Bien
chers frères et sœurs,
On
entend souvent dire que la fidélité n’est pas de ce monde. Cela est d'autant plus vrai du fait qu'aujourd’hui, des changements importants marquent les comportements conjugaux des
individus, ce qui entraîne une forte progression du divorce, alors que le
mariage semble perdre graduellement du terrain. C’est dire que les temps ont
beaucoup changé, de même que les exigences des individus dans la vie conjugale.
Ainsi, le couple n’est plus une institution réglée par les normes, mais une
relation qui repose sur la liberté de s’aimer de deux personnes. Ce qui ne va
pas sans problème quand l’amour et la liberté entrent en contradiction.
De
ce constat, il ressort qu’aujourd’hui vivre en couple apparait comme une
aventure hasardeuse, incertaine et courageuse, à cause surtout du contexte socioculturel
de nos sociétés qui influence les mœurs conjugales et familiales. En fait,
beaucoup d’intervenants sociaux estiment que les nombreux déboires de la vie
conjugale sont la conséquence d’une société trop libertine qui veut à tout prix
se défaire des exigences primordiales du mariage depuis la genèse des temps.
Dans
ces conditions, comment ne pas se risquer en se décidant de se lier d’amour,
pour le meilleur et pour le pire ? Et chacun sait qu'un couple qui se
forme aujourd'hui n'est pas certain de durer le temps de la vie. Ainsi, les
divorces et les ruptures de contrat sont devenus monnaie courante, au point de
passer dans l'ordre de la pratique courante. Pourtant, face à cette vague de
défaitisme, nombreux sont ceux et celles qui veulent encore former un couple,
pour cheminer ensemble vers l'horizon d'une famille qui prend corps et
s'établit malgré tout. Mais où trouver la lumière ?
Un
proverbe africain dit que si vous vous retrouvez perdus dans une forêt, sans
aucun repère, il vous faut retourner à la bifurcation. Cette bifurcation, c'est le symbole d'un retour à la source. C'est que, d’une certaine manière, le projet
originel de Dieu sur nous nous constitue, puisque c'est sur ce projet que s’articule
notre existence aujourd’hui. S'en souvenir, ce n'est pas subir une contrainte, ce n'est pas non plus être moins libre. C'est plutôt savoir non seulement d'où
l'on vient, mais aussi ce que l'on est appelé à devenir.
Abordé
par des pharisiens à donner son opinion au sujet des répudiations par
lesquelles, dans la législation et la coutume juives, les hommes pouvaient
renvoyer leur femme, Jésus rappelle avec force le devoir de revisiter cette
réalité dans le projet originel de Dieu. Pour Jésus, c’est l'oubli, ou mieux, l’endurcissement des
humains qui est à l’origine de la dérive où ils se retrouvent aujourd’hui. C'est que la mémoire est essentielle à l'humain, et c'est précisément quand la mémoire faiblit que l'humain se dessaisit de sa liberté.
En définitive, c’est à une réappropriation du message
évangélique que le Christ nous invite. Lequel message nous invite à nous
convertir au point de ressembler à des enfants. Et l’enfance, c’est l’expression par excellence de notre spontanéité
créatrice, la promesse des nouveaux commencements (Hannah Arendt). C’est encore
elle qui nous relie à la Source
et nous fait faire l’ascension à un mode d’existence radicalement nouveau, qui
prend continuellement racine dans l’acte créateur originel.
Sébastien Bangandu
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