mardi 29 décembre 2015

Sur la route de Puebla, Veracruz, Huauchinango...



Entrée dans Puebla
     Depuis mon arrivée à Mexico en octobre passé, j’avais très envie de visiter le pays, mais les occasions étaient plutôt rares. C’est mercredi 16 décembre qu’une occasion s’est présentée. Nous devrions être trois à voyager, mais un empêchement a obligé le frère Jesus Tlecuile Mixteco, éveilleur des vocations,  à renoncer à ce voyage. Avec le frère Domingo Antonio, nous sommes partis de Mexico à 6h10, en direction de Puebla et Veracruz. Sur cette autoroute importante du pays, la circulation est abondante, un peu comme dans la ville de Mexico. A 7h45 nous traversons « Rio frio ». En continuant sur Cholula, on pouvait apercevoir le lieu où se trouve la plus grande pyramide du Mexique. Celle-ci est confinée sous une colline au sommet duquel se trouve une église, du haut de laquelle la vue sur le volcan Popocatepetl est superbe. Non loin de là, se trouvent les églises de Tonantzintla et Acatepec construites dans un style baroque très singulier aux carreaux multicolores.


      A 10h00, nous foulons le sol de Puebla, ville aux façades dallées. L'entrée dans la ville était plus aisé, tant il n'y avait pas d'embouteillages. Puebla est une grande ville de province pas très bruyante, située à 2000 mètres d’altitude et entourée de volcans. La ville est réputée dans tout le pays pour sa délicieuse sauce au chocolat « mole » et ses céramiques de couleur (talaveras).

     En traversant la ville, nous avons fait un crochet dans la famille du père Oswaldo Garcia Sanchez. Après une courte causerie avec ses parents, arrive une ministre de la communion, qui venait apporter le saint sacrement à la maman malade. Ayant appris que j'étais prêtre, elle m'a prié de prendre la direction du rituel, ce que j'ai accepté volontiers. 

Cathédrale de Puebla
     Par la suite, nous avons été invités au petit déjeuner, avant de reprendre la route vers le centre-ville de Puebla où nous avons visité quelques places, dont la cathédrale de Puebla, sa belle chapelle du Rosario, le parc aux abords de la cathédrale. De là nous avons poursuivi notre périple vers Veracruz, les yeux rivés sur le « Pico de Orizaba » (le volcan Citlaltépec) perché sur un haut sommet dont la cime est enneigée (le 3ème plus haut sommet d’Amérique du Nord), à proximité de la « Sierra de Zongolica ». Ici, la chaleur était au rendez-vous. On suait à grosses gouttes! Comme je n’avais prévu que des vêtements chauds, il m’a fallu acheter du linge léger pour être plus à l’aise dans cette chaleur intense.
     En traversant les rues de la superbe ville d’Orizaba (plus de  200 000 habitants), j’étais fort impressionné par son architecture datant de l’époque coloniale, ses innombrables clochers, et plus encore, par son canal bien construit qui traverse toute la ville. Mais ce qui m’a encore le plus émerveillé, c’est cet édifice gigantesque, « El Palacio de Hierro » (le Palais de Fer), situé près du jardin du Zócalo, en plein milieu de cette cité coloniale. Très magnifique!...
Avec le curé de la parroquia Juan Bautista
     Après la visite et un repas dans un restaurant, nous avons poursuivi notre bonhomme de chemin jusqu'à la paroisse saint Juan Bautista, située au nord de la ville d'Orizaba.  Dès notre arrivée, nous avons reçu un accueil chaleureux de la part de padre Clemente Martinez Juarez, curé de la paroisse. Une fois dans le réfectoire de la cure, on nous a offert un café chaud, d’un goût vraiment naturel. 

