Bien chers frères et soeurs,
Il est toujours
heureux de savoir que quelqu'un s'intéresse à nous, nous écoute, nous comprend,
prend soin de nous, … En faisant suite à une objection des pharisiens, Jésus,
comme à son habitude, profite de la circonstance pour faire passer son message.
Bien que trop familière dans la société juive de son temps, il se saisi de
l’image du berger et de ses brebis pour élucider son propos. Grave encore, il
s'identifie lui-même au Bon Pasteur.
En effet, pour
Jésus, le bon berger connaît ses brebis et celles-ci le connaissent. Il n’a pas
besoin d’exhiber des signes visuels sur les brebis, de les flatter ou même de les charmer, pour les inciter à reconnaître sa bonté. C’est sa voix qui leur est personnellement
reconnaissable. Elles le reconnaissent du fait qu’il entre chez elles par la
porte autorisée. En effet, c’est par son incarnation que le Christ est entré
dans la bergerie de notre monde. De ce fait, il peut bien nous comprendre et
s’occuper de nous, pour avoir épousé notre condition humaine.
Mais
cette connaissance mutuelle implique pour chacun et chacune de nous une
rencontre ou une expérience au sens fort du terme. Car connaître le Christ
c’est exposer notre vie à sa lumière qui l’éclaire et la transforme. De cette
façon, nous pouvons vraiment vivre une relation personnelle avec lui. Cela nous
permet aussi de savoir bien écouter sa voix, de la distinguer de celle des
mercenaires et de lui obéir constamment.
Jésus
est le bon berger parce qu’il assure et sécurise la vie de ses brebis en exposant
la sienne pour elles. Ainsi, risquer sa propre vie devient le signe qui
consacre et légitime l’authenticité du bon berger qui prouve par là qu’il est
le propriétaire de son troupeau et non un mercenaire. Jésus-Christ l’a fait en
offrant sa vie pour notre salut, alors que le faux berger, l’imposteur, celui
pour qui la vie de la brebis n’a pas de prix l’abandonne, l’hypothèque sans
insouciance aucune, à l’approche des loups voraces.
C’est
dire que la véritable expérience de Dieu conduit inéluctablement au don de
soi-même. Et plus on avance dans la connaissance de Dieu, moins on se sent
indisposé à se dessaisir de sa propre vie pour le bonheur des autres. Cela
n’est possible que si nous vivons attachés au Christ. Car, une vie chrétienne
qui se prive de jouir constamment de la proximité de Jésus s’étiole. Se passer
de la compagnie de Jésus ouvre la voie vers la déchéance et l’inconfort d’une
vie sans horizon.
Enfin,
se savoir sous la garde de Jésus, le Bon pasteur, devait nous libérer de nos
peurs et des angoisses du monde présent, nous menant ainsi à vivre sans crainte
et en confiance notre vie, en sachant qu’auprès de lui est la grâce, la pleine délivrance. En
ce jour où nous prions pour tous ceux et celles qui ont reçu la charge de
conduire, accompagner, guider leurs frères et sœurs. Offrons-les au Bon pasteur
pour qu’à son école, ils deviennent aussi des pasteurs selon son cœur. Car,
quoiqu’ils n'arrivent pas parfois à être aussi bons que nous les voudrions, ils
sont tout de même l'image la plus proche que nous ayons du Bon Berger dont nous
avons toujours besoin. Qu’ils nous rappellent au jour le jour, le visage de
Jésus-Christ, pasteur par excellence.
Sébastien Bangandu
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