samedi 1 octobre 2011

Homélie du 27e dimanche A : Notre vie, une vigne à vendanger!

Bien chers frères et soeurs
D’entrée de jeu, Jésus-Christ attire l’attention de ses auditeurs : « Ecoutez… ». On sait combien il est agréable d’être en face d’une personne qui sait écouter. D’aucuns estiment d’ailleurs qu’il est facile de parler que d’écouter. En fait, Jésus se trouve là devant des gens pleins d’eux-mêmes, qui n’écoutent que très peu ou jamais : les chefs des prêtres et les pharisiens. N’ayant pas réussi à leur faire comprendre les choses simplement, il est comme obligé d’attirer leur attention sur une parabole. Et pour ne pas crier dans le désert, il demande qu’on l’écoute.

En fait, l’écoute est un principe fondamental de la communication : il faut s’intéresser à l’autre pour mieux le comprendre et vice-versa. Dans la logique de l’alliance de Dieu avec son peuple Israël, l’écoute devient une disposition fondamentale pour consolider ladite alliance : « Ecoute, Israël… ». Dans l’univers biblique, écouter est synonyme d’obéir. A l’instar d’Abraham, en obéissant, nous donnons au Seigneur l’occasion de faire de nous des canaux de bénédictions pour nos semblables.  

Après avoir fixé l’attention de ses auditeurs, Jésus leur raconte la parabole de la vigne. En effet, le thème de la vigne évoque la grande passion de Dieu pour son peuple. Depuis la création du monde, le Seigneur a toujours manifesté un grand amour et une grande sollicitude pour le genre humain. On sait ce qu’exige l’entretien d’une vigne : connaître le terroir, observer régulièrement les racines de la vigne dans le profil du sol ; saisir les subtilités du terroir, savoir mesurer sa capacité nourricière, évaluer au fur et à mesure son état de santé, … Tel un vigneron, le Seigneur prend soin de son peuple d’éternité en éternité. Chacun de nous est le symbole de cette vigne, objet de son attention bienveillante. Au quotidien, il nous entoure de tous les soins dont nous avons besoin pour vivre épanouis et heureux dans ce monde merveilleux.

En prenant soin de nous, il veut que nous puissions, comme en retour, être capables de produire de bons fruits et de mener une existence digne et noble. Ceci dit, c’est en essayant d’habiter notre foi au quotidien que nous parviendrons à bonifier ainsi notre vie : « Tout ce qui est vrai et noble, tout ce qui est juste et pur, tout ce qui est digne d'être aimé et honoré, tout ce qui s'appelle vertu et qui mérite des éloges, tout cela, prenez-le à votre compte, et le Dieu de la paix sera avec vous ». Et si notre vie est orientée par ce qui est vrai et noble, ce qui est juste et pur, nous pouvons espérer vivre un jour dans la béatitude éternelle auprès de Dieu.

Or le monde d'aujourd'hui se veut de plus en plus indépendant à l'égard de Dieu. Chacun veut faire son chemin et vivre à sa pause. Les choses de la foi sont aujourd’hui marginalisées dans l’espace moderne. Nous oublions que notre existence, nous la tenons de Dieu. Elle est cette vigne dont nous devons aussi prendre soin. Malheureusement, tous nos efforts sont dirigés vers des soins de surface, alors que notre vie intérieure s’éteint à petit feu. Il est temps de réfléchir sur notre éveil spirituel, sur notre renaissance à la vie nouvelle. Dieu nous appelle aujourd’hui à renaître en Jésus-Christ, la pierre de touche de notre existence. Car sans Lui, nous ne pouvons rien faire (Jn 15,5). Notre vie, en effet, est un pur don de Dieu et nous ne pouvons rien donner qui ne nous vienne de Lui. Et si tout nous vient de Lui, l’important n’est pas ce qu’on a ou ce qu’on est. Ce qui importe c’est de se laisser conduire par son souffle vivant.

Enfin, notre vie est le reflet de cette vigne que Dieu nous envoie vendanger, c’est également le signe du Royaume de Dieu en nous. Rendons grâce à Dieu en toute circonstance. Cette action de grâce nous fait reprendre contact avec Dieu et nous met en confiance avec nous-mêmes. Et pour reprendre contact avec soi et pouvoir se tourner vers Dieu, la prière est une nécessité indéniable. Dans le fracas, le vacarme ou l’inquiétude, il est impossible de rencontrer Dieu : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, dans l’action de grâce priez et suppliez pour faire connaître à Dieu vos demandes » (Ph 4, 6).

Sébastien Bangandu

Aucun commentaire: