dimanche 28 juin 2015

Homélie du 13 e dimanche ordinaire B: Une foi étonnante



Bien chers frères et soeurs,

         Il y a dans la foi quelque chose de rigolo. Quand on entend les témoignages de foi de ceux et celles qui ont fait l’expérience de l’action et de la présence de Dieu dans leur vie, on est parfois porté à en rire. Un peu comme Sarah qui, toute vieille qu’elle est, se fait dire qu’elle enfantera un fils ! C’est un peu l’expérience de Marie, jeune fille vierge à qui Dieu promet  un fils. C’est aussi l’expérience de sa cousine Élisabeth, la mère de Jean Baptiste, d’Anne, mère de Samuel, …
 
Ce qu’il y a d’étonnant c’est que les promesses de Dieu surgissent  parfois du néant, de ce qui, à nos yeux et à première vue, semble impossible, irréalisable, incroyable. Face à ce jeu de Dieu, les réactions peuvent être étonnantes : certains vont en rire, d’autres vont refuser d’y croire, d’autres encore n’y feront aucun cas. Pourtant, c’est ce qui finit par advenir, puisque les vues de Dieu ne sont pas les nôtres et que ses promesses sont infaillibles.

Mais que faire de tout cela? Eh bien, il convient d’accueillir. Oui, accueillir.  Dans la mesure où accueillir Dieu, c’est consentir à l’aimer sans l’avoir vu, c’est faire un acte de foi dans le vide, l’inconnu, l’invisible, comme le fit Abraham. En fait, en s’empressant d’accueillir ces trois visiteurs, il ne savait pas vraiment qui il accueillait. S’il se mettait d’abord à les interroger, histoire de savoir qui s’ils étaient dignes de son accueil, s’il se mettait à calculer les dépenses qu’un tel accueil impliquerait, je ne sais pas s’il aurait eu cette merveilleuse promesse.

Accueillir de cette manière-là est une faiblesse, une fragilité, voire une imprudence dans un monde où règne l’insécurité. Et la foi justement s’exprime mieux à travers tout ce qui a de faible en nous, d’indigne, d’imparfait. On le voit dans l’attitude du Centurion dont la petite fille est à toute extrémité. Cela se voit également dans l’attitude incertaine de cette femme qui s’avance craintive et malgré elle, vers Jésus.

La foi c’est cet empressement dont témoigne Abraham à accueillir ces inconnus. C’est cette force intérieure engendrée par notre indignité à nous approcher de Celui qui est saint. C’est ce courage qui nous fait parfois marcher sur les œufs sans pouvoir les casser. Avoir la foi, c’est se dire comme cette femme que même si tout semble perdu, je vais essayer de toucher ne fût-ce-que la frange de son vêtement. C’est aussi dépasser nos « à quoi bon » en espérant que Dieu n’a pas encore dit son dernier mot. Et Jésus aime ça. Parce que ça le bouleverse. Il sent vite touché. Et il ne peut que s’émerveiller et donner satisfaction à cette manifestation de foi. Alors ne craignons pas, croyons seulement. 

Sébastien Bangandu, a.a.

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