vendredi 8 novembre 2013

Homélie du 32e dimanche ordinaire C: Désir d'éternité!



Bien chers frères et soeurs,

De tout temps, l’idée de mourir un jour a toujours crée en l’être humain un sentiment d’impuissance, de gêne, d’angoisse, voire de désespoir. Et c’est avec raison parce que la mort est une réalité incontournable. Elle nous guette à chaque instant. Parfois, notre esprit se révolte, à l’idée que nous mourrons un jour. Cependant, même si nous nous refusons à y penser, elle sait se rappeler à nos pensées. Et c’est parfois lorsque les yeux des autres se ferment que les nôtres s’ouvrent sur sa présence inéluctable. Terrible réalité que celle de la mort, à laquelle même le fils de Dieu n’a pu échapper.

Mais si la question de la mort nous préoccupe, celle de l’après mort nous semble encore plus préoccupante. Y a-t-il une vie après la mort? Que deviendrons-nous après la mort? Où passerons-nous après mort? Autant de questions qui nous agacent. Face à la terreur qu’engendre  l’idée de cette réalité, beaucoup en sont venus à refouler l’idée de la mort, en refusant d’y réfléchir et en rejetant la possibilité de l’au-delà. N’y a-t-il vraiment rien à espérer ?

Pourtant, nous voulons tous vivre. La vie n’est-elle pas belle? Et parce qu’elle est belle, nous pensons qu’elle mérite d’être vécue et  perpétuée. L’instinct de vie est tellement fort dans l’être humain qu’il est de plus habité par un fantasme d’immortalité qui se traduit aujourd’hui par cet engouement pour la réincarnation. Celle-ci, dans son interprétation moderne et populaire se trouve être le remède idéal pour prolonger la vie terrestre.

A l’époque de Jésus, on en était arrivé à la croyance qu’Il y a une vie future heureuse pour les justes et malheureuse pour les pécheurs; ou même que la vie que nous menons ici sur terre se poursuivra dans l’autre monde. En répondant à la préoccupation des Sadducéens, Jésus refuse de s’engager dans une description de ce que sera l’homme au-delà de la mort. Il ne s’attarde pas non plus à discuter sur le cas précis de la vie conjugale après la mort. Pour Jésus, la vie après la mort c’est avant tout une « transformation ». C’est dire que la vie future, même si elle est en continuité avec la vie présente, sera entièrement nouvelle.

Ce faisant, Jésus  indique clairement que notre vie présente n’est pas un cycle millénaire de réincarnations, de naissances et de morts successives. Elle n’est pas non plus le retour dans le corps d’un animal ou d’un végétal.» Elle est un appel à quelque chose de plus grand, une plénitude dont la nature nous échappe, mais qui sera l’épanouissement total de ce qui nous unit déjà maintenant : « Je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra» (Jn 11, 25).

En définitive, Jésus nous lance un appel : c’est aujourd’hui qu’il nous faut préparer l’éternité, pendant cette durée de temps qui nous est impartie. Et nous savons tous que le temps passe. Peut-être, ne faut-il oser vivre aujourd’hui notre éternité que demain, puisque demain est incertain? La rapidité avec laquelle le temps nous échappe devrait nous faire réfléchir. Elle ne cesse de nous dire que le terme de notre vie est fixé et que demain ne nous appartient pas. Voilà pourquoi il est de notre responsabilité de nous préparer dans l’aujourd’hui de notre vie, au grand passage, autant que pour un grand pèlerinage.

Sébastien Bangandu, aa


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