Bien chers frères et soeurs,
Doté
d’un excellent sens de l'observation, Jésus savait mettre en valeur
les qualités et mérites de certaines personnes rencontrées sur son chemin. On
se souvient de son compliment à Nathanaël : « Voici un vrai Israélite, en qui il n’y a pas de fraude» (Jn 1, 48) ;
du Centurion il dira : « je n'ai jamais trouvé pareille foi en Israël» (Lc
7, 9) ; il désignera Jean le Baptiste comme étant le plus grand des prophètes »
(cf. Mt 11, 9).
C’est
bien ce prophète hors pair qui est à l’honneur aujourd’hui. En fait, c’est
depuis les entrailles de sa mère que le baptiste trésaille de joie à la
rencontre du Christ. A sa naissance, il opère déjà une rupture importante avec
les traditions de son clan. « Il s’appellera Jean » quoiqu’il n’y ait
jamais eu un de sa lignée qui porte ce nom. En ce sens, il est désormais considéré
comme le prophète de la nouvelle alliance et le signe avant-coureur de la venue
du Christ au monde. Mais avant tout, il se retire au désert, histoire de s’imprégner
de la présence de Celui dont il se fera l’honneur de faire grandir, tout en
s’effaçant lui-même.
Très
vite, le message de cet homme de feu et à la parole tranchante fera grand écho
dans les cœurs des foules qui accourent vers lui. Bien plus, sa prédication et son baptême vont
déclencher une effervescence populaire de réveil, qui galvanise les esprits.
Ce succès sera également à l’origine de la ferveur populaire
consécutive à sa merveilleuse prédication. Du même coup, cela suscitera la haine d’Hérode qui, craignant de perdre son
pouvoir et mais surtout blessé et entamé au plus profond de lui-même par la vérité du message de Jean, finira par le faire
exécuter.
Malgré
tout, la renommée de
Jean Baptiste persiste.
Si bien que son bourreau, qui pourtant avait toujours subi son ascendant moral et
spirituel, se demande avec inquiétude si Jésus ne serait pas Jean ressuscité
(Mt I4, 2). Mais Jésus pour sa part, prend le relais et, défiant l’effet de
terreur qu’une telle mort avait causé, il poursuit l’œuvre de prédication de la
bonne nouvelle, montrant ainsi que rien au monde ne pourra jamais en arrêter la
propagation. C’est que le message du salut demeure éternellement, la parole de
Dieu jamais ne passera (1 Pi 1, 25).
Célébrer ce grand prophète
c’est pour nous une occasion de nous interroger sur notre propre relation au
Christ. En fait, si l’expression « ceux qui sont nés de femmes » veut souligner
la faiblesse, la fragilité de la condition humaine, elle suggère en même temps
qu’il est possible, malgré les pesanteurs de notre nature humaine, de témoigner
du Christ. Mais cela doit évidemment se faire dans l’humilité, car c’est à des
hommes et des femmes pécheurs et parfois médiocres que Dieu confie la fonction
sociale de rappeler, par leur présence, l’urgence de l’essentiel.
Enfin, la
vocation de Jean est d'éclairer le Messie et non pas de lui faire ombrage.
N'est-ce pas là aussi la vocation de l'Eglise ? Comme le Baptiste, n'avons-nous
pas à dire au monde l'exigence de Dieu ? A témoigner du Christ sauveur sans
jamais nous substituer à Lui ? A nous tenir au coté de l'Epoux ? Puisse le
Québec d’aujourd’hui et de demain, s’inspirer du merveilleux témoignage de son saint
patron et revisiter sa foi au Christ Jésus, en qui nous avons la vie, le
mouvement et l’être (cf. Ac 17, 28). Bonne Saint Jean Baptiste à tous et à
toutes !
Sébastien Bangandu
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