samedi 19 avril 2014

homélie de Pâques A : Une existence restaurée!



Bien chers frères et soeurs,

       La vie humaine est fragile, fugace. Et la mort vient chaque fois nous le rappeler. Le plus dure c’est surtout d’accepter l’absence de ceux et celles qu’on a aimés et de vivre continuellement ce drame. On le voit à travers la douloureuse expérience de ces deux femmes qui visitent le tombeau de Jésus. Celui qu’elles aimaient tant n’est plus. Celui en qui elles avaient mis leur espoir de libération git désormais dans un tombeau. Chacun de nous peut les rejoindre dans ce lieu là et aller avec elles à ce tombeau en osant parler à Dieu de ce qui, dans notre propre vie, est de l’ordre de la tristesse, du désespoir, du découragement, de l’abandon.

      De voir l’ange qui roule la pierre et s’assoit dessus, loin de nous enfermer dans le désespoir, devait plutôt nous mettre débout, puisque ce tombeau n’est plus fermé, mais il s’ouvre à la lumière du jour, signe d’une aurore heureuse. C’est que les signes de mort, dans nos vies, peuvent devenir, au jour de Pâques, des signes avant-coureurs de changement de nuit en lumière, de tristesse en joie. Et Jésus, notre ami, notre compagnon, est au plus proche de notre quotidien dans ce qu’il a d’angoissant, de décourageant, de désespérant. Dès lors, entendre le discours de l’ange qui connait les méandres de notre vie devait raviver notre espérance et affermir notre foi.

      Oui, nous devrions nous réveiller puisque l’ange vient nous dire que la vie est plus forte que la mort, que l’amour est toujours vainqueur, et que c’est lui qui aura le dernier mot. Bien plus, la salutation de l’ange, qui reprend le « je vous salue » jadis adressé à Marie pour annoncer la venue du sauveur au monde, nous en dit plus sur la renaissance à laquelle Pâques appelle chacun et chacune de nous. Oui, l’ange nous incite à un retour à l’origine, à une remontée vers la parole première, par laquelle Dieu créa le ciel, la terre et tout ce qu’ils renferment. C’est dire que Pâques est à la fois la célébration de la résurrection et la promesse d’une parole renouvelée, qui recrée et restaure notre existence.  

      Finalement, l’éclat de lumière qui émane de la vie du ressuscité nous atteint depuis nos plus lointaines origines  jusqu'aux plus quotidiens de nos jours. Sa nouvelle vie éclaire et réoriente  la nôtre. Loin des illusions d’un monde qui valorise l’apparat, le Ressuscité rend impossible toute démonstration logique de sa résurrection et échappe sans cesse aux catégories dans lesquelles nous voudrions l’enfermer. Désormais, il nous faut quitter nos tombeaux pour nous laisser entraîner, à la suite du Ressuscité, sur le chemin d’une tout autre aventure, celle où, en se quittant l’être humain part à la rencontre de son Dieu et de ses frères et sœurs.
                                                             Joyeuses Pâques!

Sébastien Bangandu, aa

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