dimanche 27 avril 2014

Homélie du 2e dimanche de Pâques A : La foi, un don gratuit



Bien chers frères et sœurs,

« Si je ne vois pas …, non, je n’y croirai pas». On entend souvent dire ça par beaucoup de gens. Cela arrive souvent, quand on reçoit la nouvelle d’une personne, d’une chose ou d’un événement auquel on n’a pas assisté personnellement. Il faut que celui ou celle qui raconte soit capable de me convaincre, preuves à l’appui. Ça s’appelle douter, prendre du recul par rapport aux événements en évitant toute attitude naïve. Le doute fait appel au discernement, afin de se donner les raisons de croire.

Thomas nous invite à cesser de marcher sur des sentiers battus, à ouvrir les yeux sur notre quotidien pour éviter de nous laisser prendre, de nous faire ramasser. Les prophètes, mais aussi Jésus lui-même ne cessaient d’appeler les gens à la vigilance, à l’intelligence de la foi. « Mon peuple sera réduit au silence faute de connaissance » (osée 4,6); « Prenez garde que personne ne vous égare » (Mt 24, 4).

Mais dans la vie chrétienne, toute preuve ne conduit pas toujours à la foi, puisqu’il y en a qui ne vont  pas croire, malgré l’existence des preuves. Comme quoi, il ne suffit pas de voir pour croire. Et Jésus ne cessait de se plaindre par rapport à cette attitude dans le chef de ceux et celles qui le suivaient. Ils n’étaient pas capables de croire malgré les signes et prodiges qui s’accomplissaient sous leurs yeux.

Ceci dit, croire en Dieu, c’est se dépasser, aller au-delà de la raison, du prouvable, car, en effet, nous sommes des témoins d’une réalité qui nous dépasse. De ce point de vue, croire en Dieu, c’est peut-être l’acte le plus gratuit qui soit. Tout ce que nous pouvons faire c’est d’accueillir le don gratuit que Dieu nous fait pour entrer en relation avec Lui et participer ainsi à sa vie divine.

Quand Thomas s’écrie : « Mon Seigneur et mon Dieu », il est frappé de le voir là où il ne l’attendait pas. De voir qu’il L’a raté dans le mouvement même où il prétendait l’atteindre lui a fait comprendre qu’Il était devant une réalité qui le dépassait. Vaincu dans sa raison, conquis par la prééminence de la présence du Ressuscité, il ne lui restait qu’à confesser sa foi en son Seigneur et à son Dieu… Puissions-nous, comme Thomas, entrer dans ce jeu de la foi qui repose sur l’invérifiable, l’inattendu.
Sébastien Bangandu, aa

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