Bien chers frères et soeurs,
Il y a
dans la foi quelque chose de rigolo. Quand on entend les témoignages de foi de
ceux et celles qui ont fait l’expérience de l’action et de la présence de Dieu
dans leur vie, on est parfois porté à en rire. Un peu comme Sarah qui, toute
vieille qu’elle est, se fait dire qu’elle enfantera un fils ! C’est un peu
l’expérience de Marie, jeune fille vierge à qui Dieu promet un
fils. C’est aussi l’expérience de sa cousine Élisabeth, la mère de Jean
Baptiste, d’Anne, mère de Samuel, …
Ce qu’il
y a d’étonnant c’est que les promesses de Dieu surgissent parfois du néant, de ce qui, à nos yeux et à
première vue, semble impossible, irréalisable, incroyable. Face à ce jeu de
Dieu, les réactions peuvent être étonnantes : certains vont en rire, d’autres
vont refuser d’y croire, d’autres encore n’y feront aucun cas. Pourtant, c’est
ce qui finit par advenir, puisque les vues de Dieu ne sont pas les nôtres et que
ses promesses sont infaillibles.
Mais
que faire de tout cela? Eh bien, il convient d’accueillir. Oui, accueillir. Dans la mesure où accueillir Dieu, c’est
consentir à l’aimer sans l’avoir vu, c’est faire un acte de foi dans le vide, l’inconnu,
l’invisible, comme le fit Abraham. En fait, en s’empressant d’accueillir ces
trois visiteurs, il ne savait pas vraiment qui il accueillait. S’il se mettait
d’abord à les interroger, histoire de savoir qui s’ils étaient dignes de son
accueil, s’il se mettait à calculer les dépenses qu’un tel accueil
impliquerait, je ne sais pas s’il aurait eu cette merveilleuse promesse.
Accueillir
de cette manière-là est une faiblesse, une fragilité, voire une imprudence dans
un monde où règne l’insécurité. Et la foi justement s’exprime mieux à travers
tout ce qui a de faible en nous, d’indigne, d’imparfait. On le voit dans l’attitude
du Centurion dont la petite fille est à toute extrémité. Cela se voit également
dans l’attitude incertaine de cette femme qui s’avance craintive et malgré
elle, vers Jésus.
La foi
c’est cet empressement dont témoigne Abraham à accueillir ces inconnus. C’est
cette force intérieure engendrée par notre indignité à nous approcher de Celui
qui est saint. C’est ce courage qui nous fait parfois marcher sur les œufs sans
pouvoir les casser. Avoir la foi, c’est se dire comme cette femme que même si
tout semble perdu, je vais essayer de toucher ne fût-ce-que la frange de son
vêtement. C’est aussi dépasser nos « à quoi bon » en espérant que
Dieu n’a pas encore dit son dernier mot. Et Jésus aime ça. Parce que ça le
bouleverse. Il sent vite touché. Et il ne peut que s’émerveiller et donner
satisfaction à cette manifestation de foi. Alors ne craignons pas, croyons
seulement.
Sébastien
Bangandu, a.a.
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