jeudi 29 mars 2012

Homélie du dimanche des Rameaux et de la passion du Seigneur B : Le prix du don de soi

Dévoué, tenace, exigeant, jusqu’au-boutiste, impliqué…, c’est le profil qu’on peut bien assigner à Jésus-Christ qui, sachant d’avance tout ce qui l’attendait dans cette ville qui « tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés » (cf. Mt 23, 37), serre ses dents, durcit son visage et prend avec courage la route de Jérusalem. Prendre avec courage la route de Jérusalem c’est, pour Jésus, un chemin d’accomplissement, de réalisation de sa mission rédemptrice.

De ce point de vue, Jésus-Christ se présente aujourd’hui plus que jamais comme le porteur du destin de l’humanité. Il est venu pour transformer la Jérusalem terrestre en Jérusalem céleste (cf. Ap. 21, 18), c’est-à-dire ce Royaume du Père où il n’y aura plus ni deuil, ni cris, ni larmes, ni douleurs, car les humains alors se conformeront pleinement, en parfaite conscience, à la volonté de Dieu. Une telle mission pouvait s’avérer encore plus difficile pour Jésus-Christ  s’il n’était pas cet homme du devoir, passionné pour le salut de l’humanité.

Dans la vie courante, on sait que les profils du genre Jésus-Christ, souvent recherchés, doivent toujours être gérés avec beaucoup de doigté. En fait, les personnes passionnées sont un vivier à part qu'il faut gérer à bon escient. Avoir de tels profils dans une nation, une église, un organisme, une équipe ou une entreprise est un avantage, mais aussi une rude tâche pour leur dirigeants ou responsables. On sait comment Jésus-Christ, toute sa vie durant, a été aux prises avec les sommités politique et religieuse de son temps.

Jésus-Christ est ainsi le prototype des prophètes et des esprits éclairés de tous les temps qui ont bousculé, à travers leurs paroles et leurs actions, l’imaginaire de leurs contemporains. Sa passion pour l’humain était si forte qu’elle ne pouvait l’obliger de renoncer à sa mission salvifique. Son exemple nous encourage à témoigner des valeurs de l’Evangile sans compromis. Il nous incite, par ailleurs, à croire fermement que c’est seulement en adhérant sans réserve à la parole de Dieu et en faisant le don généreux de nous-mêmes à nos frères et sœurs que nous pouvons atteindre la plénitude et l’authenticité de la vie.  

A la suite de Jésus-Christ, tenace jusqu’au bout de sa mission terrestre, prenons le courage de la vérité. Comme les grands prêtres, jaloux du succès des enseignements et des miracles de Jésus-Christ auprès des foules, comme Juda qui l’a trahi, comme la foule et les disciples qui l’ont abandonné, comme Pierre qui l’a renié, nous l’avons tous, d’une manière ou d’une autre, porté au bois du supplice. Mais Dieu, par sa puissance l’a fait triompher des souffrances et de la mort pour inaugurer notre propre victoire. Aussi nous faut-il nous donner tout entier à lui, pour qu’il nous remplisse de sa vie.

Enfin, par sa mort sur la croix pour nos péchés, le Christ est celui qui, en nous, va lui-même combattre, comme un allié vient au secours de son ami. Nous sommes sûrs de sa présence et de son combat victorieux pour nous puisque c’est lui le garant de la vie nouvelle que fera briller en nous la lumière de Pâques. Que dans le quotidien de notre existence, les petits actes de charité fraternelle, posés avec amour, les exigences quotidiennes d’amour et de renoncement envers notre prochain, se transforment en dons et sacrifices susceptibles de nous configurer au Christ dont le don total nous a valu le salut. 

Sébastien Bangandu

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