jeudi 12 avril 2012

Homélie du 2e dimanche de Pâques B : La résurrection du Christ, une affaire de foi!


Bien chers frères et soeurs,
Croire aujourd'hui représente un réel défi aussi bien pour le croyant lui-même que pour le non croyant. Même si les saintes écritures nous donnent des exemples d’hommes et des femmes de foi qui ont marqué leur temps, il n’en reste pas moins vrai que la foi reste une quête difficile.

En effet, dès le soir du premier jour de la semaine, l'expérience des disciples nous montre que la rencontre du Christ est une source de bonheur pour le croyant, mais en même temps  une dure épreuve surtout quand on doit s'appuyer sur le témoignage des autres pour croire. En effet, tout comme les disciples qui refusent de croire au témoignage des femmes, Thomas résiste à ses compagnons qui lui annoncent avec joie : « Nous avons vu le Seigneur ! ». Il refuse de croire sans avoir vu de preuve tangible. Mais Jésus lui reproche son incrédulité en déclarant heureux ceux qui croient sans avoir vu.

Cette réponse de Jésus nous renvoie à la réalité même du Royaume de Dieu, qui est avant tout une réalité de foi, parce qu’intérieure et invisible à l’œil nu. C’est qu’avant d'être visible, la foi en Jésus-Christ prend d’abord place dans le cœur de ceux et celles qui le reçoivent. Et c’est de l’intérieur que, telle du levain, elle travaille à la  transformation de toute notre existence. Et c’est par la puissance de l’Esprit que le Règne de Dieu s’établit en nous. Or la vie de l'Esprit en nous dépend de la qualité de notre relation personnelle avec Jésus-Christ, laquelle assure le rayonnement quotidien de notre foi.

Mais en opposant le doute aux allégations de ses collègues, Thomas fait aussi preuve de jugement. Car vivre sa foi aujourd'hui invite au discernement et à des choix qui sont en conformité avec l'évangile et l'appel intérieur qui peut être particulier à chacun et à chacune de nous. Ceci permet de vivre une expérience originale, qui est celle de l’intelligence de la foi. Mais au bout du compte, il est important pour celui qui questionne sa foi de savoir que le bonheur vient d’un décentrement, d’une sortie de soi, d’une « conversion » à une vie nouvelle.

Et si l’Esprit vit en nous selon ce qu'il veut, il finit par se manifester aussi de manière visible, car la foi vraie engendre la manifestation de la puissance et de la gloire de Dieu, selon que Jésus dit : « Si tu crois tu verras la gloire de Dieu » (Jn 11, 40). Grâce à cette intelligence toujours en éveil, une interaction continuelle sans cesse plus puissante, se développe entre ce que Jésus a vécu et ce que son disciple a à vivre. En s'adaptant à son temps et à son lieu de déploiement, le témoignage du disciple devient l'écho du témoignage de Jésus-Christ et sa mission prolongera celle de son maître. 

Ainsi, la foi est ce cheminement patient et discret qui fait approcher du mystère de Jésus-Christ. Elle est également la voie qui permet de faire du mystère de Dieu une approche digne de ce que Jésus-Christ a vécu et de ce que chacun de nous est appelé à vivre pour atteindre, selon la mesure des grâces qu'il reçoit, la plénitude du Christ ressuscité. Que Pâques éveille en nous cet élan de foi qui nous fera découvrir, au quotidien, le visage du Ressuscité.

Sébastien Bangandu

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