dimanche 14 juin 2015

Homélie du 11e dimanche ordinaire B: Le mystère du Royaume



Bien chers frères et sœurs,

Parler du Royaume de Dieu ne fut pas toujours facile pour Jésus. Il lui a fallu à plusieurs reprises recourir aux images, aux paraboles,… C’est dire qu’il était Lui-même mal en point pour pouvoir en parler. Pire encore, il aimait à soutenir que son Royaume n’était pas de ce monde. Autant d’énigmes autour de cette réalité et qui déjà faisaient obstruction à la connaissance même de la personne de Jésus.

La difficulté à parler du Royaume émane, à proprement parler, de la faiblesse de celui-ci, de son insignifiance, de son incomplétude, mais surtout de la liberté et de l’autonomie qui caractérisent sa croissance autant que sa réalisation. Personne n’en est l’artisan sinon Dieu seul qui choisi le tout petit grain, le fait croître et en fait finalement un lieu véritable de vie et d’épanouissement.

Le Royaume, en effet, c’est tout ce qu’il y a de pauvre, de faible, de fragile, d’incomplet en nous. C’est tellement fragile, faible, incertain que nous avons souvent du mal à y croire. Mais au fil des jours, l’œuvre de Dieu s’opère, à l’insu de tous, et tout ce qui semblait petit devient grand; tout ce qui semblait inutile revêt un sens, et la vie renaît de ses cendres.

            C’est que le Royaume, dans sa réalisation quotidienne, n’est pas toujours quelque chose de brillant, d’éclatant ou ayant l’air d’une action à impact visible.  Le Royaume c’est quelque chose qui affleure en moi, qui se manifeste en moi à travers un rayonnement qui n’est pas toujours visible aux yeux du monde.

            Enfin, la parabole du grain de moutarde nous apprend que ce qui constitue notre humanité n’est jamais un obstacle à notre croissance spirituelle. C’est, au contraire, à son service, toujours, même ce qui nous apparaît le plus sombre. Les faiblesses, les imperfections, les écarts qui semblent nous limiter ne sont jamais en opposition avec le travail de Dieu en nous. La parabole du grain de moutarde nous dit que Dieu est toujours à l’œuvre, même quand tout semble perdu. Elle est une éducation du regard afin de voir ce qui est au-delà du visible.

Sébastien Bangandu, a.a.

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