jeudi 1 décembre 2011

Homélie du 2e dimanche de l'Avent B : Etre une voix qui porte...


Bien chers frères et sœurs
Tandis que des signes de temps clignotent de partout autour de nous, comme au temps de Jean-Baptiste, nous vaquons encore à notre démence. Aller à la quête de l’Essentiel, chercher à trouver le sens de sa vie, retrouver le contact avec son essence spirituelle, découvrir ses besoins fondamentaux, oser l’authenticité d’une vie tournée vers le Christ, bref, mettre de l’ordre dans sa vie, voilà l’essentiel des appels que nous lance Jean-Baptiste en ce deuxième dimanche de l’Avent.

En effet, celui qui fut envoyé comme signe avant-coureur de la venue au monde de Jésus-Christ, est aussi le premier à incarner le message qu’il annonce au monde.  Par sa vie de dépouillement empreinte de sobriété, dans l'habillement et la nourriture, par son humilité, il a préparé le chemin au Seigneur. Pour préparer le chemin du Seigneur, il faut s’activer, lutter contre la léthargie, ce sommeil spirituel qui semble s’installer en nous et autour de nous.

Aujourd’hui, le peuple de Dieu se révèle comme affaibli, démuni devant l’avancée de la sécularisation. Tandis que la culture générale et professionnelle ne cesse de progresser, la culture religieuse, la pratique chrétienne restent à la traîne. A cela s’ajoutent l’incompréhension accrue du langage et des symboles religieux, le faible niveau des connaissances doctrinales, les croyances incohérentes, voire aberrantes parfois. Ce déficit est regrettable non seulement pour les croyants dont il étiole la foi, mais également pour l'ensemble notre société désormais sans repères. 

Malgré ce portrait malheureux de notre époque, nous continuons à croire que l'Esprit a animé la vie et l'action de Jean-Baptiste. De la place publique, de leurs villes et villages jusqu’au désert, les foules ont creusé leur faim et leur désir, elles ont marché pour secouer ce qui les entravait ou les préoccupait. Le désert n’est-il pas le lieu du dépouillement, de la quête de sens et de la vérité ? 

Chercheurs de Dieu dans le monde de notre temps, nous ne pouvons pas échapper à la nécessité d'un retournement de nos habitudes, de nos mentalités. Le souffle vivifiant et créateur de l'Esprit que le Seigneur Jésus nous a laissés est là pour assurer le passage du découragement et de la lassitude à l'espérance, de la tentation de s'enliser dans les modes passagères et les habitudes sclérosées à l'agir constant pour que triomphent la justice, la vérité, la tendresse et la paix. 

Dans le sillage des prophètes, le Baptiste est « une voix qui crie dans le désert ». Sa parole indique clairement que l'Esprit n'est pas éteint. Et Jean ne s'adresse pas à des gens qui accomplissent fidèlement la Loi et qui se tiennent à l'abri des pécheurs, mais il rassemble les foules. Il les appelle à la conversion, c'est-à-dire à « un retournement radical » de leur esprit et de leur cœur afin d'accueillir Dieu.

Ceci dit, la foi n'est pas un bien que l’on possède de façon définitive. Elle ressemble plutôt à un chantier perdu au milieu du monde, où les humains s'interrogent sur leur façon de vivre, tiraillés entre les forces du bien et du mal. L’Avent nous est donné pour nous permettre de nous libérer de nos idoles et de relever les défis de notre monde. Sur les traces du Baptiste, le croyant n'est pas un maître de sagesse ou de science capable d'enseigner aux autres un savoir assuré, ni un prophète en possession des plans de Dieu et investi de l'autorité de les imposer. Il ne peut être qu'un veilleur, une voix, une étoile qui conduit à Jésus-Christ. 

Sébastien Bangandu

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