lundi 14 octobre 2013

Homélie du 28e dimanche ordinaire C : Gratitude!


Bien chers frères et sœurs,

La Bible est riche en cantiques d’action de grâce. Cantique d’action de grâce de Moïse et des enfants d’Israël après la traversée de la mer rouge (Ex 15, 1-19) ;  cantique de Zacharie qui béni le Dieu d’Israël qui visite et rachète son peuple (Lc 1, 67-79) ; cantique d’Anne, la mère de Samuel qui magnifie le Seigneur pour la naissance du fils de ses larmes (1 S 2, 10) ; cantique de Marie qui glorifie le Seigneur qui s’est penché sur son humble servante (Lc 1, 47-56)…Tous ces chants d’action de grâce recèlent un sentiment de profonde gratitude qui émane de l’âme d’une personne qui a foi en Dieu. Et seule la foi permet de lire l’histoire en faisant découvrir à quiconque l’a, la puissance de l’action de Dieu. 

Et la liturgie de la parole de ce jour met en exergue ce sentiment de reconnaissance : Naaman, le général Syrien, constatant qu’un changement extraordinaire s’est opéré sur sa peau qui jadis était délabrée par la lèpre, revient sur ses pas. Il retourne vers l’homme de Dieu pour lui dire sa reconnaissance. Désormais, c’est toute sa vie qui est transformée. Il se converti au Dieu d’Israël et ne peut plus reculer en arrière. St Paul pour sa part, exprime cette gratitude à travers cette invitation de se rappeler au bon souvenir de Jésus-Christ qu’il lance à Timothée : souviens-toi, eh oui, souviens-toi, parce qu’on oublie vite !

Et dans l’évangile de ce jour la lèpre dont il est question c’est l'image la plus troublante de notre fragilité, car non seulement elle est destructrice du corps de l’être humain, elle l'isole, l'éloigne à tout jamais de ses frères. Les lépreux étaient donc des personnes à éviter à tout prix, du fait qu’ils représentaient un danger réel pour la société. L'appel à la pitié que lacent ces hommes perdus à l'entrée d'un village c’est bien le cri de la grande souffrance des humains vers Celui qui est venu pour guérir et sauver le monde. Jésus se montre toujours condescendant, solidaire et proche de ceux et celles qui souffrent. Le geste qu’il pose est emprunt de bonté. Et la guérison qui s’ensuit prend valeur d’un signe prophétique puisque Jésus, loin de les éviter, s’en approche. En s’en approchant, il n’exclu pas l’étranger, ce Samaritain qui fait partie du groupe des dix. 

Et il faut noter en passant que la traversée de la Samarie est un acte de grand courage, du fait qu’elle donne à Jésus l’occasion de détruire les préjugés à l'égard de l'étranger qu’est le Samaritain. C’est dire que la bonté de Dieu est dépourvue de toute discrimination, de tout rejet. Et curieusement, c’est ce Samaritain qui purifié, transformé, et surtout touché par la bonté du Christ, revient sur ses pas en louant Dieu à haute voix. » Alors, où sont passés les autres ? Ont-ils observé le même phénomène sur leur peau ? Est-ce que cela leur dit quelque chose ? Difficile à savoir. Jésus pour sa part, ne condamne personne. Puisque l’élan de conversion peut être spontané pour certains, et lent pour d’autres. Mais il faut noter que la foi provient de la reconnaissance éperdue d'avoir été guéri, et de cette louange qui monte au cœur vers Dieu. 

Je nous invite à méditer davantage sur cet aspect de la foi qui s’exprime dans l'émerveillement du don reçu. Puisque la foi, en tant qu’adhésion à Dieu, ne peut se passer de la gratitude. Et dire sa gratitude à Dieu c’est considérer notre petitesse devant la grandeur de son nom, de ses œuvres. C’est le même sentiment qui monta au cœur de Jésus quand il remerciait son Père « d'avoir révélé tout cela aux petits ».
Sébastien Bangandu, aa

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