vendredi 31 janvier 2014

Homélie du 4e dimanche ordinaire A : Dieu dans la monotonie du quotidien...



Bien chers frères et sœurs,

Déceler dans un simple fait la main invisible de Dieu n’est pas un geste anodin. Il est l’œuvre de ceux et celles qui ont l’art de voir loin. Il y a, caché là, une attente, un grand désir de rencontre. Rencontre d’une personne ou d’une chose qui nous tient à cœur. Et cela passe parfois par les choses les plus simples de notre existence, celles qui s’offrent à nous, celles qui nous sont données de vivre. Mais parfois, emportés par la très grande vitesse de nos vies, nous voyons défiler les événements sans rien y voir. Pris de court, ne nous arrive-t-il pas de dire : « Dieu était là et je ne le savais pas!».

En faisant plus attention à notre train-train quotidien, notre vie, avec ses espérances et ses sinuosités peut devenir un véritable lieu de rencontre avec l’Invisible. Et à partir de cette expérience quotidienne, notre regard peut s’étendre au monde et à son histoire. Nous comprenons désormais que tout a un sens, parce que c’est dans le monde et à travers son histoire que se réalise l’œuvre de Dieu. C’est ce que font Joseph et Marie. En fait, c’est l’humble fidélité à la loi qui les conduit au Temple. Du coup, cette fidélité devient occasion d’action de grâce pour Siméon et Anne qui, dans la foi et l’espérance, attendaient ce cadeau de Dieu à l’humanité. 

En la personne de ces deux vieillards, c'est un peuple de croyants qui est là tout entier tourné vers le Dieu d’Israël, dont les promesses sont infaillibles. Mais pour que les promesses de Dieu deviennent une réalité en nos vies, nous sommes appelés à nous ouvrir aux appels de l’Esprit. Car c’est poussé par l’Esprit que Syméon a été capable de voir beaucoup plus loin.  C’est également à ce même Esprit qu’obéit  Anne, lorsqu’elle demeure attachée au Temple. Pour l’un comme pour l’autre, la rencontre de l’Enfant-Dieu devient source de joie et de consolation.

Enfin, célébrer la présentation de Jésus au Temple, c'est prendre de plus en plus conscience que nous sommes un peuple de la promesse. Et là où il y a promesse, il y a une attente. Cela permet de  rester éveillé, attentif à tout ce qui constitue la trame de notre vie quotidienne. En étant présents à notre vie, nous serons alors en mesure de déceler les signes de la présence de ce Dieu qui nous aime et qui veut faire sa demeure parmi nous. A travers  la consécration de Jésus au temple,  lieu habituel du sacrifice, c’est chacun et chacune de nous qui est appelé, selon la mesure des grâces reçues du Seigneur, à devenir offrande pour le sacrifice divin (Rm 12, 1).
Sébastien Bangandu, aa

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