vendredi 9 août 2013

Homélie du 19e dimanche ordinaire C : Le Royaume, une quête quotidienne


Bien chers frères et sœurs,

Il arrive que dans un discours qui statue sur plusieurs sujets à la fois, on soit tenté de saisir au passage une sentence bien frappée et s’en tenir à un sujet sans égard pour l’ensemble de points traités. C’est ce à quoi ressemble l’évangile de ce dimanche. Néanmoins, il est possible d’y arriver, en s’arrêtant sur certaines phrases qui attirent plus d’attention telles que : « Sois sans crainte, petit troupeau, car il a plu à votre père de vous donner le Royaume » ; « Faites-vous un trésor…dans les cieux » ; « tenez-vous prêts », etc.

Le petit troupeau auquel Jésus demande de ne pas craindre, c’est ce petit nombre de chercheurs de Dieu qui, malgré toutes les vicissitudes de la vie, Lui sont restés attachés et comptent encore sur Lui. Témoigner d’une confiance totale envers Dieu voilà ce qui doit caractériser les vrais disciples du Christ dans ce monde.

En fait, l’expérience humaine montre que quand on est un petit nombre, un petit peuple, une petite lignée, on est fragile et, en tant que tel, on manque d’avenir. Dans ces conditions, le risque est grand de disparaître. Et c’est la situation des disciples de tous les temps. Désavoués, persécutés, tués, leur nombre ne fait que décroitre, spécialement aujourd’hui où l’humain croit plus en lui-même, qu'en Celui lui a donné l'être, le mouvement et la vie. 

Or, pour Jésus, c’est à cela justement que ressemble le Royaume. En effet, c’est dans cette faiblesse, faite de banalité et d’incertitude que le Royaume de Dieu fait son chemin dans notre quotidien. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’Il nous invite à demeurer vigilants, à ‘veiller’ sur notre quotidien, à l’habiter et à le comprendre de l’intérieur. Et pour Jésus, rester éveillé c’est avant tout comprendre le quotidien dans ce qu’il comporte d’interrogation, d’appels et d’interpellations.  C’est savoir écouter l’inaudible et voir l’invisible, non pas avec des yeux du corps, mais avec ceux du cœur.

Et cette ouverture du cœur à la profondeur du réel n’a rien de passif et de rêveur. Puisqu’on ne peut être ouvert au Règne de Dieu au quotidien sans la pratique. Car, il n’est pas naturel à l’humain de se laisser interpeler par les événements. Son premier réflexe c’est de protéger ce qu’il possède. C’est pour cette raison que Jésus invite ses disciples à ‘vendre’ ce qu’ils possèdent pour se mettre en quête de cet autre trésor que ni les voleurs ni les mites ne pourront nous dérober.

Enfin,  en plaçant notre existence sous le signe de l’incertitude, de la fragilité et de la dépossession, Jésus veut nous éveiller au mystère de sa présence qui accompagne chacun de nos pas, dans la réussite tout comme dans les échecs. Puisse notre existence devenir au quotidien, signe d’un Royaume déjà là et pas encore là.  

Sébastien Bangandu, aa


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