samedi 23 juillet 2011

Homélie du 17e dimanche A: Notre vie, une perle rare!


Bien chers frères et sœurs
Dans les paraboles que nous méditons depuis le 15ème dimanche ordinaire passé, Dieu ne cesse de prendre des risques : risque de gaspiller la semence qu’il jette en vrac sur la route, sur un sol pierreux et sur les ronces ; risque de laisser pousser l’ivraie en même temps que le bon grain ; risque dans le chef du cultivateur qui ose vendre tout ce qu’il possède pour acheter le champ qui recèle le trésor, risque dans le chef du négociant qui vend tout ce qu’il possède en vue de s’acheter une perle fine, …

Prendre des risques n’est pas donné à tous, car c'est s'exposer à une possibilité de perdre. Cependant, beaucoup sont tout de même prêts à se risquer lorsqu’ils projettent d’y gagner quelque intérêt. Ceci pour dire qu’il n’est pas facile de résister à la tentation de « l’avoir » quand une opportunité se présente. Pourtant, Salomon nous donne une leçon sur la qualité du choix à faire.  Au lieu de se laisser guider par ses envies matérielles, il choisi la sagesse et, avec elle, il reçu par surcroit tout ce dont il pouvait avoir besoin.  Mais le Royaume de Dieu n’est pas quelque chose de matériel, ce qui rend sa détection difficile.

De fait, dans la vie courante, il y a des choses qui se donnent à voir facilement, mais  il y en a d’autres qui nécessitent une certaine ingéniosité pour pouvoir les détecter, les dénicher, les comprendre.  Et la science a fait des progrès considérables dans ce domaine. Cependant, il y a toujours certaines réalités qui échappent aux mailles de la science, de la technique et de l’habileté de l’homme : ce sont les choses de l’Esprit. Or cet Esprit est immaîtrisable (Jn 3,8), mais c’est Lui qui fait vivre (Jn 6, 63). Il en est ainsi de la sagesse.  Pour l’acquérir, il convient de prier Celui qui la donne : « Aussi ai-je prié et le discernement m'a été donné, j'ai imploré et l'esprit de la Sagesse est venu en moi.  Je l'ai préférée aux sceptres et aux trônes, auprès d'elle, j'ai estimé néant la richesse » (Sg 7, 7-8).

Par ailleurs, ce qui est saint n’est perçu tel que par un œil pourvu de discernement spirituel, d’une certaine finesse d’esprit. Cela s’applique également aux perles fines. Seul un œil connaisseur peut apprécier la vraie valeur d’une perle.  Ainsi, dans sa recherche de perles fines, le marchand en remarquera une, une seule, qui se distingue de toutes les autres par sa beauté et sa finesse. L’homme en est tellement ébloui qu’il est disposé à se départir de tous ses biens en échange de cette perle. Saint Paul a fait une expérience analogue quand il dit : « Or toutes ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai considéré comme une perte à cause du Christ » (Ph 3,7).

De même, le cultivateur qui, ayant découvert un trésor dans un champ, va vendre tout ce qu'il avait accumulé comme richesse en vue de s'acheter non le trésor, mais plutôt le champ qui le contient. Comme qui dirait au lieu d’acheter un animal, on achète la forêt pour qu’on soit sûr de posséder tous les animaux qui s’y trouvent. Seul un commerçant rôdé dans les affaires peut savoir risquer ainsi sa fortune en vue d'un plus grand profit.

Ainsi en est-il de la sagesse.  En effet, ces paraboles nous enseignent que la véritable sagesse consiste à ne pas s’arrêter aux choses qui nous entourent, mais à discerner la présence cachée de Celui qui nous fait signe à travers elles.  Le discernement ainsi que la noblesse du jugement qui s’y dégagent révèlent l’œuvre-même de la sagesse éternelle du Père, personnifiée en Jésus-Christ.  

La parabole de ce jour fait aussi ressortir le coût qu’engendre l’acquisition de cette perle. Le prix à payer est énorme pour que nul ne l’obtienne sans consentir des sacrifices.  C’est ici qu’intervient la  notion du dépouillement volontaire nécessaire pour entrer dans le royaume de Dieu (Mt 16, 24).  C’est dire que Jésus exige du croyant le sacrifice de sa vie. Ce dernier doit savoir qu’il doit renoncer à ses intérêts personnels et s’engager entièrement à servir les intérêts de Dieu.  Salomon l’avait bien su quand il dit : « (…) Je suis un tout jeune homme, incapable de se diriger… ». 

Que la rencontre de Jésus-Christ, suscite en nous le désir d’affiner davantage notre communion avec lui pour qu’au-delà de tout ce qui nous attire dans le monde, nous puissions être en mesure de discerner sa présence et son action au quotidien. 

Sébastien Bangandu



Aucun commentaire: