Bien
chers frères et sœurs,
L’humain
est un être en chemin, toujours en quête de son bien-être, de sa propre
réalisation, de l’essentiel. Cette mise en route c’est bien entendu l’image de
la vie, et plus particulièrement de la vie chrétienne, pèlerinage vers la Cité
céleste. Et pour réussir sa quête, l’humain a toujours voulu s’octroyer les
meilleurs moyens possibles lui permettant d’oser grand et de viser toujours
haut. Et c’est ce que nous percevons dans la démarche de notre scribe. Cet
homme en quête de vérité et vivant déjà une réelle proximité avec Dieu à
travers le strict respect des commandements, veut en savoir plus sur leur
hiérarchie des valeurs.
En lui
répondant, Jésus prend soin de donner une précision de l’ordre, non pas
seulement de la préséance, mais surtout de l’importance. En effet, pour Jésus,
l’option fondamentale de la vie de l’humain, c’est d’aimer Dieu de tout son
cœur, de toute son intelligence, de toute sa force. Mais cet amour focalisé sur
Dieu seul ne dit pas tout sur Lui, car Dieu est ouverture et don pour l’humain.
Voilà pourquoi Jésus fusionne amour de Dieu et amour du prochain pour donner
toute sa consistance à cet amour.
Pour
Jésus donc, aimer Dieu qu’on ne voit pas, c’est avant tout aimer son prochain, crée
à son image et à sa ressemblance. Ceci conduit l’humain à vivre en syntonie
avec toute la création, œuvre de l’immense amour de Dieu. Vécue de cette
manière, cet amour devient le chemin du vrai bonheur, le tremplin de la vie
parfaite, la manifestation du règne de Dieu. Emerveillé par la réponse de
Jésus, le scribe, en vrai disciple, reprend les paroles de son Maître, pour en
souligner la densité. Ce qui enchante Jésus.
Mais
convaincu qu’une telle reprise n’est qu’une répétition passagère de ses
paroles, Jésus lui fait tout simplement savoir qu’il n’est pas loin du Royaume.
Quel paradoxe ! On s’attendrait à ce que Jésus lui dise : « Serviteur
bon et fidèle, entre dans la joie de ton Maître ! » Mais non !
Pour Jésus, cet homme n’est pas loin du Royaume,
c’est-à-dire qu’il a encore du chemin à faire, d’autant plus qu’il y a un
énorme écart entre cette vérité qu’il proclame de tout son cœur, de toute son
intelligence, et la réalité de son vécu quotidien.
Ce dialogue entre Jésus et le scribe dépeint de façon réaliste le
vécu quotidien de l’humain de tous les temps à la recherche de la cohérence de
son existence croyante. Car il ne suffit pas, pour arriver à destination,
d’observer scrupuleusement la loi. Ce faisant, Jésus veut orienter notre regard
plus loin, bien au-delà de tout ce qui, sur notre chemin, n’est que pure
apparence. « Tu n'es pas loin du
Royaume de Dieu », c’est aussi un appel à l'espérance, à la patience d'une
découverte, à la perspective d'un chemin que l'on n'a pas fini de parcourir.
En
définitive, l’évangéliste Marc note que personne n’osait plus l’interroger. Et
pourquoi ? Sans doute, parce que tout était si bien dit. Il fallait alors
se mettre au travail. Oui, les choses étaient tellement bien dites qu’il ne
restait plus qu’à les recevoir, sans plus, et à s’exécuter. C’est ce qui nous
reste à faire, car l’amour (de Dieu et du prochain) dit tout. Il nous dit ce
qu’est Dieu et ce qu’est l’humain. Que cet amour de Dieu, versé en nos cœurs
par l’Esprit-Saint qui nous a été donné (Rm 5,5), inonde notre existence et la
transforme !
Sébastien Bangandu
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