mercredi 24 avril 2013

Homélie du 5e dimanche de Pâques C : Aimer d'une manière nouvelle!


Bien chers frères et sœurs,

          Bien que l’ecclésiaste affirme qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Qo 1, 9), parler de nouveauté a toujours attiré un charme particulier. Chaque fois qu’on parle du neuf, on attise en même temps la curiosité des esprits avides de connaître. Jésus, homme de son temps, s’appuie sur cette réalité pour poser les bases de son message d’amour. Ceci est important d’autant plus qu’il va prendre congé de ses disciples. Ainsi, il ne veut pas que l’amour dont il les a aimés s’évanouisse dans un souffle. Car si  un jour ils l’oublient, personne ne pourra les reconnaître comme étant ses disciples.

             Le temps passe bien vite ! Ce temps qui nous consume, sous l’action duquel tout vieillit, et qui finit par nous emporter (Aristote, Physique, IX). Avec le temps, s’installe l’oubli, le doute. Voilà pourquoi les paroles de Jésus acquièrent un ton solennel. Elles devront rester bien gravées dans les cœurs de ses disciples: "Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres, comme je vous ai aimés." Mais qu’y a-t-il de nouveau dans sa façon d’aimer ? Et en quoi diffère-t-il des autres ?

              On sait qu’avant lui, il suffisait d’ « aimer son prochain et de haïr ses ennemis » (Mt 5, 43). La nouveauté de l’enseignement de Jésus réside dans le fait qu’il rend flexible et élargie la notion de l’amour en l’orientant vers un horizon infini. Désormais, il nous faut aimer à la manière de Jésus. Car toute personne, quelle que soit sa condition, a de la place dans le cœur aimant de Jésus-Christ. On le voit, pour Jésus, aimer c’est un acte bien plus qu’un sentiment, un vouloir, mais un vouloir qui n’enferme pas, qui consent à l’incertain et s’ouvre à l’inattendu.

          Ainsi, il convient d’aimer nos ennemis et de prier pour ceux et celles qui nous persécutent. C’est dire que, pour Jésus, il est possible d’aimer vraiment quand la Parole de Dieu est intériorisée et que le cœur se laisse modeler par la grâce qui transforme. Faire cette expérience implique de s’engager sur un chemin qui dure toute la vie. Car notre relation à Dieu n’est pas quelque chose de passager qui existe aujourd’hui et qui disparaîtra demain. Dieu nous aime d’un amour éternel. Voilà pourquoi Jésus a appelé souvent ses disciples à demeurer dans son amour (Jn 15, 9).

          De sa vie ici sur terre, il est resté de Jésus des souvenirs inoubliables, indélébiles, tous empreints d’un amour indéfectible. Sa vie se résumait en ceci qu’ « Il est passé partout en faisant le bien ». Il était bon de le rencontrer et sa compagnie toujours agréable. Il cherchait toujours le bien des personnes. Il aidait chacune des personnes rencontrées sur son passage à trouver un sens à leur vie. Sa vie était une Bonne Nouvelle. On pouvait sentir en lui la proximité bienfaisante de Dieu.

          Enfin, aimer comme Jésus n’est pas facile. C’est une grâce à demander. Car une identité - chrétienne - peut bien se faire connaître dans un discours. Mais pour être reconnu, il faut donner  signe de notre identité dans le quotidien de notre existence. L’identité, c’est dire ce que l’on est à travers ce que l’on fait. Puissions-nous toujours et malgré tout, oser répondre à ce puissant désir d’être signes !

Sébastien Bangandu, aa

Aucun commentaire: