jeudi 26 avril 2012

Homélie du 4e dimanche de Pâques B : Jésus, un berger sans pareil


Bien chers frères et soeurs,
Il est toujours heureux de savoir que quelqu'un s'intéresse à nous, nous écoute, nous comprend, prend soin de nous, … En faisant suite à une objection des pharisiens, Jésus, comme à son habitude, profite de la circonstance pour faire passer son message. Bien que trop familière dans la société juive de son temps, il se saisi de l’image du berger et de ses brebis pour élucider son propos. Grave encore, il s'identifie lui-même au Bon Pasteur.

En effet, pour Jésus, le bon berger connaît ses brebis et celles-ci le connaissent. Il n’a pas besoin d’exhiber des signes visuels sur les brebis, de les flatter ou même de les charmer, pour les inciter à reconnaître sa bonté. C’est sa voix qui leur est personnellement reconnaissable. Elles le reconnaissent du fait qu’il entre chez elles par la porte autorisée. En effet, c’est par son incarnation que le Christ est entré dans la bergerie de notre monde. De ce fait, il peut bien nous comprendre et s’occuper de nous, pour avoir épousé notre condition humaine.

Mais cette connaissance mutuelle implique pour chacun et chacune de nous une rencontre ou une expérience au sens fort du terme. Car connaître le Christ c’est exposer notre vie à sa lumière qui l’éclaire et la transforme. De cette façon, nous pouvons vraiment vivre une relation personnelle avec lui. Cela nous permet aussi de savoir bien écouter sa voix, de la distinguer de celle des mercenaires et de lui obéir constamment. 

Jésus est le bon berger parce qu’il assure et sécurise la vie de ses brebis en exposant la sienne pour elles. Ainsi, risquer sa propre vie devient le signe qui consacre et légitime l’authenticité du bon berger qui prouve par là qu’il est le propriétaire de son troupeau et non un mercenaire. Jésus-Christ l’a fait en offrant sa vie pour notre salut, alors que le faux berger, l’imposteur, celui pour qui la vie de la brebis n’a pas de prix l’abandonne, l’hypothèque sans insouciance aucune, à l’approche des loups voraces. 

C’est dire que la véritable expérience de Dieu conduit inéluctablement au don de soi-même. Et plus on avance dans la connaissance de Dieu, moins on se sent indisposé à se dessaisir de sa propre vie pour le bonheur des autres. Cela n’est possible que si nous vivons attachés au Christ. Car, une vie chrétienne qui se prive de jouir constamment de la proximité de Jésus s’étiole. Se passer de la compagnie de Jésus ouvre la voie vers la déchéance et l’inconfort d’une vie sans horizon.  

Enfin, se savoir sous la garde de Jésus, le Bon pasteur, devait nous libérer de nos peurs et des angoisses du monde présent, nous menant ainsi à vivre sans crainte et en confiance notre vie, en sachant qu’auprès de lui est la grâce, la pleine délivrance. En ce jour où nous prions pour tous ceux et celles qui ont reçu la charge de conduire, accompagner, guider leurs frères et sœurs. Offrons-les au Bon pasteur pour qu’à son école, ils deviennent aussi des pasteurs selon son cœur. Car, quoiqu’ils n'arrivent pas parfois à être aussi bons que nous les voudrions, ils sont tout de même l'image la plus proche que nous ayons du Bon Berger dont nous avons toujours besoin. Qu’ils nous rappellent au jour le jour, le visage de Jésus-Christ, pasteur par excellence.

Sébastien Bangandu

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