Lectures
: 1ère lecture : Dt 8, 2-3. 14b-16a
2ème lecture : 1 Cor 10, 16-17
Évangile : Jn 6, 51-58
Bien
chers frères et sœurs,
Manger est vital. Et on voudrait tous « bien manger », puisqu’une
saine alimentation est à la base d'une bonne santé et un élément-clé du
développement de la santé humaine. Nous vivons dans un pays où un grand nombre
de citoyens a de quoi manger.
A ce propos, dans sa plateforme électorale de 2011, le
NPD (Nouveau Parti Démocratique) s’engageait à présenter « une Stratégie
alimentaire canadienne qui combinera des objectifs liés à la santé, à
l’environnement, à la qualité de la nourriture et aux choix locaux et
biologiques des consommateurs de partout au pays ». Parce que se nourrir
sainement, manger équilibré, c’est bon et cela fait du bien. Bien plus, cela
nous aide à améliorer la qualité de vie : Dis-moi ce que tu manges, je te
dirai qui tu es.
Et puis, laissez-moi vous dire que christianisme est une
religion de la fête, du goût et de la saveur. On s’en rend bien compte quand on
lit les évangiles d’un bout à l’autre. Cela est important à savoir d’autant
plus que l’Époux ne voulait pas que ses amis jeûnent pendant qu’il est encore
avec eux (Mc 2, 19). L’impossibilité du jeûne est liée à la présence de Jésus
parmi eux. Il y a trop de joie et de bonheur pour jeûner!
Notons par
ailleurs que le tout premier miracle de Jésus s’opère au cours d’une fête à
Cana où le vin venait à manquer. Et là, il a gratifié les invités avec un vin
d’un goût extraordinaire, différent de celui auquel ils étaient habitués. Puis,
il a invité ses disciples à être le sel de la terre, pour donner du goût à
l’existence humaine… Après sa résurrection, quand il s’en va à la rencontre de
ses disciples au bord du lac de Galilée la première question qu’il leur pose c’est :
Enfants avez-vous quelque chose à manger ? (Jn 21, 5).
En somme, au cours de son existence terrestre, Jésus a
répondu à plusieurs invitations où il était question de manger et de boire.
D’ailleurs, pour dire au revoir à ses
disciples, Jésus s’est servi du repas qu’il a voulu que l’Église pérennise en
mémoire de lui. C’est l’eucharistie dont nous célébrons aujourd’hui la mémoire.
Mais une nourriture de quelque nature que ce soit, peut-elle
vraiment suffire à satisfaire définitivement la faim de l’être humain ?
Bien sûr que non ! Puisque Jésus lui-même affirme : « L’homme ne vit
pas seulement de pain…» (Mt 4, 4). Il existe
donc du pain pour juste calmer la faim et du pain pour vivre.
«Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement.»
Ces mots font allusion à l’Eucharistie, le cadeau sans prix que Jésus nous a
légués. De ce fait, l’Eucharistie n’est pas qu’un simple morceau de pain. C’est
une nourriture qui vivifie et transforme. On ne peut pas recevoir le Corps du
Christ, s’en nourrir, entrer dans l’intimité même de Dieu, sans inventer une
certaine manière de vivre.
Communier au corps et au sang du Christ c’est puiser à sa
vie la force de vivre. L’invitation du Christ à faire mémoire de lui ne
concerne pas que la célébration de la messe. Elle concerne la vie concrète de
ceux et celles qui communient à son corps et à son sang.
Devenons ce que nous mangeons : le corps du Christ,
c’est-à-dire des personnes éprises d’unité, d’amour ; des personnes
capables de se donner, de se sacrifier pour le bien de leurs frères et sœurs.
Sébastien
Bangandu, a.a.