Dans
son effort de vouloir faire saisir à ses contemporains la portée de sa mission,
Jésus s’est souvent confronté à des difficultés énormes. Bien plus que ses
paroles parfois dures, ses discours étaient difficiles à comprendre, à assimiler, au point
que même ses propres disciples murmurent et en sont visiblement scandalisés. Décidement, Jésus n'en fini pas de défier même ceux et celles qui se déclarent de lui.
Et
l’Evangile de ce dimanche évoque un des moments les plus terribles de la
mission de Jésus. En effet, à la suite de son discours sur le pain de vie,
Jésus fait scandale. En affirmant que celui ou celle qui ne mange son corps et
ne boit son sang n’a pas la vie lui, il suscite une grave révolte dans le chef
de ceux et celles qui l’écoutent. Beaucoup se décident de le quitter.
Décidé
de tester la foi de ceux qui semblent lui rester fidèles, Jésus veut surtout les inciter à s'afficher clairement, à prendre position. Il n’a pas peur d’être abandonné. Il ne redoute pas la
solitude, mais veut en avoir le cœur net sur les motivations profondes de ceux et celles qui
choisissent de restent auprès de lui. Car dans un tel contexte, choisir de rester suppose une conviction profonde.
En
fait, Pierre le sait bien : comparée
aux paroles des maîtres et prophètes de son temps, la parole de Jésus est d’un
autre ordre. Venue d’en haut, elle recèle une densité et une profondeur
uniques. Pour expérimenter l’effectivité de sa puissance dans nos vies, il faut
qu’elle soit fondamentalement accueillie dans la foi. Il n’y a aucune
magie en ces mots, aucune puissance détachée de l’accueil de la foi.
Par ailleurs, la réponse de Pierre évoque son
attachement à ce maître, même s’il le niera par la suite. Ainsi, pour comprendre Dieu que personne n’a jamais
vu, il nous faut accueillir Jésus, le verbe fait chair. En lui s’expriment tous
les aspects de la Parole
de Dieu : une parole créatrice, vivifiante, révélatrice… Mais il faut son
Esprit pour pouvoir la comprendre, l’accueillir et la proclamer.
Enfin,
l’Evangile de ce dimanche nous rappelle que Jésus est notre unique Maître. Nous
sommes appelés à marcher sur ses traces, malgré la force des vents contraires.
Dans un monde toujours enclin au changement, la valeur de la fidélité nous aide à fignoler notre attachement au Christ. Ses paroles, tout en bonifiant notre vie, nous orientent vers l’au-delà, vers l’ailleurs, qui pourtant s’inscrit déjà
dans l’aujourd’hui de notre existence. Alors que beaucoup de maîtres nous
invitent à des solutions de facilité, à des compromis, tournons-nous vers le Christ
en l’accueillant à travers sa parole qui libère.
Sébastien Bangandu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire