vendredi 7 octobre 2011

Homélie du 28e dimanche ordinaire A : La vie se célèbre!


Bien chers frères et sœurs
La vie se célèbre. Et une existence sans moments de réjouissance devient insupportable et personne ne voudra passer ses jours dans un environnement pareil. De plus, nous vivons dans une société stressée, blessée par la culture de la vitesse et du devoir de réussite. Tout se passe comme si on était pris en étau entre le travail et d’innombrables soucis de la vie courante. Cet état de fait a même fait oublier à certains la valeur de la détente, du divertissement, de la récréation, et partant, de la fête…

Or, au cours d’une fête ou d’une détente, le temps est au partage. Cela permet de rencontrer des gens de tous horizons, de briser l'isolement, la solitude et la monotonie du quotidien; de créer des liens qui, au fil du temps peuvent se muer en  grandes amitiés. Par ailleurs, ce moment  permet aussi de resserrer des liens qui existaient, mais qui, faute de temps, se sont distendus à cause d'un rythme de vie parfois trop chargé. Il instaure un dialogue autour d'un verre, d’une tasse de thé, d’un petit déjeuner ou d’un apéritif... Bien plus,  il occasionne parfois des entrevues plus sérieuses et peut dénouer dans la bonne humeur des querelles jusqu'ici non résolues.

Le temps de fête peut également développer la cordialité et la solidarité dans la vie des membres d’un groupe, d'une communauté ou d'une entreprise donnée et mettre ainsi en lumière les compétences de chacun pour un échange de services fructueux. Il peut aussi permettre aux plus timides de nouer des relations facilement. L’expérience a montré combien, dans un contexte de stress et de surcharge de travail, ces occasions ouvrent finalement à la plénitude de la vie.

Le Christ lui-même ne s’y est pas dérobé. Au milieu d’une activité apostolique intense, il savait se créer des moments de détente et de convivialité. Souvenons-nous que son premier miracle à Cana s’opère dans un contexte de convivialité et de fête où, par le biais de sa Mère,  Jésus-Christ a réussi à prolonger la fête et raviver la joie des convives. Mais pour Jésus, le repas partagé, festif, loin d’être une simple réponse à un besoin alimentaire de l’humain ni un désir de faire bombance, est une préfiguration du festin du Royaume que Dieu donnera à tous ses enfants. Et ce festin est original en ce sens qu’il sera surtout l’occasion pour le Seigneur de faire exploser sa bonté et sa miséricorde en faveur de son peuple en détruisant la mort pour toujours, en essuyant les larmes de ceux et celles qui pleurent, bref, en effaçant l’humiliation de son peuple. 

Mais si l’invitation de Dieu à un tel festin est sans condition et sans limite, elle n’en est pas moins exigeante : on n’y entre pas n’importe comment. Il faut être habillé en vêtement de noce. Question de vivre en état de veille car nous ne savons ni le jour ni l’heure. C’est dire que notre rencontre autour de l’eucharistie devrait constamment nous rappeler que Dieu nous invite à nous préparer, au quotidien, pour le banquet qu’il réserve à l’humanité. Ce banquet déborde évidemment l’aspect tout à fait matériel de la réalité. C’est un bonheur à venir, réservé à ceux et celles qui auront répondu par la foi aux appels de l’Esprit dès cette vie terrestre. 

Mais combien répondent positivement à cette invitation ? L’évangile recèle plusieurs attitudes que l’humain de tous les temps affiche par rapport à l’appel de Dieu. Pour les uns, c’est le matérialisme qui prévaut ; pour d’autres, c’est le commerce ou l’amour du lucre; pour d’autres encore c’est la violence à l’égard des serviteurs de l’Evangile… A chacun ses raisons ! Quant à Jésus-Christ, le voilà qui se tient à ta porte et qui frappe. Si tu entends sa voix et ouvres ta porte, il entrera chez toi et prendra le repas avec toi et toi avec lui (Ap 3, 20). 

Sébastien Bangandu                           

1 commentaire:

Marie-José K. a dit…

Grand merci, Sébastien, pour cette interprétation judicieuse de la parole de cette journée dominicale. Nous sommes toujours prêts pour les festins terrestres, alors que nous boudons la véritable fête du Royaume. Notre société moderne est vraiment à plaindre!