dimanche 19 octobre 2014

Homélie du 29e dimanche ordinaire A: Valoriser l'image de Dieu en nous...


Bien chers frères et sœurs,

La mission de Jésus touche tout doucement à sa fin. Son entrée remarquée à Jérusalem, son coup d’éclat au Temple, ont aiguisé la colère de l’élite religieuse envers lui. Pharisiens et Hérodiens sont aux aguets pour le prendre en défaut afin de s’en débarrasser. Voilà pourquoi il est surveillé à la loupe. Mais il faut un motif vraiment convaincant pour avoir cet homme que les foules tiennent pour grand un prophète (Mt 21, 45).

Aussi, tout se passe dans un contexte politique et religieux très tendu où l’occupation romaine de la Judée provoque une explosion de colère de la part du peuple. Ceci permet de mieux comprendre le piège tendu à Jésus. Le but est de pouvoir le livrer au gouverneur romain qui seul a finalement le pouvoir de condamner à mort (cf. Lc 20,20). Pour cela, il suffirait que Jésus, conseille la désobéissance en refusant de payer le tribut à l’Empereur.

Mais Jésus connaissant leur ruse, déjoue leur piège en leur enjoignant de : « Rendre à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Dans son Sermon 24 sur les Évangiles saint Augustin nous ouvre une autre perspective quand il écrit: « De même que César cherche son image sur une pièce de monnaie, Dieu cherche son image en ton âme… »

En fait, dans le monde où nous vivons, le pouvoir de l’image, de l’effigie, de la représentation est tellement puissant qu’il fini par figer notre vision. Saint Augustin veut nous délivrer de la contemplation d'une pièce de monnaie, du pouvoir des images et des représentations, bref de l’idolâtrie, en nous invitant à chercher en nous-mêmes les traits de celui qui nous a créés à son image et ressemblance.

En d’autres mots, disons que si les rois et souverains de la terre plaquent leur image sur du papier, sur des murs, pour qu’elles soient bien vues, et partant adorées, glorifiées, exaltées, Dieu, Lui, a mis son image en nous. De ce point de vue, nous sommes appelés à vulgariser son image à la face du monde afin que son nom soit connu. Et c’est heureux que cette invitation tombe le jour même où nous célébrons le dimanche missionnaire mondial.

Dieu n’est pas une image plaqué sur un mur. Il est une réalité. Il est esprit et vie. Ainsi, rendre à Dieu ce qui est à Dieu c’est lui dire notre admiration et notre reconnaissance pour ce que sommes, pour ce que nous pouvons vivre et réaliser grâce à son souffle qui est en nous. En cela se dit et se vit dans le concret de notre existence. La ressemblance dont Dieu nous a gratifiés dès la genèse des temps, il nous appartient d’en témoigner à la face du monde. C’est le sens même de la recommandation de Jésus alors qu’il envoyait ses disciples en mission : « Allez par le monde entier, proclamez la bonne nouvelle.

En ce dimanche de la mission universelle, prenons courage, devenons disciples en ayant à cœur d’imprimer au cœur de notre monde, en paroles et en actes, l’image de ce Dieu en qui nous avons la vie, le mouvement et l’être (Ac 17, 28).

Sébastien Bangandu, aa


Aucun commentaire: