Bien
chers frères et sœurs,
Bien
que l’ecclésiaste affirme qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil » (Qo
1, 9), parler de nouveauté a toujours attiré un charme particulier. Chaque fois
qu’on parle du neuf, on attise en même temps la curiosité des esprits avides de
connaître. Jésus, homme de son temps, s’appuie sur cette réalité pour poser les
bases de son message d’amour. Ceci est important d’autant plus qu’il va prendre
congé de ses disciples. Ainsi, il ne veut pas que l’amour dont il les a aimés
s’évanouisse dans un souffle. Car si un
jour ils l’oublient, personne ne pourra les reconnaître comme étant ses
disciples.
Le temps passe bien vite ! Ce temps qui nous
consume, sous l’action duquel tout vieillit, et qui finit par nous emporter
(Aristote, Physique, IX). Avec le temps, s’installe l’oubli, le doute.
Voilà pourquoi les paroles de Jésus acquièrent un ton solennel. Elles devront
rester bien gravées dans les cœurs de ses disciples: "Je
vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres, comme
je vous ai aimés." Mais qu’y a-t-il de nouveau dans sa façon
d’aimer ? Et en quoi diffère-t-il des autres ?
On
sait qu’avant lui, il suffisait d’ « aimer son prochain et de haïr
ses ennemis » (Mt 5, 43). La nouveauté de l’enseignement de Jésus réside
dans le fait qu’il rend flexible et élargie la notion de l’amour en l’orientant
vers un horizon infini. Désormais, il nous faut aimer à la manière de Jésus. Car
toute personne, quelle que soit sa condition, a de la place dans le cœur aimant
de Jésus-Christ. On le voit, pour Jésus, aimer c’est un acte bien plus qu’un
sentiment, un vouloir, mais un vouloir qui n’enferme pas, qui consent à
l’incertain et s’ouvre à l’inattendu.
Ainsi, il convient d’aimer nos ennemis et de prier
pour ceux et celles qui nous persécutent. C’est dire que, pour Jésus, il est
possible d’aimer vraiment quand la
Parole de Dieu est intériorisée et que le cœur se laisse
modeler par la grâce qui transforme. Faire cette expérience implique de
s’engager sur un chemin qui dure toute la vie. Car notre relation à Dieu n’est
pas quelque chose de passager qui existe aujourd’hui et qui disparaîtra demain.
Dieu nous aime d’un amour éternel. Voilà pourquoi Jésus a appelé souvent ses
disciples à demeurer dans son amour (Jn 15, 9).
De
sa vie ici sur terre, il est resté de Jésus des souvenirs inoubliables,
indélébiles, tous empreints d’un amour indéfectible. Sa vie se résumait en ceci
qu’ « Il est passé partout en faisant le
bien ». Il était bon de le rencontrer et sa compagnie toujours
agréable. Il cherchait toujours le bien des personnes. Il aidait chacune des
personnes rencontrées sur son passage à trouver un sens à leur vie. Sa vie
était une Bonne Nouvelle. On pouvait sentir en lui la proximité bienfaisante de
Dieu.
Enfin, aimer comme Jésus
n’est pas facile. C’est une grâce à demander. Car une identité - chrétienne -
peut bien se faire connaître dans un discours. Mais pour être reconnu, il faut donner signe de notre identité dans
le quotidien de notre existence. L’identité, c’est dire ce que l’on est à
travers ce que l’on fait. Puissions-nous toujours et malgré tout, oser répondre
à ce puissant désir d’être signes !
Sébastien
Bangandu, aa
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