Lectures : 1ère lecture : Is 42,
1-7
Évangile : Jn 12, 1-11
Bien chers frères et sœurs,
Voici de nouveau Jésus dans la famille de son ami
Lazare qu’il a fait revenir à la vie. On s’imagine bien la joie qui doit y
prévaloir après la résurrection de Lazare. Une fois de plus, la famille se
réunit autour de Jésus. Ayant été informés de la présence de Jésus dans
Béthanie, beaucoup de gens arrivent non pas seulement à cause de Jésus, mais
surtout pour voir ce Lazare qu’il a fait revenir à la vie. Ainsi, après avoir
fait revenir Lazare à la vie, c’est vers sa propre mort et résurrection que
Jésus se propulse. Le chant du serviteur souffrant nous rappelle bien en
première lecture.
Mais qui attire notre attention c’est le geste
éloquent et en même temps prophétique sur le corps encore en vie de Jésus. Notons
par ailleurs que la venue de cette femme, le geste qu'elle accomplit ne
relèvent pas d'un petit surcroit émotionnel au moment où Jésus va souffrir sa
passion.
En s’avance avec courage vers Jésus et en baignant de
parfum ses pieds, Marie le prépare à entrer avec détermination dans le combat
de Dieu. Du coup, son parfum de très grande valeur inonde la maison des
senteurs du paradis. Judas dénonce durement le geste de Marie. Pour lui, ce
parfum de grand prix ne devrait pas être gaspillé de la sorte. Il fallait le
vendre pour en donner le bénéfice aux pauvres. Or l’Évangile signale à cet
effet qu’il ne s’agit pas là d’un vrai souci du pauvre mais tout simplement d’une
avarice qui se refuse à dire son nom.
Le geste de Marie n’est ni anodin ni calculateur. Ce n’est
pas le prix qui compte. C’est plutôt la valeur qui donne tout son relief au
geste de Marie. En fait, ce geste osé de Marie dit tout. Il dit l’amour et l’attachement
de Marie pour Jésus; il dit son désir de conversion. Il est surtout prophétique
dans la mesure où il nous fait entrevoir ce qui va bientôt arriver à Jésus.
Jésus pour sa part accueille ce geste de tout cœur puisqu’il
en comprend d’emblée la valeur et la portée. C’est dire que c’est Dieu seul qui
sait évaluer, à leur juste valeur, nos élans d’amour pour lui et pour le
prochain. En acceptant ce geste, Jésus veut nous assurer que personne n’est
exclu de sa bienveillante attention.
« Des pauvres vous en aurez toujours avec vous… ».
Ces paroles de Jésus, loin de canoniser la pauvreté et la misère du monde sont
plutôt une invitation à la prise de conscience face à la société qui est la nôtre.
En fait, Jésus veut tout simplement nous dire que dans ce type de société que nous
avons réussi à inventer, à travers ce style de vie qui est le nôtre aujourd’hui,
il nous sera difficile de ne pas avoir des pauvres au milieu de nous.
Enfin, en ce début de la montée pascale, l’Église nous
rappelle que Jésus a donné sa vie pour notre salut. Il l’a fait sans calculer. Marie
a donné à Jésus un parfum de grande valeur sans pourtant en calculer le prix. Comme
Marie, Jésus nous invite à répandre l’odeur de notre parfum d’amour dans un
monde qui engendre la misère et le désespoir. Alors notre monde pourra ressusciter et
devenir, au fil des jours, le paradis où il fait bon vivre.
Sébastien Bangandu, a.a.
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