est le nôtre. Aujourd’hui, il faut courir, s’empresser, …pour ne pas manquer son autobus, son métro, son rendez-vous. Mais dans la logique de l’évangile, attendre veut dire, se tenir prêt, essayer de mettre de l’ordre dans son vécu quotidien, s’efforcer de mettre un trait d’union entre ses paroles et ses actes, bref, se tourner vers l’Essentiel. Veiller c’est aussi accepter nos limites et notre vulnérabilité et faire des choix conséquents. C’est aussi prendre du temps pour Dieu, pour le laisser agir constamment en nous. Cela demande un effort de volonté, bien entendu, mais aussi de l’humilité et de la simplicité, qui nous permettent de donner de l’élan à notre vie quotidienne.

L’invitation à veiller comporte une responsabilité à l’égard du monde qui est, pour ainsi dire, la maison de Dieu. La souffrance, le désespoir et les différents maux qui rongent notre monde sont autant de signes de l’obscurité qui jonche également les cœurs des humains. Dans un tel environnement, nous sommes appelés à devenir des veilleurs d’espérance, pas seulement par l’évocation de cette vie bienheureuse en Dieu après notre mort humaine, mais déjà, dès maintenant par cette présence de Dieu au plus profond de chacun.

Appel à la responsabilité, l’Avent l’est aussi dans la mesure où le Seigneur « est comme un homme qui partît en voyage et, quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller». La tentation c’est justement de se laisser distraire par l’absence apparente du Seigneur en négligeant de prendre soin de la maison de nos vies, en menant une existence désordonnée.

L’attente est donc notre raison de vivre. Veilleurs de la présence de Dieu au monde, il nous revient de répondre positivement à la confiance qu’il nous fait en faisant de nous des témoins de sa venue au monde. L’attente qui caractérise le temps de l’Avent et toute chose importante dans nos vies, est un appel à ouvrir nos yeux et nos cœurs sur l’urgence de l’Essentiel et nous permet ainsi de nous convertir.

Sébastien Bangandu

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