vendredi 23 septembre 2011

Homélie du 26e dimanche A : Difficile liberté!


Bien chers frères et sœurs
« Dieu nous a faits libre, il nous a donnés une volonté libre et il respecte souverainement notre liberté. Dieu ne nous sanctifiera jamais sans nous, sans notre consentement. La vie spirituelle est une collaboration, une fusion harmonieuse de deux activités : la nôtre et celle de Dieu. Peu à peu, l'action de Dieu va devenir prédominante, mais elle ne le deviendra que grâce à notre consentement» (P. Marie-Eugène GRIALOU). Cependant, aujourd’hui encore, comme le second fils, beaucoup veulent vivre loin de Dieu ou carrément sans Dieu, du fait d’être autonomes et de jouir pleinement de leur liberté en faisant ce qui leursemble bon.

De ce point de vue, le contrôle de notre propre liberté semble être perçu comme une part qui nous revient, une affirmation de notre propre indépendance. Mais comme l’a si bien dit Jeanne Moreau, « La liberté, c'est de pouvoir choisir celui dont on sera l'esclave ». Et dans la logique chrétienne, notre liberté prend sa source dans l’humilité du Christ qui, tout en étant de condition divine, s’est pourtant dépouillé lui-même en prenant la condition de serviteur… (Cf. Ph 2, 1-5). Mais comme pour l’enfant prodigue, le chemin de conversion passe parfois par ce champ où paissent des pourceaux. C’est là que le jouisseur de sa propre liberté s’embourbe avant de prendre conscience du vrai sens de sa liberté. Et cela peut prendre des années, la durée d’une vie.

Et pendant ce temps, le Père miséricordieux souffre de la déchéance et de l'égarement de son fils. Mais en même temps, il croit fermement au retour imminent de son fils. Lui qui respecte tant notre liberté ne cesse pourtant de jeter son regard sur notre terre pour voir s’il y en a un qui le cherche, un qui pense à Lui. Bien plus, il est Celui qui n’aime pas la mort du méchant, mais voudrait que celui-ci se convertisse et qu'il vive. C’est qu’à un moment donné de notre vie, il nous faut reconnaître et réaffirmer avec force que c'est en faisant la volonté du Père qu'on est vraiment joyeux et qu'on se sent vraiment bien exister. C’est là l’élément déclencheur d'une vraie conversion.

C’est dire que le souvenir est essentiel à l’humain, et c’est précisément quand on perd ce souvenir qu’on s’égare du bon chemin. Ceci dit, pour faire la volonté du Père, il convient de savoir que Dieu ne nous veut que du bien, qu'Il a des plans merveilleux pour chacun de nous. Ceci suppose également qu'on se souvienne, de façon positive, des bienfaits de Dieu, de ses immenses bontés à travers le temps. C’est ce qui redonne à l’égaré la joie de retourner vers la maison du Père.

Mais la joie du Père miséricordieux va au-delà de nos acquiescements et refus. Sa joie à lui c’est de nous retrouver ! C'est de nous voir revenir vers Lui. Et c'est une grâce de comprendre qu'ailleurs on n'est pas bien, qu'en allant à l'encontre des volontés du Père on est perdu. On a donc l'obligation de revenir vers Lui… C’est bien là que, pour le Père miséricordieux, la fête s’impose: Il  y a plus de joie au ciel quand un pécheur se converti...

A une époque où l’humain, dispersé, désorienté, exilé à la périphérie de lui-même et de son Créateur, est en quête de sens, l'évangile de ce jour se révèle une lumière éclairant notre marche sur le chemin vers Dieu. Celui qui a dit : « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6:37) nous attend tous aujourd’hui pour le grand festin du Royaume. Enfin, deux personnages se proposent à notre appréciation : le premier fils qui dit non, mais, s'étant repenti, obéi  à l'appel de son père; le second fils qui dit oui à l'appel de son père, mais refuse par après de lui obéir. Qui dit mieux ?

Sébastien Bangandu

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