Le passage du religieux d'une communauté à une autre
prend tout son sens lorsqu'il est le fruit du service fraternel que s'offrent
mutuellement les communautés de la province.
Et ici, il convient de souligner que ce n'est pas le service d'une
personne à l'égard d'une communauté, mais le service mutuel que s'offrent les
diverses communautés d'une même famille religieuse. Ainsi, être
disciple veut dire « marcher à la suite d’un maître ». Et pour
marcher à la suite du Maître, il faut sans cesse sortir de soi-même, et se
laisser sans cesse transplanter.
Devant le Montmartre à Québec (Photo d'Archives) |
Devant
la porte, j’allais dire au revoir aux confrères (Marcel Poirier, Jean
Chrysostome Tsiriogna, Pierre-Jean Genest, Noël Le bousse) et aux sœurs de
sainte Jeanne d’Arc (Agathe Précourt et Noëlla Noiseux) qui m’y attendaient.
Après les salutations d’au revoir, nous avons pris le chemin de l’aéroport Jean
Lesage, les pères Noël et Jean Chrysostome m’y accompagnaient…
Paroisse assomptionniste Imperatriz de América |
De
l’autre côté de la salle d’attente, j’ai reconnu le visage du frère Louis
Kivuya qui est venu me chercher, accompagné de monsieur Lino Lechuga, le
chauffeur de notre communauté. Le parcours de l’aéroport à la communauté nous a
pris une trentaine de minutes. En chemin, j’étais émerveillé par l’abondante
circulation routière et l’ambiance toujours mouvementée de cette grande métropole
aux mille facettes. Enfin, j’ai rejoint ma nouvelle communauté: Paroquia
Emperatriz de América, située à environ dix minutes du Teatro Insurgentes, le
plus grand théâtre de la ville de Mexico et de l’arrêt du Métrobus portant le
même nom.
A la sorte de la messe |
Il y a
aussi la belle chapelle du sous-sol de la bâtisse. Celle-là, je l'aime bien.
Elle est spacieuse, large, tout entourée de part en part, de caveaux familiales.
On y célèbre la messe chaque jour de la semaine à 19h30 et les dimanches à
12h00. C'est un endroit qui m'émerveille beaucoup. Chaque fois que j'y entre,
je sens la paix et la sérénité m'envahir!
La communauté autour de la table |
Vendredi
9 octobre, dans la matinée, rendez-vous au bureau de l’immigration avec le
frère Louis. Les démarches n’ayant pas abouti, c’est le lundi 12 octobre qu’on
y retournera. Le samedi 10 octobre, veille au soir de la fête patronale de la
paroisse Imperatriz de América, nous avons partagé un repas de fête avec
près de trois-cents paroissiens et avons assisté à un concert magnifique donné
à cette occasion par une chorale de la paroisse.
De g. à d. Diacre JesusTlecuile, P.P. Sébastien, Miguel et Flavio |
Vers
13h00, nous avons accueilli Mgr Jorge Estrada Solorzano, évêque auxiliaire de
Mexico, qui est venu rehausser de sa
présence les festivités de la fête patronale de notre paroisse. Jovial,
sympathique, il m’a dit la bienvenue dans l’archidiocèse de Mexico et m’a
encouragé dans l’apprentissage de l’espagnol, la langue la plus parlée au pays.
Après la messe, nous avons partagé un repas avec monseigneur l’évêque, avant
d’aller participer à la Kermesse organisée par la paroisse à l’occasion de sa
fête patronale. La joie était au rendez-vous et l’on se sentait heureux dans
cette ambiance conviviale et festive faite de musique, de danse et de partage
de repas. C’est le lundi 12 octobre que j’ai obtenu ma carte de résidence
temporaire.
Religieux de la délégation de Mexique |
Basilique Notre Dame de Guadalupe |
Du point de vue de la foi, le Mexique est sans nul doute un pays de grande tradition chrétienne. La pratique religieuse est vivante. En dépit des professions de foi d'irréligion réaffirmées par ses différents dirigeants et de la stricte séparation entre l'Église et l'État, le Mexique demeure un pays profondément catholique. Près de quatre-vingts cinq pour cent de sa population se réclame catholique, alors qu’à peu près dix pour cent est protestante. Cela fait du Mexique le deuxième pays au monde par le nombre de ses fidèles, après le Brésil. Mais le nombre de fidèles tend à décroître suite à l’apparition des sectes. La vie paroissiale dans l’ensemble reste très mouvementée et les célébrations animées et achalandées.
