samedi 20 juin 2015

Pourquoi je crois?



Telle fut la question à laquelle répondait, à sa manière, mais surtout à partir de sa propre expérience de vie et de foi, monsieur Louis Balthazar, professeur émérite du département des sciences politiques de l’université Laval, dans un brunch placé sous le signe du témoignage chrétien.



D’entrée de jeu, notre orateur a soutenu que la foi est un don de Dieu. Elle ne dépend pas exclusivement de nous. Elle se vit à des degrés différents. Notre éducation chrétienne y est pour beaucoup. Se rappelant de l’éducation qui, à cette époque-là dépassait parfois les limites du possible, monsieur Balthazar garde tout de même un souvenir heureux du témoignage de vie chrétienne de ses parents qui pratiquaient une religion plutôt joyeuse.

Au collège, il a bénéficié d’une éducation de qualité. Il apprécie à leur juste valeur l’ardeur des religieuses et de tous ceux qui ont contribué à son éducation. Bref, il a été comblé. Des pressions, il y en a eu, mais cela ne l’a pas empêché d’avancer. Ancien Jésuite, il a évoqué avec nostalgie le souvenir merveilleux des bonnes années passées dans la compagnie de Jésus.

Parlant de la foi, Louis Balthazar pense que celle-ci est un chemin. Le peuple de Dieu est avant tout un peuple en chemin. Jésus Christ lui-même était un homme en chemin. Il estime par ailleurs que la foi est toujours à repenser, à redire. Elle n’est jamais quelque chose de définitivement acquis. Il y a dans la foi non seulement une fidélité à ce qu'on a reçu, mais aussi une recherche historique qui se conjugue à la première personne. Sur ce point, Jean Christian Petit-fils l'a beaucoup marqué par son livre intitulé, « Le Jésus de l'histoire ».

Par ailleurs, Louis Balthazar est convaincu que l'intelligence de la foi est un appel à vivre sa foi dans un esprit critique. Pour lui, l'intelligence est plus que la raison, puisqu’une l’intelligence rationnelle diffère de l’intelligence des choses. Il déplore l'absence de plus en plus remarquable des mystiques dans l'Église.

La littérature a également nourrit sa foi sinon plus que l'Écriture. Il y a aussi le « mystère », cet océan qu'on n’en fini jamais de découvrir. Louis Balthazar pense en tout cas que son absence peut être due au manque du sens de l'émerveillement que notre monde tend de plus en plus à perdre. Il en est de même des mythes…

Parlant du mystère de la trinité, Louis Balthazar soutient qu’il y a deux façons d'être Dieu. Mais l'incarnation est encore plus grande. Comment être en même temps Dieu et homme? Dieu est amour, mais déjà dans son essence et même dans sa perfection l'amour n'est pas l'amour de soi, mais celui de l'autre. Ainsi, l’homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu est fait pour aimer.

A la question de savoir pourquoi il est catholique, Louis Balthazar répond sans ambages qu’il est terrible d'être catholique. Mais il croit qu’il l’est parce qu’il a voulu incarner sa foi. Les sacrements, la liturgie, tout cela lui dit la sensibilité d'une Église qui veut vivre sa foi en chair et en os. Bien que difficile à vivre sans le secours de la grâce de Dieu, Louis Balthazar persiste à croire que la radicalité de l'Évangile se doit d’être gardée et propulsée pour que de génération en génération, le nom du Seigneur soit loué. 

Un temps de questions a suivi qui a permis à l’assemblée d’écouter quelques autres témoins de la foi, présents dans la salle, qui ont, à leur manière, partagé en toute simplicité leur propre expérience de foi.
Sébastien Bangandu, a.a.

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