     Puis la causerie a commencé. Nous avons parlé de la paroisse, son histoire, ses activités, la ferveur des gens du milieu. J’en ai profité pour apprendre quelques expressions en langue Nahuatl, aujourd’hui parlée par plus d’un million de Mexicains, spécialement dans les États de Puebla, Veracruz, Hidalgo, Guerrero et dans certaines parties du District Fédéral, ce qui en fait la langue indigène la plus parlée au Mexique. Tenez, en Nahuatl, Nik neki veut dire : yo quiero (j’aime ou je veux); Cashtil ou tlasocamati miek signifie : muchas gracias (merci beaucoup)…

Avec les élèves à Santa Magdalena
     Vers 14h30, revigorés et joyeux de notre conversation avec le curé, nous avons pris la route de Santa Magdalena, un secteur de la paroisse San Juan Bautista où nous allions passer la nuit. C'est une route asphaltée, à deux sens, qui serpente une montagne d’environ mille mètres d’altitude, un peu dangereuse par endroits, avec beaucoup de tournants. J’étais impressionné par certaines constructions perchées comme des nids d’oiseaux sur des pentes raides de la montagne. La police y est toujours présente, comme partout à travers les villes et villages du pays. Dès notre arrivée, nous avons été accueillis par un groupe d’élèves et une catéchiste du secteur. 

     Dans la soirée, le frère Domingo nous a fait une très magnifique présentation Powerpoint sur l'histoire des Assomptionnistes à Mexico, suivie d’un dialogue avec les jeunes du secteur. En conclusion, il a invité les jeunes à être attentifs aux appels du monde de leur temps et à l'appel de Dieu. Vers la fin de soirée nous avons rendu visite à deux familles amies au frère Domingo et y avons partagé le repas du soir. 

Frère Domingo avec les jeunes aspirants
     Le lendemain vers 11h45, nous avons quitté le secteur de Santa Magdalena pour le Centre d'Orizava, en direction nord de la ville vers Cordoba, petite ville ancienne fondée en 1618, qui tient ce nom en l'honneur de Diego Fernández de Córdoba. En arrivant, nous avons pris place dans la sacristie de la chapelle Nuestra Señora Virgen de Guadalupe de Zapoapan où, une fois de plus, nous avons suivi une présentation powerpoint du frère Domingo sur l'éveil des vocations. Par la suite, j’ai été invité à partager avec les jeunes, l’histoire de ma vocation à la vie religieuse. Ce fut une occasion de pouvoir pratiquer mon espagnol.

Affiche de la Rencontre juvénile d'Alzon
     De là nous sommes partis pour Naranjal, petite ville située à 6 km au sud-ouest d'Amatlán de los Reyes, la plus grande ville de la contrée. Là, nous avons visité la paroisse San Cristobal où se sont déroulés le 22 novembre passé, l’Encuentra Junenil d’Alzonien qui a connu un grand succès. Nous y avons salué les fidèles qui préparaient l'arrivée de l'évêque pour le sacrement de confirmation.

Défiés par la boue
      De là, nous avons pris la route vers Linderos, une petite communauté de mission située sur une haute montagne. Comme il pleuvait et que la route était devenue impraticable, nous avons dû sortir de la voiture. Après une dizaine de minutes de marche, nous avons gagné le lieu. Là, nous avons été accueillis par une famille amie à frère Domingo. Vers 15h15, nous avons quitté Linderos pour Coetzala. Après un rendez-vous manqué avec les jeunes de ce secteur, nous avons gagné le secteur de Saint Nicolas, dans la paroisse San Isidro où un important groupe de jeunes nous attendait. C'est un secteur très vivant où la présence et l'activité des jeunes est bien visible.

