Bien chers frères et sœurs,
Parler
du Royaume de Dieu ne fut pas toujours facile pour Jésus. Il lui a fallu à
plusieurs reprises recourir aux images, aux paraboles,… C’est dire qu’il était
Lui-même mal en point pour pouvoir en parler. Pire encore, il aimait à soutenir
que son Royaume n’était pas de ce monde. Autant d’énigmes autour de cette
réalité et qui déjà faisaient obstruction à la connaissance même de la personne
de Jésus.
La
difficulté à parler du Royaume émane, à proprement parler, de la faiblesse de
celui-ci, de son insignifiance, de son incomplétude, mais surtout de la liberté
et de l’autonomie qui caractérisent sa croissance autant que sa réalisation. Personne
n’en est l’artisan sinon Dieu seul qui choisi le tout petit grain, le fait croître
et en fait finalement un lieu véritable de vie et d’épanouissement.
Le
Royaume, en effet, c’est tout ce qu’il y a de pauvre, de faible, de fragile, d’incomplet
en nous. C’est tellement fragile, faible, incertain que nous avons souvent du
mal à y croire. Mais au fil des jours, l’œuvre de Dieu s’opère, à l’insu de
tous, et tout ce qui semblait petit devient grand; tout ce qui semblait inutile
revêt un sens, et la vie renaît de ses cendres.
C’est que le Royaume, dans sa
réalisation quotidienne, n’est pas toujours quelque chose de brillant, d’éclatant
ou ayant l’air d’une action à impact visible. Le Royaume c’est quelque chose qui affleure en
moi, qui se manifeste en moi à travers un rayonnement qui n’est pas toujours
visible aux yeux du monde.
Enfin, la parabole du grain de
moutarde nous apprend que ce qui constitue notre humanité n’est jamais un
obstacle à notre croissance spirituelle. C’est, au contraire, à son service,
toujours, même ce qui nous apparaît le plus sombre. Les faiblesses, les
imperfections, les écarts qui semblent nous limiter ne sont jamais en
opposition avec le travail de Dieu en nous. La parabole du grain de moutarde
nous dit que Dieu est toujours à l’œuvre, même quand tout semble perdu. Elle est une
éducation du regard afin de voir ce qui est au-delà du visible.
Sébastien
Bangandu, a.a.
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