De
tout temps, l’humain a toujours été hanté par l’idée d’une possible liaison à
quelque chose de sublime, à une réalité qui le dépasse. De cette manière, il
prend de plus en plus conscience, dans son intériorité, mais aussi au contact
de la nature qui l’entoure et la société qui le fait vivre, qu’il n’est pas la
mesure de toute chose. En effet, quel qu’il soit, l’humain se trouve toujours
débordé dans son intimité, ses relations, son ancrage écologique. Ceux et
celles qui prennent le temps de s’arrêter, d’écouter leur intériorité, de
s’immerger dans la nature, de vivre intensément leurs relations en font parfois
l’expérience.
Sans
parfois s’en rendre compte, chacun est enveloppé d’une mystérieuse présence qui
le précède et l’emmène au-delà de lui-même. Cela ne supprime en rien la
grandeur de chaque personne et n’empêche personne de "croire en lui".
Au contraire. On peut croire en soi parce qu’on n’est pas seul au monde. La
nature elle-même semble une porosité qui nous accueille et nous fait vivre.
Cette expérience est pour le chrétien, celle de la présence de Dieu.
Si
hier, l’évidence de Dieu était à la portée de tous, aujourd’hui, il faut une
certaine force d'audace pour oser être chrétien et risquer une parole de
croyant. Car, tout en faisant l’expérience du divin, l’homme moderne a de la
peine à le nommer dans le langage des religions. Tel est le défi religieux de
notre époque. Partir de cette expérience fondamentalement humaine pour
reconstruire les religions avec le matériau de la culture contemporaine, voilà
qui soulève des débats.
A
cet égard, vouloir exclure les religions de la sphère publique, au motif
qu'elles reposent sur des croyances, revient à élever l'athéisme au rang de
doctrine d'Etat implicite, en oubliant qu'il est lui-même une croyance, et
qu’en tant que tel, il est incapable de fournir par lui-même des normes de vie
incontestables. Il ne reste donc plus que le principe majoritaire: C'est la
majorité des citoyens qui les définit, en toute liberté et en toute
souveraineté. Sauf qu'ainsi tout devient relatif.
Bien
sûr, on ne trouvera pas toujours les mots exacts. Il nous faudra toujours nous
contenter des concepts imprécis, tel le mot Dieu lui-même, dont on peut tirer
le meilleur et le pire! Il faut cependant accepter, à un moment donné, de
nommer cette expérience, sans quoi il devient difficile d’en parler et de
dialoguer avec les autres.
Enfin,
nous estimons que la cohésion de toute société est constituée d'un certain
nombre de valeurs fondamentales d'où découlent les règles de base du
"vivre ensemble". La société d’aujourd’hui semble se vider peu à peu
de la notion des valeurs simplement humaines que préconise une culture de la
vie. La liberté religieuse serait-elle en fait un obstacle à l'équilibre
indispensable qui permet un vivre ensemble harmonieux et respectueux d’une
culture religieuse qui caractérise une société ?
Sébastien Bangandu, aa
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