Bien chers frères et sœurs,
La mission de Jésus touche tout doucement à sa fin.
Son entrée remarquée à Jérusalem, son coup d’éclat au Temple, ont aiguisé la
colère de l’élite religieuse envers lui. Pharisiens et Hérodiens sont aux
aguets pour le prendre en défaut afin de s’en débarrasser. Voilà pourquoi il
est surveillé à la loupe. Mais il faut un motif vraiment convaincant pour avoir
cet homme que les foules tiennent pour grand un prophète (Mt 21, 45).
Aussi, tout se passe dans
un contexte politique et religieux très tendu où l’occupation romaine de
la Judée provoque une explosion de colère de la part du peuple. Ceci
permet de mieux comprendre le piège tendu à Jésus. Le but est de pouvoir le
livrer au gouverneur romain qui seul a finalement le pouvoir de condamner à
mort (cf. Lc 20,20). Pour cela, il suffirait que Jésus, conseille la
désobéissance en refusant de payer le tribut à l’Empereur.
Mais Jésus
connaissant leur ruse, déjoue leur piège en leur enjoignant de : « Rendre
à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Dans son Sermon
24 sur les Évangiles saint Augustin nous ouvre une autre
perspective quand il écrit: « De même que César cherche son image sur
une pièce de monnaie, Dieu cherche son image en ton âme… »
En fait, dans
le monde où nous vivons, le pouvoir de l’image, de l’effigie, de la
représentation est tellement puissant qu’il fini par figer notre vision. Saint Augustin
veut nous délivrer de la contemplation d'une pièce de monnaie, du pouvoir des
images et des représentations, bref de l’idolâtrie, en nous invitant à chercher
en nous-mêmes les traits de celui qui nous a créés à son image et ressemblance.
En d’autres
mots, disons que si les rois et souverains de la terre plaquent leur image sur
du papier, sur des murs, pour qu’elles soient bien vues, et partant adorées,
glorifiées, exaltées, Dieu, Lui, a mis son image en nous. De ce point de vue,
nous sommes appelés à vulgariser son image à la face du monde afin que son nom
soit connu. Et c’est heureux que cette invitation tombe le jour même où nous
célébrons le dimanche missionnaire mondial.
Dieu n’est pas une image plaqué sur un mur. Il est une réalité. Il est
esprit et vie. Ainsi, rendre
à Dieu ce qui est à Dieu c’est lui dire notre admiration et notre
reconnaissance pour ce que sommes, pour ce que nous pouvons vivre et réaliser
grâce à son souffle qui est en nous. En cela se dit et se vit dans le concret
de notre existence. La ressemblance dont Dieu nous a gratifiés dès la genèse
des temps, il nous appartient d’en témoigner à la face du monde. C’est le sens
même de la recommandation de Jésus alors qu’il envoyait ses disciples en
mission : « Allez par le monde entier, proclamez la bonne nouvelle.
En ce dimanche
de la mission universelle, prenons courage, devenons disciples en ayant à cœur d’imprimer
au cœur de notre monde, en paroles et en actes, l’image de ce Dieu en qui nous
avons la vie, le mouvement et l’être (Ac 17, 28).
Sébastien Bangandu, aa
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