dimanche 12 juin 2011

Homélie de la Pentecôte A


Bien chers frères et sœurs,
Aujourd’hui nous célébrons la fête de la pentecôte, c’est-à-dire la descente de l’Esprit-Saint sur les Apôtres.  Notons que bien avant la création du monde, « l’esprit planait sur les eaux » (Gn 1, 2).  Ce verset du premier livre de la Bible est sans doute une expression de la présence et de l’action de l’Esprit Saint à la genèse du monde.

C’est aussi dans la mouvance d’ « un vent violent » que Moise recevait les tables de la loi des mains de l’Eternel au Sinaï: « Le matin du troisième jour, il eut un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent… Moïse parlait et Dieu lui répondait par la voix du tonnerre » (Ex 19, 16-19). Dans la même foulée d’événements, signalons que le Seigneur avait promis de répandre son Esprit sur toute chair (Cf Jl 3, 1), bien plus, Dieu a promis de mettre son Esprit en nous et pour que nous puissions désormais vivre de Lui (Cf. Ez 37, 14).

Mais il reste qu’à travers tous ces événements, l’Esprit de Dieu ne se réalise pas encore de manière éclatante.  Pour preuve, avant l’arrivée de l’Esprit, les Apôtres restent enfermés dans la maison, par peur de se laisser massacrer, comme il en fut pour leur Maître.  C’est seulement après la réception de l’Esprit-Saint que Jésus ressuscité insuffle sur eux que les Apôtres vont recouvrer la mobilité, mais surtout la force de témoigner du Ressuscité.  De la même façon, dans les Actes des Apôtres, l’Esprit s’empare des Apôtres alors qu’ils étaient rassemblés dans une maison.  Et c’est à la suite de la réception de cet Esprit que tout devient mouvement. C’est dire que l’Esprit de Dieu est avant une force, une vigueur, un déclencheur de mouvement. Sous son emprise, notre vie se transforme et la face de la terre se renouvelle au fil des jours.

Il convient également de souligner le caractère imprévisible de l’irruption de l’Esprit chez les Apôtres et dans nos propres vies.  L’Esprit c’est comme un vent qui souffle où il veut, on entend sa voix, mais on ne sait ni d’où il vient, ni où il va (Cf. Jn 3,8). Dans ces conditions, l’Esprit se déploie dans une souveraine liberté, car on ne peut lui dicter quoi que ce soit.  Et quand on vit sous l’emprise de l’Esprit, on se laisse aller en faisant ce que l’Esprit veut réaliser en nous.

La foule immense des nations présentes à Jérusalem symbolise l’humanité entière qui sera inondée de l’Esprit-Saint. Dès lors, les Apôtres sont envoyés prêcher la bonne nouvelle à cette humanité rongée par la division, la confusion et le péché. Et l’Eglise est, dans le monde de ce temps, un des  lieux de la manifestation de l’Esprit-Saint. C’est désormais en cette Eglise, corps du Christ, qu’il faut chercher désormais la présence de Celui dont le Christ a dit : « Je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet afin qu’il demeure éternellement avec vous : l’Esprit de vérité que le monde ne peut recevoir, parce qu’il ne le voit pas et qu’il ne le connaît pas. Mais vous, vous le connaîtrez, parce qu’il demeurera avec vous et qu’il sera en vous  » (Jn 14, 16-18).

Face aux défis de la survie en ce monde, nous sommes confrontés à nos limites, nos failles, nos défauts. Nous sommes si petits et les enjeux si grands! Il en va de même pour les défis de la mission que le Christ nous a confiée. Serons-nous à la hauteur ? L’Esprit que Dieu donne ne fait pas les choses à notre place, mais il nous permet de faire face aux défis avec force, amour et raison : « Ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de raison. » (2 Tm 1,7).

Nous ne sommes pas laissés à nous-mêmes, loin s’en faut; nous sommes accompagnés et investis d’une force venue d’en haut, qui n’attend que nous pour s’exprimer avec amour et avec raison. Si la peur nous envahit et nous paralyse, chassons-la avec l’Esprit que Dieu nous a donné, lui qui a dit : « Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui l’en prient! » (Luc 11,13). Viens Esprit-Saint !

Sébastien Bangandu

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonsoir Père,

Merci de m'envoyer ton site. J,ai trouvé des belles homelies très méditatives. je pense que je vais l'utiliser pour mes prières. FELICITATION. Vas de l'avant.

Sr Chantal.