Bien chers frères et
sœurs,
Les phénomènes inquiétants
dont nous parle l’évangile d’aujourd’hui ne nous sont pas étranges. En effet, depuis des lustres, le
flot habituel de la vie des humains, avec ses secousses, poursuit son bonhomme
de chemin. A en croire le Christ, ce rythme perturbé du monde se poursuivra
jusqu’au jour de son retour. En parlant de tout cela, Jésus montre bien qu’il
ne s'intéresse pas à ce qui agite la curiosité des humains, puisque le Règne de
Dieu peut faire irruption n'importe quand, il suffit que Dieu en décide.
Mais ce que Jésus demande
à ceux qui le prennent au sérieux, ce n'est pas de scruter l'actualité ou les
écritures pour y déceler les signes avant-coureurs de la fin du monde, mais
d’entamer un travail sur soi, lequel a l’avantage d’orienter tout notre être
vers la personne de Celui qui vient. Ce travail sur soi nécessite qu’on adopte
des attitudes propres à des gens qui veillent. Et cela est important pour ne
pas se laisser aller ou sombrer dans le désespoir et l’abrutissement. En vivant
de la sorte, nous témoignerons que nous sommes porteurs d’une espérance qui ne
nous permet pas de fondre dans la masse.
C'est cela "se
redresser et lever la tête". En fait, l’appel à se redresser, à relever la
tête, s'adresse aux quêteurs de Dieu, d'hier et d'aujourd'hui, qui se demandent
si le salut de Dieu en Jésus-Christ est vraiment à l'œuvre. Cela est également synonyme de rester éveillé, rester
lucides sur l'état du monde, sur notre propre fragilité. C’est en même temps une
libération de tout notre être, qui nous permet de devenir nous-mêmes des signes
d’un bonheur à venir et des témoins dont le monde a besoin en permanence.
Demeurer éveillé, c’est par ailleurs, être
aussi bien des signes de contestation que d’espérance, dans un monde où
l’évangile se doit d’être à la fois contestation et promesse. Nous sommes donc
invités à vivre ce temps de l’Avent comme un temps de réveil, d'encouragement
et de vigilance. Tout cela pour éveiller en nous l'espérance, si
caractéristique de la foi chrétienne et nourrir la joie de rencontrer notre
Sauveur qui s’en vient vers nous. Malgré les difficultés et les craintes
présentes, c'est un acte de foi que de maintenir ferme ce cap de l'espérance.
Finalement, la vigilance à
laquelle nous sommes appelés se traduit par une vie partagée, dans tout ce
qu’elle a de richesses et de potentialités. En nous mettant au service de
l’annonce concrète du Royaume, nous gardons du même coup les yeux ouverts sur
le monde, y discernant les signes précurseurs de Celui qui doit venir. Oui,
c’est quand nous nous tournons vers Dieu, dans la joie de l'espérance, que
l’avenir prend sens.
Sébastien Bangandu
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