Telle
fut la question à laquelle répondait, à sa manière, mais surtout à partir de sa
propre expérience de vie et de foi, monsieur Louis Balthazar, professeur
émérite du département des sciences politiques de l’université Laval, dans un
brunch placé sous le signe du témoignage chrétien.
D’entrée de jeu, notre orateur a soutenu que la foi est un don de Dieu. Elle ne dépend pas exclusivement de nous. Elle se vit à des degrés différents. Notre éducation chrétienne y est pour beaucoup. Se rappelant de l’éducation qui, à cette époque-là dépassait parfois les limites du possible, monsieur Balthazar garde tout de même un souvenir heureux du témoignage de vie chrétienne de ses parents qui pratiquaient une religion plutôt joyeuse.
Au
collège, il a bénéficié d’une éducation de qualité. Il apprécie à leur juste
valeur l’ardeur des religieuses et de tous ceux qui ont contribué à son
éducation. Bref, il a été comblé. Des pressions, il y en a eu, mais cela ne l’a
pas empêché d’avancer. Ancien Jésuite, il a évoqué avec nostalgie le souvenir
merveilleux des bonnes années passées dans la compagnie de Jésus.
Parlant
de la foi, Louis Balthazar pense que celle-ci est un chemin. Le peuple de
Dieu est avant tout un peuple en chemin. Jésus Christ lui-même était un homme
en chemin. Il estime par ailleurs que la foi est toujours à repenser, à redire.
Elle n’est jamais quelque chose de définitivement acquis. Il y a dans la foi
non seulement une fidélité à ce qu'on a reçu, mais aussi une recherche
historique qui se conjugue à la première personne. Sur ce point, Jean Christian
Petit-fils l'a beaucoup marqué par son livre intitulé, « Le Jésus de l'histoire
».
Par
ailleurs, Louis Balthazar est convaincu que l'intelligence de la foi est un
appel à vivre sa foi dans un esprit critique. Pour lui, l'intelligence est plus
que la raison, puisqu’une l’intelligence rationnelle diffère de l’intelligence
des choses. Il déplore l'absence de plus en plus remarquable des mystiques dans
l'Église.
La
littérature a également nourrit sa foi sinon plus que l'Écriture. Il y a aussi
le « mystère », cet océan qu'on n’en fini jamais de découvrir. Louis Balthazar
pense en tout cas que son absence peut être due au manque du sens de
l'émerveillement que notre monde tend de plus en plus à perdre. Il en est de
même des mythes…
Parlant
du mystère de la trinité, Louis Balthazar soutient qu’il y a deux façons d'être
Dieu. Mais l'incarnation est encore plus grande. Comment être en même temps
Dieu et homme? Dieu est amour, mais déjà dans son essence et même dans sa
perfection l'amour n'est pas l'amour de soi, mais celui de l'autre. Ainsi,
l’homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu est fait pour aimer.
A la
question de savoir pourquoi il est catholique, Louis Balthazar répond sans
ambages qu’il est terrible d'être catholique. Mais il croit qu’il l’est parce
qu’il a voulu incarner sa foi. Les sacrements, la liturgie, tout cela lui dit
la sensibilité d'une Église qui veut vivre sa foi en chair et en os. Bien que
difficile à vivre sans le secours de la grâce de Dieu, Louis Balthazar persiste
à croire que la radicalité de l'Évangile se doit d’être gardée et propulsée
pour que de génération en génération, le nom du Seigneur soit loué.
Un
temps de questions a suivi qui a permis à l’assemblée d’écouter quelques autres
témoins de la foi, présents dans la salle, qui ont, à leur manière, partagé en
toute simplicité leur propre expérience de foi.
Sébastien
Bangandu, a.a.
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