samedi 17 septembre 2011

Homélie du 25e dimanche A : L'infinie bonté de Dieu

Bien chers frères et sœurs
Aujourd’hui il est courant d’entendre parler de l’injustice dans le monde. Plus que le manque, c'est l'injustice qui bat son plein et fomente les révoltes. Oui, le monde a faim de pain mais plus encore de justice. Notre monde déborde d’injustices de tous genres qui entravent le bien-être social de tous. Visiblement, le monde a besoin de plus de justice.

Mais cette justice, qui est une donnée indispensable de notre vie en société doit se parfaire en miséricorde, en gratuité et en bonté, comme l’indique l’évangile de ce jour. Plus que des salaires à distribuer aux ouvriers, c’est de sa propre vie que Jésus parle. En fait, depuis sa naissance à Bethléem, jusqu’à la croix, Jésus n’a rien fait d’autre que de faire de sa vie un don pour le salut de notre humanité. Pour le salut des âmes, Jésus est capable de patienter jusqu’à accueillir le dernier arrivant. Ses bras sont toujours ouverts pour accueillir à sa table même ceux et celles qui arrivent en retard. Bien plus, il veut traiter chacun de nous comme son fils et sa fille bien aimés, sans distinction aucune.

Mais cette bonté de Dieu, sa miséricorde infinie sont souvent mal vues de la part de ceux et celles qui se considèrent comme des justes. Rappelons-nous l’attitude du fils aîné dans la parabole de  l’enfant prodigue (Lc 15, 25-32); de l’attitude des pharisiens en voyant Jésus manger avec les publicains et les pécheurs (Mc 2, 15-17),… Dans une époque qui attend de nous un témoignage éloquent, il est regrettable de constater que nous perdons beaucoup de crédibilité à cause des remous internes, des jalousies et des malveillances. Beaucoup d’énergies se volatilisent dans les querelles internes et les choses de ce monde.

L’appel du prophète Isaïe vaut également pour nous : « cherchez le Seigneur car il se laisse trouver. Invoquez-le car il est proche ». La conversion requiert du courage, de l’effort, mais surtout de l’amour et de l’humilité. Elle consiste également à reconnaître ses erreurs et ses manquements. Par ailleurs, la conversion nous incite à lâcher prise sur ce qui nous désoriente pour oser un nouveau départ. Pour ce, il convient de nous mettre ensemble à vraiment chercher Dieu, ce Dieu qui ne se laisse enfermer dans aucune représentation humaine. Voilà qui est un grand défi pour l’Eglise de notre temps. 

Au lieu de nous évertuer dans les jalousies et les jugements de tous genres, ouvrons nos cœurs à la gratuité de l’amour d’un Dieu patient, accueillant tout le monde, sans nous juger sur nos mérites et nos exploits spirituels. Car les pensées de Dieu ne sont pas nos pensées, et ses chemins ne sont pas les nôtres (Cf. Is 55, 8-11). Ne soyons pas jaloux que Dieu accueille avec bonté ceux et celles que nous déconsidérons et que nous rejetons d’avance par nos jugements humains. 

Dans sa bonté divine le Seigneur nous aime tous de façon égale. Son amour n’est pas sélectif. Il est de l’ordre de la gratuité et ne se fractionne pas selon les mérites. Alors que les ouvriers de la ‘première heure’, qui avaient pourtant pris un compromis avec leur maître au sujet d’un salaire fixé de manière concertée, s’attendaient à recevoir davantage que les ‘derniers’, voilà qu’ils reçoivent ce qui leur revient. L’Evangile d’aujourd’hui en est donc un exemple brillant qui nous montre clairement que Dieu n’agit pas seulement selon les paramètres de la justice humaine. Nous sommes de nouveau appelés à dépasser nos limites humaines pour reconnaître à Dieu le droit de faire ce qu’il veut avec ce qui lui appartient. L’amour, la sainteté de Dieu, sa sollicitude pour chacun de ses enfants que nous sommes vont parfois au-delà de l’équité et des calculs humains.

Dieu est bonheur pour tous. Son grand plaisir c’est d’être un Père aimant pour tous ses enfants, y compris ceux et celles de la dernière heure, et même ceux et celles qui hésitent encore à se tourner vers Lui. Puissions-nous l’imiter en ce jour, en profitant de ce temps de grâce qu’il nous offre pour lui renouveler notre amour. Car il n’est jamais trop tard pour se convertir, tout comme il n’est jamais trop tard pour renouer avec Dieu.

Sébastien Bangandu




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