vendredi 16 août 2013

Homélie du 20e dimanche ordinaire C : L'éloge du feu!


Bien chers frères et sœurs,

Le feu ? Oh quelle image ? Jésus dit être venu apporter le feu au monde et non la paix ? Si les pompiers de nos villes actuelles étaient présents ce jour-là, ils l’auraient arrêté juste après son discours. Je n’en crois pas me oreilles. Une telle parole ne sortirait certes pas de la bouche de Celui qui est doux et humble de cœur et qu’on  a aussi appelé le Prince de la paix !

Sinon, pourquoi avait-il refusé de répondre positivement à la demande de Jacques et Jean qui voulaient que le feu descende du ciel pour brûler les habitants d’un village de Samarie qui n’ont pas voulu l’accueillir ?...

Mais ce feu ne signifie-t-il pas surtout la venue au monde de ‘l’Esprit Saint et le Feu’ dont parle Luc (3, 16) ? Mais même là, cet Esprit  doit être Celui qui purifie et qui sanctifie. Il n’a rien à voir avec le feu dévastateur qui rappelle Sodome et Gomorrhe. De ce point de vue, le feu dont parle Jésus Christ doit certainement être d’un autre ordre.

Pourtant, à voir de près la vie-même de Jésus, il y a lieu de croire que ce feu évoque Jésus lui-même. En effet, Jésus tout comme le Baptiste et d’autres prophètes de l’ancien testament avaient quelque chose comme un feu qui émanait de leur style de vie. Mais Jésus, en tant que Prophète des prophètes, possède ce feu en plénitude : c’est la vive flamme d’amour.

Oui, toute la vie de Jésus était polarisée par l’amour de vivre en communion profonde avec Dieu et avec toute l’humanité. Dès lors, l’adhésion au feu devient la voie obligée pour toute personne désireuse de faire l’expérience du Christ. Cela requiert une conversion radicale. Et vivre véritablement cette conversion ne peut qu’attirer adversité, incompréhension et jalousie dans la vie du quêteur de Dieu. En fait, ce sont là des situations que le Christ lui-même a vécues et qui finalement l’ont conduit à la mort.

Ainsi, comme pour Jésus, le rejet, l’opposition et la violence seront la part de tous ceux et celles qui auront adhéré à l’appel du feu. Car contenir le feu, c’est consentir à se brûler soi-même. Voilà pourquoi il ne nous faut pas laisser les humains s'en aller de chez nous, sans que nous ne leur partagions ce feu qui est en nous. Depuis le temps Jérémie jusqu’à Jésus en passant par Jean Baptiste et nombre d’autres prophètes, le feu poursuit son bonhomme de chemin,  faisant de ceux et celles qui l’approchent des vrais témoins du Royaume.

Paradoxe du feu. Feu qui détruit et qui libère, mais aussi feu qui mobilise et engage. Se familiariser au feu, mais prendre distance de ce même feu, n’est-ce pas le paradoxe d’être chrétien ?

Sébastien Bangandu, aa


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