Bien chers frères et soeurs,
De tout temps, l’idée de mourir un
jour a toujours crée en l’être humain un sentiment d’impuissance, de gêne,
d’angoisse, voire de désespoir. Et c’est avec raison parce que la mort est une
réalité incontournable. Elle nous guette à chaque instant. Parfois, notre
esprit se révolte, à l’idée que nous mourrons un jour. Cependant, même si nous
nous refusons à y penser, elle sait se rappeler à nos pensées. Et c’est parfois
lorsque les yeux des autres se ferment que les nôtres s’ouvrent sur sa présence
inéluctable. Terrible réalité que celle de la mort, à laquelle même le fils de
Dieu n’a pu échapper.
Mais si la question de la mort nous
préoccupe, celle de l’après mort nous semble encore plus préoccupante. Y a-t-il
une vie après la mort? Que deviendrons-nous après la mort? Où passerons-nous
après mort? Autant de questions qui nous agacent. Face à la terreur
qu’engendre l’idée de cette réalité, beaucoup
en sont venus à refouler l’idée de la mort, en refusant d’y réfléchir et en
rejetant la possibilité de l’au-delà. N’y a-t-il vraiment rien à espérer ?
Pourtant, nous voulons tous vivre. La
vie n’est-elle pas belle? Et parce qu’elle est belle, nous pensons qu’elle
mérite d’être vécue et perpétuée.
L’instinct de vie est tellement fort dans l’être humain qu’il est de plus
habité par un fantasme d’immortalité qui se traduit aujourd’hui par cet
engouement pour la réincarnation. Celle-ci, dans son interprétation moderne et
populaire se trouve être le remède idéal pour prolonger la vie terrestre.
A l’époque de Jésus, on en était
arrivé à la croyance qu’Il y a une vie future heureuse pour les justes et
malheureuse pour les pécheurs; ou même que la vie que nous menons ici sur terre
se poursuivra dans l’autre monde. En répondant à la préoccupation des
Sadducéens, Jésus refuse de s’engager dans une description de ce que sera
l’homme au-delà de la mort. Il ne s’attarde pas non plus à discuter sur le cas
précis de la vie conjugale après la mort. Pour Jésus, la vie après la mort
c’est avant tout une « transformation ». C’est dire que la vie
future, même si elle est en continuité avec la vie présente, sera entièrement
nouvelle.
Ce faisant, Jésus indique clairement que notre vie présente n’est
pas un cycle millénaire de réincarnations, de naissances et de morts successives.
Elle n’est pas non plus le retour dans le corps d’un animal ou d’un végétal.» Elle
est un appel à quelque chose de plus grand, une plénitude dont la nature nous
échappe, mais qui sera l’épanouissement total de ce qui nous unit déjà
maintenant : « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en
moi, même s’il meurt, vivra» (Jn 11, 25).
En définitive, Jésus nous lance un
appel : c’est aujourd’hui qu’il nous faut préparer l’éternité, pendant
cette durée de temps qui nous est impartie. Et nous savons tous que le temps passe.
Peut-être, ne faut-il oser vivre aujourd’hui notre éternité que demain, puisque
demain est incertain? La rapidité avec laquelle le temps nous échappe devrait
nous faire réfléchir. Elle ne cesse de nous dire que le terme de notre vie est
fixé et que demain ne nous appartient pas. Voilà pourquoi il est de notre
responsabilité de nous préparer dans l’aujourd’hui de notre vie, au grand
passage, autant que pour un grand pèlerinage.
Sébastien Bangandu, aa
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