La
nourriture! Eh oui, comme j’aime bien « les collations », je vais en
parler un peu. En fait, le Mexique est très réputé pour sa riche et variée gastronomie.
Les Mexicains aiment bien manger. On peut manger à la maison, au restaurant ou
dans ce qu’on appelle à Kinshasa les « Malewa », des restaurants qui
jalonnent les artères de la ville et les quartiers animés. Et là, il ne faut
pas s’attendre à du léger. La nourriture est consistante. Presque tout est
frit, mais c’est toujours délicieux et piquant : on raffole les tacos, las
quésadillas, le nopal (cactus), las enchiladas, las gorditas, los chilaquiles, le mole, les sauterelles
grillées, etc… Et les fruits, alors là, n’en parlons pas. On les a en masse. Ils
sont naturellement basiques et délicieux (avocat, mangue, melon
d’eau, papaye, ananas, et autres difficiles à décrire. Les gens sont
naturellement gentils, accueillants, sympathiques. On se crée facilement les
relations…
Le
sport est très développé au Mexique. Le football (soccer) est le plus populaire
et sa pratique est plus répandue. Le
championnat du Mexique de football, la Liga MX, se trouve être le tournoi de
football professionnel mexicain le plus important du pays. Amateur de football,
j’avais hâte de participer à une rencontre sportive à Mexico.
C’est ainsi que le 17 octobre, le frère Domingo et moi-même sommes allés assister à un match de football au stade Azul, situé à une vingtaine de minutes à pieds de la communauté, où s’affrontaient deux grandes équipes de la ville de Mexico, Cruz Azul et Dorados…
C’est ainsi que le 17 octobre, le frère Domingo et moi-même sommes allés assister à un match de football au stade Azul, situé à une vingtaine de minutes à pieds de la communauté, où s’affrontaient deux grandes équipes de la ville de Mexico, Cruz Azul et Dorados…
La
rencontre s’est soldée sur une note d’égalité, un but partout. Depuis ce
jour-la, je suis devenu fan de Cruz Azul. Mais avec le temps, j’ai changé de
camp. Je suis désormais fanatique de « Las
Aguilas de América » que j’ai connus au Canada lors de la finale de
la Ligue des Champions contre l’Impact de Montréal.
Fêtes
et traditions. Les Mexicains sont aussi bien religieux que des hommes de la
vie. C’est un peuple qui aime prier, fêter, célébrer. En effet, depuis la période pré-coloniale, les fêtes (religieuses) constituaient déjà une partie fondamentale
de la vie des Mexicains. A son arrivée, le catholicisme y a donc rencontré une
terre fertile qui a donné naissance à un syncrétisme intéressant, parfois
difficile à comprendre. Mais ce qui constitue en quelque sorte le symbole même de l'identité
nationale mexicaine, c'est la Vierge de Guadalupe.
S'il vous arrive de gagner Mexico le 12 décembre ou autour de cette date, vous assisterez à une effervescence incroyable dans la ville et dans tout le pays. En effet, à Mexico d'immenses foules de Mexicains et pèlerins venant de tous les coins du monde se dirigent vers la basilique Notre Dame de Guadeloupe, pour célébrer et chanter des cantiques mariales à la "Vierge noire", portant dans leurs mains peintures, sculptures, images pour les lui présenter en offrandes afin d'obtenir des faveurs. A travers la ville, dans presque tous les coins des rues, l'heure est à la célébration autour de la "Guadalupana" auréolée, qui a été proclamée Patronne du Mexique en 1737,
Reine du Mexique en 1895, puis Impératrice des
Amériques en 1910 par le Pape Pie X.
