vendredi 3 février 2012

Homélie du 5e dimanche ordinaire B : Jésus, un guérisseur hors pair...

Bien chers frères et sœurs,
La journée de Jésus à Capharnaüm, qui a commencé à la synagogue où Jésus a prêché avec autorité et guéri un possédé poursuit son bonhomme de chemin, avec son lot de miracles et guérisons. En effet, si son premier miracle s’est opéré dans un lieu de culte (la synagogue), la suite de l’activité apostolique de Jésus va s’effectuer dans l’intimité d’un lieu privé, la maison de Simon, puis dans un lieu public et, enfin, dans un lieu désert, propice au recueillement et à la méditation.

En privé! Dès que la vie humaine est en danger, Jésus ne ménage pas son temps pour s’inviter chez quiconque. En fait, il n'est pas de moment ni de lieu qui lui seraient interdit d'accès ou qu'il se refuserait à habiter. Même si parfois nous nous jugeons indignes de le recevoir, il demeure l’hôte par excellence de nos vies intimes. C’est d’ailleurs là qu’il se fait le plus proche de nous et toujours prêt à nous toucher, à nous relever, pour nous rendre disponible au service de nos proches. L’aventure du Royaume, qui se déploie  à l’improviste "hors de nous", commence dès maintenant "en nous". Le Christ prend dès à présent forme à l'intérieur de chacun de nous. Si nous voulons qu’il opère dans chacune de nos vies, nous devons le laisser entrer maintenant à l'intérieur de nos maisons, de nos bureaux, de nos ateliers, de nos cœurs.

En public! Jésus est venu pour que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance (cf. Jn 10, 10). Tous les miracles manifestent la compassion de Jésus pour tous ceux qu’il rencontre sur son chemin. La puissance et la bonté d’un tel guérisseur ne pouvait que lui attirer des foules sur la place publique. Par ailleurs, la compassion de Jésus à l’égard des malades et de leurs proches est une réaction très humaine devant la souffrance d’autrui. Cette compassion, bien qu’étant l’expression d’un noble sentiment humain, est en même temps un reflet et une manifestation de la miséricorde divine. Car le sens des miracles dépasse le cadre purement humain, puisque Jésus est l’incarnation du Verbe de Dieu, devenu homme pour guérir l’humanité entière de sa maladie principale qu’est le péché, qui éloigne de Dieu.

En prière! Après avoir accompli tant des guérisons, et étant donné que tout le monde le cherchait, Jésus pouvait se taper des moments de réjouissance et de repos, histoire de contempler ses exploits et d’en tirer gloire. Mais rien de cela. Il se retire pour rendre grâce à son Père en qui son apostolat prend sa source et son achèvement. En plus de s’adresser à Dieu en tant que Père, Jésus a montré le vrai visage de Dieu en agissant en parfaite conformité avec sa volonté. Dans sa vie terrestre, il a toujours été en contact profond avec le Père et il a exprimé de façon exemplaire comment Dieu se comporte dans ses relations avec l’ensemble de l’humanité. Par la suite, au lieu de rester à Capharnaüm pour goûter aux succès d’un apostolat réussi, Jésus se décide de partir pour un ailleurs. Il sait qu’il est venu porter sa Bonne Nouvelle non pas à quelques uns, à des privilégiés. La Bonne nouvelle doit se diffuser au monde entier et à toute l’humanité.

Enfin, tous les temps, les humains souffrent et ont essayé de comprendre et d’expliquer leur souffrance. Mais au-delà de toutes les conjectures, il sied de retenir que la souffrance fait partie de notre condition humaine mortelle. Il faut, en même temps, la combattre bien sûr, mais aussi l’assumer. On a un bel exemple, dans première lecture d’aujourd’hui, d’une réflexion sur notre condition humaine souffrante à travers les souffrances de Job. Le message de Jésus donne sens à notre humanité, nous révèle à nous-mêmes, dit la vérité de ce que nous sommes. A travers toutes ces guérisons et miracles, Jésus entend réhabiliter la condition humaine dans ses assises les plus profondes. Bien plus, il investit l'espace et le temps d'une humanité dès lors transfigurée par sa présence, une humanité guérie et recréée.

Sébastien Bangandu


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