Bien chers frères et soeurs,
La vie humaine est fragile, fugace. Et la mort
vient chaque fois nous le rappeler. Le plus dure c’est surtout d’accepter
l’absence de ceux et celles qu’on a aimés et de vivre continuellement ce drame.
On le voit à travers la douloureuse expérience de ces deux femmes qui visitent
le tombeau de Jésus. Celui qu’elles aimaient tant n’est plus. Celui en qui
elles avaient mis leur espoir de libération git désormais dans un tombeau. Chacun
de nous peut les rejoindre dans ce lieu là et aller avec elles à ce tombeau en
osant parler à Dieu de ce qui, dans notre propre vie, est de l’ordre de la
tristesse, du désespoir, du découragement, de l’abandon.
De voir l’ange qui roule la pierre et s’assoit
dessus, loin de nous enfermer dans le désespoir, devait plutôt nous mettre
débout, puisque ce tombeau n’est plus fermé, mais il s’ouvre à la lumière du
jour, signe d’une aurore heureuse. C’est que les signes de mort, dans nos vies,
peuvent devenir, au jour de Pâques, des signes avant-coureurs de changement de
nuit en lumière, de tristesse en joie. Et Jésus, notre ami, notre
compagnon, est au plus proche de notre quotidien dans ce qu’il a d’angoissant,
de décourageant, de désespérant. Dès lors, entendre le discours de l’ange qui connait
les méandres de notre vie devait raviver notre espérance et affermir notre foi.
Oui, nous devrions nous réveiller puisque l’ange vient
nous dire que la vie est plus forte que la mort, que l’amour est toujours
vainqueur, et que c’est lui qui aura le dernier mot. Bien plus, la salutation
de l’ange, qui reprend le « je vous salue » jadis adressé à Marie
pour annoncer la venue du sauveur au monde, nous en dit plus sur la renaissance
à laquelle Pâques appelle chacun et chacune de nous. Oui, l’ange nous
incite à un retour à l’origine, à une remontée vers la parole première, par
laquelle Dieu créa le ciel, la terre et tout ce qu’ils renferment. C’est dire
que Pâques est à la fois la célébration de la résurrection et la promesse d’une
parole renouvelée, qui recrée et restaure notre existence.
Finalement,
l’éclat de lumière qui émane de la vie du ressuscité nous atteint depuis nos
plus lointaines origines jusqu'aux plus
quotidiens de nos jours. Sa nouvelle vie éclaire et réoriente la nôtre. Loin des illusions d’un monde qui
valorise l’apparat, le Ressuscité rend impossible toute démonstration logique de
sa résurrection et échappe sans cesse aux catégories dans lesquelles nous
voudrions l’enfermer. Désormais, il nous faut quitter nos tombeaux pour nous
laisser entraîner, à la suite du Ressuscité, sur le chemin d’une tout autre
aventure, celle où, en se quittant l’être humain part à la rencontre de son
Dieu et de ses frères et sœurs.
Joyeuses
Pâques!
Sébastien Bangandu, aa
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