lundi 18 juin 2012

Homélie de la Nativité de Saint Jean Baptiste B : Un coeur de feu!


Bien chers frères et soeurs,

Doté d’un excellent sens de l'observation, Jésus savait mettre en valeur les qualités et mérites de certaines personnes rencontrées sur son chemin. On se souvient de son compliment à Nathanaël : « Voici un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude» (Jn 1, 48) ; du Centurion il dira : « je n'ai jamais trouvé pareille foi en Israël» (Lc 7, 9) ; il désignera Jean le Baptiste comme étant le plus grand des prophètes » (cf. Mt 11, 9).

C’est bien ce prophète hors pair qui est à l’honneur aujourd’hui. En fait, c’est depuis les entrailles de sa mère que le baptiste trésaille de joie à la rencontre du Christ. A sa naissance, il opère déjà une rupture importante avec les traditions de son clan. « Il s’appellera Jean » quoiqu’il n’y ait jamais eu un de sa lignée qui porte ce nom. En ce sens, il est désormais considéré comme le prophète de la nouvelle alliance et le signe avant-coureur de la venue du Christ au monde. Mais avant tout, il se retire au désert, histoire de s’imprégner de la présence de Celui dont il se fera l’honneur de faire grandir, tout en s’effaçant lui-même.

Très vite, le message de cet homme de feu et à la parole tranchante fera grand écho dans les cœurs des foules qui accourent vers lui. Bien plus, sa prédication et son baptême vont déclencher une effervescence populaire de réveil, qui galvanise les esprits. Ce succès sera également à l’origine de la ferveur populaire consécutive à sa merveilleuse prédication. Du même coup, cela suscitera la haine d’Hérode qui, craignant de perdre son pouvoir et mais surtout blessé et entamé au plus profond de lui-même par la  vérité du message de Jean, finira par le faire exécuter.

Malgré tout, la renommée de Jean Baptiste persiste. Si bien que son bourreau, qui pourtant  avait toujours subi son ascendant moral et spirituel, se demande avec inquiétude si Jésus ne serait pas Jean ressuscité (Mt I4, 2). Mais Jésus pour sa part, prend le relais et, défiant l’effet de terreur qu’une telle mort avait causé, il poursuit l’œuvre de prédication de la bonne nouvelle, montrant ainsi que rien au monde ne pourra jamais en arrêter la propagation. C’est que le message du salut demeure éternellement, la parole de Dieu jamais ne passera (1 Pi 1, 25).

Célébrer ce grand prophète c’est pour nous une occasion de nous interroger sur notre propre relation au Christ. En fait, si l’expression « ceux qui sont nés de femmes » veut souligner la faiblesse, la fragilité de la condition humaine, elle suggère en même temps qu’il est possible, malgré les pesanteurs de notre nature humaine, de témoigner du Christ. Mais cela doit évidemment se faire dans l’humilité, car c’est à des hommes et des femmes pécheurs et parfois médiocres que Dieu confie la fonction sociale de rappeler, par leur présence, l’urgence de l’essentiel.

Enfin, la vocation de Jean est d'éclairer le Messie et non pas de lui faire ombrage. N'est-ce pas là aussi la vocation de l'Eglise ? Comme le Baptiste, n'avons-nous pas à dire au monde l'exigence de Dieu ? A témoigner du Christ sauveur sans jamais nous substituer à Lui ? A nous tenir au coté de l'Epoux ? Puisse le Québec d’aujourd’hui et de demain, s’inspirer du merveilleux témoignage de son saint patron et revisiter sa foi au Christ Jésus, en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être (cf. Ac 17, 28). Bonne Saint Jean Baptiste à tous et à toutes !
Sébastien Bangandu

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