Avec les jeunes de San Nicolas
     Là, le frère Domingo a donné un témoignage de son propre appel à la vie religieuse, suivi d’une présentation Powerpoint sur le thème de la vocation en général, puis de la vocation à la vie religieuse en particulier. Les jeunes ont bien apprécié la présentation. A la fin de notre visite, nous voulions aller passer la nuit à Zapoapan, mais deux jeunes aspirants nous ont priés de rester avec eux. Et nous avons été amenés à accepter. La famille de l’un nous a invité à souper et celle de l'autre nous a hébergé pour la nuit. Le samedi matin, après le petit déjeuner, ce fut le retour au bercail, après une escale à Amatlan. A 12h30 nous étions accueillis par la chaleur infernale de la ville de Mexico… 

Au restaurant à Huauchinango
     Une semaine après, nous avons repris la route en direction sud du pays, et cette fois-là, on allait vers Huaunchinango, ville appartenant à l'État de Puebla, à deux heures de voiture de Mexico, au pays du père Flavio Bustos. Au volant, monsieur Lino Lechuga, neveu du père Flavio. Là, en compagnie de quelques membres de sa famille, dont sa nièce qui, ce jour-là célébrait son anniversaire de naissance, nous avons eu toute une journée de promenade et de visite qui nous a conduit dans l'État d'Hidalgo où nous avons visité le marché populaire de Huasca. 
A Huasca

     En effet, Huasca est un véritable lieu d'attraction où, le jour du marché, des milliers de personnes se donnent rendez-vous. Son marché est très riche en produits artisanales. Mais la spécialité de la cité de Huasca ce sont surtout les pierres basaltiques (résultat d'un refroidissement accéléré de la lave lors d'une éruption volcanique) et les merveilleuses haciendas coloniales de Santa Maria et de Saint Miguel Regla que nous n'avons pas pu visiter faute de temps. 

      Après avoir fait le tour des différentes kiosques et magasins, nous nous sommes assis un moment pour assister à un spectacle de danse donné par un groupe de jeunes de Huasca. Tandis qu'on attendait que s'amorce ce spectacle de danse qui tardait à venir, des dizaines des marchands ambulants proposaient aux spectateurs des produits du terroir entre les rangs des sièges. C'est alors que nous fut proposé de goûter à différents amuse-gueules. Nous fûmes amenés à acheter une bonne poignée de sautelles grillées, que nous avons croqué avec plaisir avant de prendre la route vers Real del Monte.

A Real del Monte
     Real del Monte, est une petite cité entourée de montagnes.  Mais ce qu'il y a de plus admirable dans cette petite cité et qui la rend encore plus charmante, ce sont ses petites rues merveilleusement pavées qui vous donnent le goût de flâner un peu! La cité, qui regorge plusieurs sites touristiques, restaurants et parcs publiques, était bien envahie ce jour-là par d'innombrables touristes. C'est là que nous avons pris notre souper, avant de rebrousser chemin. L'occasion m'était offerte de goûter à la sopa azteca et à du chilaquile. Pour immortaliser cette heureuse promenade, nous avons pris une photo de groupe sur le petit jardin devant le restaurant. Après un moment d'échanges, ce fut le temps des "au revoir"!

Adios!
     Sur le chemin de retour nous avons traversé la ville de Pachuca, capitale de l’État d’Hidalgo. Le soleil se couchait. D'imperceptibles brouillards voilaient la cime des collines environnant cette ville, familièrement appelée "La Bella Airosa" (La Belle Venteuse), à cause des vents qui la caractérisent entre les mois de juin et d’octobre. 

     Cette charmante ville que nous traversions à la tombée de la nuit, c’est aussi le berceau du football mexicain. Elle possède d'ailleurs une "université du football" ainsi qu'un des plus grands clubs de football Mexicain, le prestigieux football Club Pachuca qui est l'une de mes équipes favorites.

      Enfin de compte, nous avons regagné Mexico vers 20h00. Mais avant de nous rendre en communauté, nous avons d'abord pris soins de conduire le diacre Jesus Tlecuile à la station d'autobus puisqu'il prenait quelques jours de vacances à la maison. Ce fut une journée bien agréable qui m'a permis une fois de plus de découvrir ce grand pays qu'est le Mexique. En attendant de nous revoir, je vous présente mes vœux les plus chaleureux pour le Nouvel an qui se pointe déjà à l'horizon. D'ici-là, portez-vous bien!

Sébastien Bangandu, a.a.


1 commentaire:

Papillon a dit…

Captivant récit, comme toujours !