vendredi 3 mars 2017

Homélie du 1er dimanche de Carême A: Réaffirmer notre identité filiale



Lectures : 1ère lecture : Gn 2, 7-9. 1-7a
                 2ème lecture : Rm 5, 12-19
                 Évangile : Mt 4, 1-11

Bien chers frères et sœurs,

"Le plus grand péché, aujourd’hui, est que les hommes aient perdu le sens du péché" affirme le pape François. Une affirmation très adaptée au temps que nous vivons. En effet, le péché, qu’on aimerait bien nommer ‘’faute’’ ou même ‘’erreur’’ puisqu’il nous coûte parfois de le désigner par son vrai nom, nous séduit en même temps qu’il nous intrigue. Il peut paraître savoureux, agréable à regarder, désirable, attrayant, comme on le lit dans le livre de la Genèse en première lecture.

De nos jours, le "péché mignon" a de plus en plus tendance à affaiblir la portée de cette réalité et à nous faire perdre de vue la notion de ce qui est bien ou mal, au profit d’un certain mode de penser ou des pressions quotidiennes de la vie. Jugé rétrograde, le mot "péché" est passé sous silence, désavoué ou attendri pour le besoin de la cause. Or, personne n'est parfait et il est bon de se le rappeler. Le péché nous affecte et nous faits prendre conscience de notre nudité, c’est-à-dire de notre fragilité humaine, de notre nature vulnérable.

La réalité du péché devrait surtout réveiller notre conscience à la grave question du mal qui nous ronge autant que notre monde. Cependant, il faut se convaincre que le péché n’est pas une fatalité si on le reconnaît et qu’on le regrette en prenant la résolution de retrouver le chemin de la communion et de la réconciliation avec Dieu et avec notre prochain. Et le temps de carême c’est justement cette occasion favorable que le Seigneur nous offre pour lutter contre le mal.

Nous ne sommes pas seuls à mener cette lutte contre le mal. Le Christ nous a précédés sur le chemin du désert. Ce Christ qui nous ressemble tellement. Comme nous, ce fut un homme fragile, dépouillé, affaibli par la faim et la soif au désert. Dans ces conditions, il aurait dû obéir aux sollicitations de Satan, tellement il était démuni et fragile. Bien au contraire, il a préféré confirmer jusqu’au bout son identité de fils de Dieu et son attachement indéfectible au Père.

Le désert, en effet, est un lieu où tout aspire à la vie. Un lieu privilégié de relation avec Dieu, mais aussi avec tous ceux et celles qui, d’une manière ou d’une autre, habitent notre cœur. Au sens spirituel du terme, le désert signifie un retrait temporaire du monde pour assumer nos relations à un autre niveau de profondeur, dans la communion avec Dieu et le prochain.

Enfin, il peut arriver à tout le monde d’être tenté, de faire le mal. Nous sommes tous pécheurs. Si quelqu’un dit n’avoir jamais eu de tentations, il devra être soit un ange, soit quelqu’un de pas normal. Toute sa vie Jésus lui-même l’a expérimenté. C'est donc à partir d'une vie parsemée de toutes sortes de tentations que Jésus nous apprend comment nous pouvons vivre en ce monde sans abdiquer notre identité de fils de Dieu. Notons toutefois que la  foi  ne consiste  pas  à  être fort ou à remporter la victoire, mais à tenir  bon dans la confiance à la grâce du Seigneur. En ce premier dimanche de Carême, première étape de notre cheminement vers Pâques, Jésus nous mène avec lui au désert pour nous apprendre à lutter contre les forces du mal. Ouvrons nos vies à son Esprit.

Sébastien Bangandu, a.a.

Aucun commentaire: