Bien chers frères et sœurs,
J’avais un bel ami
d’enfance, Adrien. Il aimait beaucoup regarder. Et voir. Souvent, c’est lui qui
me disait, « regarde! », « as-tu vu ce garçon? », « cette
fille? », « cette maison? »… Et j’admirais beaucoup ce sens du
regard et du voir chez lui. A maintes reprises, cela me faisait voir et
regarder des choses que je n’aurais jamais vues.
Jésus aimait aussi regarder.
L’Évangile raconte de lui qu’il regarda le jeune homme riche et s’éprit à
l’aimer (Mc 10, 21). Il aimait inviter les gens à regarder, à voir. Regarder,
c’est une invitation à faire attention aux personnes, aux choses et aux événements qui se passent autours de nous.
C’est avoir les yeux ouverts sur la vie, c’est également une manière d’être
présent à notre quotidien. Jean Baptiste voit Jésus et invite ses disciples à
faire la même chose. Regard de décentrement, surtout pour quelqu’un qui avait
tout pour se faire appeler « maître ». Il va jusqu’à leur révéler que
le Christ a sa place devant lui; qu’il est plus grand que lui.
Que de fois nous regardons
sans voir! Nos regards sont parfois pauvres, limités. Jean Baptiste nous invite
à fignoler notre façon de regarder les autres. Porter un regard bienveillant,
sans préjugé sur autrui, sans s'encombrer d'idées préconçues qui nuisent à notre
prochain, c’est lui donner la chance d’exister. C’est enfin la considération, le
respect qu'on doit à chacun, en tant qu’il est notre prochain et notre
semblable.
Finalement, ce regard
bienveillant sur l’autre, c’est aussi celui du Christ sur chacun et chacune de
nous. Un regard qui nous dit tout l’amour, toute l’estime, toute l’admiration,
toute la bonté qu’il nous porte. A la suite du Christ, que notre regard soit
cette lumière, cette chaleur qui mûrit et valorise les potentialités de chacun.
Nous pourrons alors, sans égocentrisme, mais avec une confiance jamais démentie
en nos possibilités d’être, construire une humanité qu’il est parfois si facile
de trahir.
Sébastien
Bangandu, aa
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