Bien chers frères et sœurs,
« Si je ne vois pas …, non, je n’y
croirai pas». On entend souvent dire ça par beaucoup de gens. Cela arrive
souvent, quand on reçoit la nouvelle d’une personne, d’une chose ou d’un
événement auquel on n’a pas assisté personnellement. Il faut que celui ou celle
qui raconte soit capable de me convaincre, preuves à l’appui. Ça s’appelle
douter, prendre du recul par rapport aux événements en évitant toute attitude
naïve. Le doute fait appel au discernement, afin de se donner les raisons de
croire.
Thomas nous invite à cesser de marcher sur
des sentiers battus, à ouvrir les yeux sur notre quotidien pour éviter de nous
laisser prendre, de nous faire ramasser. Les prophètes, mais aussi Jésus lui-même
ne cessaient d’appeler les gens à la vigilance, à l’intelligence de la foi. « Mon
peuple sera réduit au silence faute de connaissance » (osée 4,6); « Prenez
garde que personne ne vous égare » (Mt 24, 4).
Mais dans la vie chrétienne, toute preuve
ne conduit pas toujours à la foi, puisqu’il y en a qui ne vont pas croire, malgré l’existence des preuves. Comme
quoi, il ne suffit pas de voir pour croire. Et Jésus ne cessait de se plaindre
par rapport à cette attitude dans le chef de ceux et celles qui le suivaient.
Ils n’étaient pas capables de croire malgré les signes et prodiges qui s’accomplissaient
sous leurs yeux.
Ceci dit, croire en Dieu, c’est se dépasser,
aller au-delà de la raison, du prouvable, car, en effet, nous sommes des
témoins d’une réalité qui nous dépasse. De ce point de vue, croire en Dieu, c’est
peut-être l’acte le plus gratuit qui soit. Tout ce que nous pouvons faire c’est
d’accueillir le don gratuit que Dieu nous fait pour entrer en relation avec Lui
et participer ainsi à sa vie divine.
Quand Thomas s’écrie : « Mon
Seigneur et mon Dieu », il est frappé de le voir là où il ne l’attendait
pas. De voir qu’il L’a raté dans le mouvement même où il prétendait l’atteindre
lui a fait comprendre qu’Il était devant une réalité qui le dépassait. Vaincu
dans sa raison, conquis par la prééminence de la présence du Ressuscité, il ne
lui restait qu’à confesser sa foi en son Seigneur et à son Dieu… Puissions-nous,
comme Thomas, entrer dans ce jeu de la foi qui repose sur l’invérifiable, l’inattendu.
Sébastien Bangandu, aa
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