Lectures :
1ère lecture : Ac 3, 1-10
Évangile : Lc 24, 3-35
Bien chers frères et sœurs,
Depuis sa résurrection, Jésus va à la rencontre de ses
disciples et des frères et sœurs qui l’ont connu. C’est curieux que quelqu’un
avec qui on a vécu trois ans, se convertisse du coup en un inconnu. C’est sûr
que nous voyons les choses avec nos lunettes d’aujourd’hui, mais pour les
disciples de Jésus ce n’était aussi facile que ça.
Il faut vraiment avoir la foi pour croire que cet
homme qui fut humilié, maltraité, crucifié et mort sous leurs yeux soit encore
vivant au milieu d’eux. Et cela peut aussi être vrai pour nous-mêmes. En
considérant l’état de santé parfois précaire de certains de nos frères et sœurs
qui meurent, on a du mal à croire à la résurrection et à la vie éternelle. La
gravité et le poids des épreuves de la vie nous font parfois oublier les
promesses de Dieu. C’est dire que la foi n’est pas une chose simple. Il ne
suffit pas de vouloir pour automatiquement l’avoir. Elle est pourtant la
condition pour pouvoir reconnaître le Ressuscité.
Les disciples qui marchent vers Emmaüs marchent en
réalité vers l’obscurité, l’inconnu. Emmaüs est synonyme de nulle part. Nos deux
amis vaquent à leur démence, puisque la personne sur laquelle reposait leur
espoir n’est plus. Ils veulent surtout s’éloigner de ces événements tristes et
bouleversants pour vivre une autre expérience. Mais ce qui est intéressant est
qu’ils ne se sont pas enfermés sur eux-mêmes. Ils peuvent encore dialoguer.
Même avec un inconnu qui semble ignorer ce qui se passe autour de lui. Et c’est
cette ouverture au dialogue qui va les lancer vers les larges.
Sur les routes de cette terre des humains, nous marchons
parfois le cœur gros et l’air sombre à causes des souffrances et des épreuves
de la vie. Nous perdons tout horizon d’espérance, découragés et écrasés que
nous sommes par le poids de la vie. Comme pour ces deux disciples d’Emmaüs, Jésus
nous rejoint, se fait prochain pour cheminer avec nous. Chemin faisant, il nous réchauffe le cœur avec
sa parole et son pain, pour faire de nous ses vaillants témoins au monde. Il
est une présence réelle, surprise au milieu de nos recherches et de nos
combats.
Il n’y a rien de plus consolant qu’une parole de réconfort
qui nous met du baume au cœur quand nous sommes au bord du désespoir. Il n’y a
rien de plus vivifiant que la compagnie de quelqu’un qui nous met débout et
nous encourage à poursuivre notre marche. Il n’y a rien de plus nourrissant
qu'un morceau de pain partagé entre frères, qui rassasie et redonne vigueur.
Jésus le Ressuscité est tout cela pour ceux et celles
qui, réchauffés au feu de sa Parole ouvrent leurs yeux et deviennent messagers
de la résurrection. Demandons au Seigneur d’ouvrir nos cœurs à sa rencontre et de
nous faire avancer en sa compagnie.
Sébastien
Bangandu, a.a.
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