samedi 18 juin 2011

Homélie de la Sainte Trinité A


Bien chers frères et sœurs
Aujourd’hui, l’Eglise, notre mère, nous invite à célébrer la Sainte Trinité : un Dieu unique en trois Personnes.  Un dimanche difficile pour nombre de prédicateurs, au regard de ce grand mystère qui nous dépasse.

Bien qu’il ne nous soit pas facile de le comprendre, nous pouvons cependant tenter d’en faire une approche pour nous faire ainsi une idée de ce qu’il peut bien signifier pour nous. En effet, pour nous faciliter la conception de ce grand mystère, Dieu a jeté partout dans la nature des images inédites de la Sainte Trinité.  Ainsi, deux personnes liées par un lien d’amour indéfectible du mariage deviennent non plus deux, mais une seule chair (Gn 2, 24).

Tout cela est avant tout une œuvre de l’amour de Dieu qui seul est capable de créer, entre les humains des liens véritablement indéfectibles.  Or cet amour de Dieu a été versé en nos cœurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné (Rm 5, 5). Le Christ nous l’a enseigné pendant toute sa vie : sa nourriture c’est de faire, non sa propre volonté, mais celle de son Père (Jn 4, 34) ; Lui et son Père ne sont qu’un (Jn 10, 30), etc.

Dans tout ça, l’union de sentiments est certainement visible.  L’unité de puissance quant à elle, explique que la main du « Fils » et celle du « Père » constituent une même sauvegarde. Mais si la puissance est identique, la « nature » l’est aussi. C’est ce qui explique que la Trinité ne divise pas Dieu en trois « personnes » mais qu’elle marque les trois « manifestations » de Dieu.  Ce qui revient à dire que Dieu, Jésus-Christ et l’Esprit Saint ne mettent donc pas en cause l’unicité de Dieu.

Par ailleurs, Jésus affirme même à Philippe que « celui qui m’a vu a vu le Père! » (Jn 14,9), ce qui pour les Pharisiens, religieux juifs de la stricte observance de la loi, était un blasphème.  Ceci constituera finalement un des motifs majeurs de la condamnation de Jésus-Christ : « il appelait Dieu son propre Père, se faisant ainsi l’égal de Dieu » (Jean 5, 18).

Notons également que les trois personnes divines ayant la même substance divine, n’agissent pas extérieurement l’une sans l’autre, et tout, dans le monde, est leur œuvre commune. Toutefois, par appropriation, et par manière de parler, on attribue généralement au Père la création, comme œuvre de puissance; au Fils la rédemption, comme œuvre de sagesse, et au Saint-Esprit la sanctification comme œuvre de sainteté. Mais, en réalité, les trois personnes divines coopèrent à toutes ces œuvres.

 Dans un monde dominé par l’individualisme, l’exemple  des trois Personnes de la Sainte Trinité est un puissant appel à l’unité, la concorde et la paix. Car ce Dieu Trine est avant tout le Dieu de l’harmonie et de la communion.  Bien plus, Il se révèle à nous non pas comme un Dieu qui nous juge, mais comme un Dieu de tendresse et de miséricorde, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité.  Tournons-nous vers lui, dans un élan d’amour sans partage, qui nous fera rayonner au monde. Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit !

Sébastien Bangandu

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