mercredi 21 mars 2012

Homélie du 5e dimanche de Carême B : L'heure décisive


Bien chers frères et sœurs
A quelques jours seulement de la semaine sainte, nous sommes dans la tourmente de la mort prochaine du Fils de l’homme, mais aussi de sa résurrection qui se profilent déjà à l’horizon. On le sait, c’est souvent avec beaucoup d’émotion qu’on évoque l’heure de notre mort. De cette réalité imprévisible, souvent à l’origine de l’angoisse la plus étrange que peut ressentir l’humain, personne n’est épargné.

Dès le début de son ministère, Jésus ne travaillera que pour la venue de cette heure : « Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 2, 4). L’heure de Jésus, c’est le moment de l’accomplissement plénier de sa mission de salut. En effet, la mission de Jésus est avant tout une mission de réconciliation de l’humain avec divinité, une alliance nouvelle qui prend racine dans une aventure nouvelle où l’humain « apprend à connaître le Seigneur » et à vivre de sa loi désormais gravée dans son cœur (Jr 31, 33-34).

Cette heure-là, c’est bien celle de la mort de Jésus. Mais si la souffrance et la mort sont terribles, on est cependant frappé par l’aisance avec laquelle Jésus les aborde, en prenant avec courage le chemin de Jérusalem, cette ville qui tue les prophètes, sachant que lui-même n’y échappera point. Mais cette ténacité de Jésus se justifie par le fait que pour lui, mourir c’est un passage qui permet d’entrer dans la vraie vie. D’où cette belle image du grain de blé tombé en terre qui ne peut produire des fruits s’il ne meurt pas.

Bien qu’il soit le fils de Dieu, les souffrances ne lui ont pas été épargnées. Mais en les assumant par obéissance, il a été conduit à sa perfection qui est la résurrection. Par celle-ci, le Christ parfait l’humanité jusque-là soumise aux limites de notre condition mortelle. Il devient ainsi la cause du salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent. Cependant, il convient de noter que tout cela, le Christ l’a réalisé à grands cris et dans les larmes… (cf. He 5,7).

Pâques c’est donc un chemin, une traversée, un passage qui nous ouvre les portes de l’éternelle vie. Réussir cette traversée, c’est compter en tout temps sur le Christ qui s’est fait obéissant jusqu’à mourir sur la croix pour nos fautes. Si nous voulons vraiment nous identifier au Christ, nous sommes appelés à le connaître davantage et à vivre en communion profonde avec lui (cf. Ph 3, 8-10).

Le monde d’aujourd’hui regorge encore un grand nombre de « Grecs » désireux de rencontrer Jésus, mais manque, du coup, des « Philippe » pouvant leur faciliter cette rencontre. A la suite du Christ, nous sommes appelés, chacun selon la mesure des grâces reçues, à rencontrer ou faire rencontrer le Christ. Avec tous ces catéchumènes de chez nous et d’ailleurs qui à Pâques vont être illuminés par le baptême, ouvrons nos cœurs à la rencontre du ressuscité.

Sébastien Bangandu 

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