Qu’as-tu fait de ton baptême? Voilà la
question que l’on peut se poser, en cette célébration du Baptême du Seigneur.
Pour y répondre, nous avons besoin de nous tourner vers Jésus qui, le premier,
a répondu et vécu de manière consciencieuse la mission qu’il a reçu de son
Père. Ce dimanche, en effet, est un dimanche charnière du fait qu’il nous fait passer
de la vie cachée du Christ à sa vie publique.
Mais loin d`être une simple
transition, le baptême de Jésus se trouve être le passage important, ou mieux,
le moment-clé de sa manifestation comme
Fils du Père, comme Messie envoyé pour sauver l’humanité. Comme l’indique bien l’Évangile du jour, le baptême de Jésus est tout à
fait différent de celui de Jean-Baptiste. Au lieu d’être vu comme un pur rite de
purification, celui-ci est une véritable plongée dans un mouvement de
conversion où l’Esprit de Dieu se communique et invite à vivre de la vie même
de Dieu.
Les cieux qui se déchirent symbolisent le rétablissement de la
communication entre le ciel et la terre. Ainsi, la terre, enfin réhabilitée,
peut de nouveau écouter la voix du Père qui réaffirme avec vigueur son amour
pour Jésus, son fils bien-aimé. Par cet acte, expression souveraine de son
amour indéfectible pour son fils, c’est
tout le genre humain qui se trouve régénéré, justifié, acquitté et revêtu de sa
dignité originelle.
Comme un père de famille ne veut
qu’être fier de ses enfants et souffre quand ceux-ci se dégradent, la joie de
Dieu c’est de voir ses enfants répondre généreusement à son amour infini. Et
Jésus, en tant que fils-aîné d’une multitude que nous sommes, a la conscience vive
de sa relation filiale et singulière à « son Père », fondement de sa mission au
monde. Mais au-delà de cette communion filiale, Jésus se considère avant tout
comme l’envoyé du Père dont la mission principale n’est rien d’autre que l’annonce de la Bonne
Nouvelle du Royaume de Dieu (Lc 4, 43). Voilà le
but de sa venue (Mc 1, 38).
Par ailleurs, il est venu, non pas
pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude
(Mc 10, 45). Notons également que pour Jésus, cette mission reçue du Père n’est
pas une imposition venant de l’extérieur. Elle lui est plutôt propre au point
de coïncider effectivement avec tout son être, si bien qu’on est en droit de
dire qu’elle est toute sa vie, sa nourriture (Jn 4, 34).
Tout compte fait, Jésus nous apprend
qu’être baptisé, c’est se savoir en mission. Laquelle mission se réalise à
travers nos humbles actes quotidiens. Prendre conscience de cette mission,
comme le fit Jésus, c’est en même temps répondre à l’amour de prédilection que
Dieu nous porte. Prions donc l’Esprit pour qu'il fortifie l'Amour qui a été
répandu dans nos cœurs (Rm 5, 5) depuis notre baptême afin que sous son
impulsion, nous puissions témoigner à travers le monde qu’être chrétien, c’est
mettre en œuvres les dons reçus lors de notre baptême. Comme Jésus qui, après
son baptême, s’est mis au service du Règne de Dieu, nous sommes tous et toutes invités
à vivre effectivement notre baptême en parole et en actes, bref, à devenir
« passeurs de Dieu ».
Sébastien Bangandu, a.a.
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