jeudi 16 février 2012

Homélie du 7e dimanche ordinaire B : L'Évangile, un espace de foi et d'action


Bien chers frères et sœurs,
La force d’une communauté, internationale ou nationale, religieuse ou laïque, réside dans son désir inlassable de conduire chacun à devenir pleinement humain, autonome, en harmonie avec soi-même et les autres, mais surtout en accointance avec la source profonde de son être. En effet, si l’expérience du Christ est une démarche personnelle, il faut dire que la communauté y joue également un rôle très actif, celle de mettre le chercheur de Dieu en contact avec Celui qu’il cherche. Le paralysé dont il est question dans notre Évangile, avait ardemment besoin de recouvrer sa santé physique et spirituelle.

En fait, la voie qui donne accès au Christ est parfois bondée d’obstacles. Mais quand la vie d’un être cher est en danger, il faut savoir braver les barricades, mettre en œuvre toutes ses potentialités intellectuelle, humaine, spirituelle, etc en jeu pour le besoin de la cause. C’est dans ce sens que sa communauté, persuadée qu’il y a encore quelque chose à tenter pour sauver la vie de cet homme, mettra en œuvre tout son potentiel imaginaire et créatif qui rendra possible sa rencontre avec le Christ.

Et quand les humains se sentent touchés et concernés par la misère de leur semblable, Dieu ne reste pas en laisse. Il se laisse toucher et, en réponse à leurs appels, il agit parfois en débordant les limites de nos demandes. Pour preuve, en plus de recouvrer sa santé physique, le paralytique se voit aussi réhabilité dans sa vie intérieure par le pardon inconditionnel de ses péchés. C’est dire que pour le Christ, la guérison extérieure est le signe d'une guérison beaucoup plus profonde, d'une "rencontre" avec sa personne, d’une renaissance.

En accordant son pardon au paralysé, Jésus affirme par là que la pire des paralysies est le péché qui annihile l’humain le sépare de Dieu. Bien plus, Jésus veut nous faire comprendre que le pardon est le seul remède efficace contre tous les maux de notre monde. Par ailleurs, « Lève-toi et marche » est une invitation à nous réveiller de nos torpeurs, de nos paralysies, pour nous remettre en route, pèlerins que nous sommes, d’une réalité qui nous devance toujours.

Visiblement, l’Évangile ouvre pour nous aujourd’hui un espace de foi et d’action, en solidarité avec les pauvres et les innombrables victimes des mécanismes de rejet que regorge notre société actuelle. La pratique de Jésus ouvre une histoire renouvelée en lien avec les enjeux humains du présent. Comme la foi des porteurs a valeur d’intercession pour le paralysé, notre communauté, notre maison et nous-mêmes sommes appelés à devenir des lieux de la rencontre du Christ.

Dans la dynamique de l’Évangile de ce jour et à la suite du Christ qui a toujours porté un regard attentif sur la condition des humains, nous sommes invités à nous laisser toucher et interpeler par la souffrance du monde  et aux besoins réels de ceux et celles qui nous entourent et les aider à prendre en mains leur propre vie. A travers nos différentes activités professionnelles, associatives, pastorales, politiques, veillons davantage à la croissance et à l’émancipation des personnes, des communautés et des nations, rejoignant et collaborant ainsi aux efforts de tous ceux et celles qui travaillent à la promotion de l’humain et pour un monde plus juste.

Sébastien Bangandu

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