Bien chers frères et sœurs,
Ils sont rares aujourd’hui, ces banquets où tout le
monde est le bienvenu. Et nous savons qu’un repas
de fête, cela se prépare, et au prix de beaucoup de soucis. Sa réussite dépend
de plusieurs éléments à prendre en compte et de tant de détails. L’hôte se
donne toute cette peine pour faire plaisir et partager sa joie. Comme pour
nos tables domestiques, la joie de l’hôte c’est la réponse cordiale de ceux et
celles qui y sont invités. A travers les
Écritures, on attribue à Dieu toutes ces attentions empruntes de délicatesse. Qui donc,
n’aurait pas le goût d’aller à un tel banquet?
Or, le constat général c’est que nos invitations
sont sélectives, adressées à de personnes bien précises et qui comptent à nos
yeux. Par contre, l’invitation de Dieu est bien plus
large, nul n’en est exclu, nul n’en est indigne; bons et méchants y sont
conviés (cf. Mt 5, 45). Ce banquet c’est l’expression de la bonté et de la
générosité du Roi, laquelle se trouve évoquée dans la première lecture où la
Sagesse annonce le festin de viandes grasses et de vins capiteux préparé sur la
montagne.
Tous et toutes sont invités, nul n’est rejeté. Bien
plus, ce banquet est un lieu de rassemblement
où tous et toutes sont appelés à
s’accueillir mutuellement, à s’accepter les uns les autres, à oser vivre la
vraie fraternité. En effet, s'asseoir à la même table, partager le même repas,
faire la fête ensemble, c'est une image qui traduit merveilleuse ce désir de
bâtir un monde meilleur où règnent la concorde et la paix. C’est à ce titre que
nous nous rassemblons aujourd’hui.
Appelés par Dieu, nous éprouvons le désir de le
rencontrer dans la célébration eucharistique. En tant que tels, nous faisons
partie de la multitude de ceux et celles que le Seigneur invite à son festin.
Mais, créés libres, nous avons le choix d’y répondre tout comme de lui opposer
un refus. C’est pourquoi, sur la multitude des baptisés que compte l’Église,
peu nombreux sont ceux et celles qui ont à cœur de répondre positivement à
l’appel du Seigneur et de lui donner effectivement du temps en ce jour qui Lui
est consacré. Et les bonnes raisons ne manquent pas pour justifier notre
attitude.
Cet unique
exclu de la parabole, malpropre, en tenue négligée, c’est aussi la figure de
notre humanité, qui s’appuie constamment sur sa liberté pour résister aux
appels de l’Esprit. Mais dans sa bonté, le Seigneur ne se laisse pas décourager
par nos résistances. Car Il ne cherche pas des personnes dignes ; c’est
lui-même qui rend digne« Revêtons-nous
du Christ …» (Rm 14, 13). Il est
au cœur de nos vies mouvementées, stressées, traversées par divers tourbillons.
Dans notre histoire quotidienne, personnelle et communautaire, il n'est pas
difficile de repérer ses délicatesses à notre égard.
Enfin,
bien que nous soyons parfois éloignés de Lui par nos refus et résistances à sa
grâce, le Seigneur veut que nous soyons unis à Lui. Ainsi, en nous unissant à Lui, en nous
efforçant de vivre profondément dans l’amour, nous deviendrons, par sa grâce,
un peuple de ceux et celles qui Le cherchent. Entrons donc avec foi dans le
Mystère de Son Eucharistie, dans la joie d’être invités au repas du Seigneur.
C’est là que nous sommes régénérés, pour vivre à l’image de Celui qui s’est
fait nourriture et breuvage, afin que le monde, rassasié de sa bonté (cf. Mt 19, 17), en devienne témoin. Heureux les invités au festin du Royaume!
Sébastien Bangandu, a.a.
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