Dans la foulée de fêtes il y a aussi le 2 novembre, jour où se célèbre « el dia de los
muertos » (le jour des morts). Ce jour consacré à la fête des morts, les familles se rendent aux
tombes de leurs ancêtres pour une visite significative. C’est aussi l’occasion
de nettoyer les tombes, de les décorer et d’y mettre des fleurs, spécialement le
zempaxuchitl (une variété de fleurs de couleur orange) ainsi que des bougies.
Par ailleurs, des offrandes sont aussi faites dans les églises et maisons,
placées sur des autels aménagés à cet effet. On y trouve des fleurs porte-bonheur, des cierges allumés,
des photos du défunt de son vivant, des têtes de morts en sucre ou en chocolat,
des fruits, le pain des morts, des bonbons, de la nourriture préféré du défunt,
etc.
A la tombe du frère Magloire |
Pour
se mettre au parfum de la tradition, nous avons participé à une eucharistie
présidée par le père Roberto Reyes Delgadillo, économe de la délégation de Mexique,
à la paroisse assomptionniste de San Andrés. Ensuite, nous sommes allés nous
incliner à la tombe de notre frère Magloire Paluku, jeune missionnaire
assomptionniste décédé au Mexique voici presque dix ans… Bref, cette journée
qui débute avec la prière pour les défunts se termine en buvant à la santé de ceux-ci.
C’est dire que le mexicain n’a pas peur de la mort. Il l’apprivoise et s’y
familiarise. Une manière originale d’aborder la vie et de confirmer avec assurance,
qu’au demeurant, la mort n’a pas le dernier mot.
Le
transport. La ville de Mexico, monstrueusement immense, dispose d’un immense
aéroport international dénommé Benito Juarez, situé à 6 km du centre-ville et
qui accueille plus de 25 millions de passagers par an. C’est en fait le point
de départ des voyageurs en visite à Mexico. Il est relié au centre-ville grâce
à sept autoroutes et est desservi par 35 lignes de bus conduisant vers le
centre ou par des taxis officiels de l’aéroport.
En
somme, Mexico dispose d’un réseau de transports publics très variés : métro,
tramway, bus de ville. Pour se promener dans la ville, le métro est très
pratique, il est également le plus rapide. Pour les courtes, il convient de
prendre le tramway ou le bus. Dans tous les cas, il est conseillé d’éviter les
heures de pointe le matin jusqu’à 9h et le soir.
Le
métro de la ville Mexico est l’un des plus vastes du monde. Inauguré en 1969,
il compte au total onze lignes et 175 stations. C’est le moyen le plus rapide
et le plus sûr pour se déplacer dans la ville. Par ailleurs, la ville compte
une ribambelle de taxis, mais attention aux "taxis pirates". La
circulation routière est abondante. Ainsi, si vous circulez dans Mexico en
voiture, attendez-vous à de nombreux embouteillages…
Enfin, voilà un peu les quelques premières impressions de Mexico. Mais la réalité de la vie mexicaine est encore plus grande que tout ce qu'on peut en dire. C’est donc depuis le 22 octobre 2015 que j’ai commencé mon cours d’espagnol al Centro de Ensenanza para Extranjeros del Universidad Nacional Autonoma de México (UNAM). Inscrit initialement en Basico I, je suis passé en Basico II après un test d’évaluation écrite. Les cours ont pris fin le vendredi 4 décembre sur une note positive. La reprise aura lieu en début janvier.
A l'entrée du CEPE |
Tout compte fait, je ne peux pas dire qu'après un mois et deux semaines des cours d’espagnol et qu’en moins de trois mois de vie à Mexico, j'ai déjà maîtrisé la langue. L’intégration se poursuit tout doucement, ainsi que l'apprentissage de la langue. C'est sûr que la langue c'est tout un monde à découvrir. Ma mission ne peut se réaliser sans l'apprentissage de celle-ci. Voilà pourquoi j'essaie de faire de mon mieux pour qu’elle envahisse mon quotidien. La vie courante, les célébrations liturgiques, les petites conversations de rue m'aident à avancer. Cela prendra le temps que ça prendra! Alors, préparez-vous, puisque dans mes prochaines publications je vais essayer d'utiliser aussi bien l'espagnol que le français. Hasta luego!
Sébastien
Bangandu, a.a.
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