samedi 28 décembre 2013

Homélie de la Sainte Famille: Recouvrer l'esprit de famille...



Bien chers frères et sœurs,

Le Petit Larousse, définit la famille comme étant  "un ensemble formé par le père, la mère et les enfants". Si cette définition de la famille était valable hier,  elle se doit d’être actualisée aujourd’hui. Autres temps, autres mœurs. L’émergence de l’individualisme, les aléas d’une vie effrénée ainsi que la nature même de la famille ont contribué largement à la modification de la structure traditionnelle de la famille ainsi que de relations des membres les uns envers les autres. 

Mutations de la société obligent, on parle désormais de famille recomposée,  monoparentale, mais aussi homoparentale. Comme quoi le modèle familial évolue, en même temps que les rapports qui s’y tissent. Cellule de base de la société où l’enjeu des relations est plus fondamental que partout ailleurs, la famille est surtout le lieu où les enfants se structurent dans la confiance, où ils ont la conviction qu’ils ne sont jamais complètement rejetés. Mais en tant que telle, la famille c’est aussi le lieu des plus grandes souffrances, causées par les blessures d’enfance, les divorces, les mésententes, les jalousies, la solitude, etc.

On sait qu’autrefois, les familles étaient, pour la plupart, nombreuses. Ainsi, les conditions de vie parfois difficiles faisaient en sorte que la cellule familiale était une forme de sécurité vers laquelle se tourner en cas de pépin. Par ailleurs, elle était aussi une référence, une valeur sûre. La plupart des membres vivaient une certaine proximité les uns envers les autres, laquelle facilitait du même coup les relations. Les mésententes faisant également partie de la réalité quotidienne de la famille, les raisons d’y remédier étaient aussi évidentes.  

Aujourd’hui, la réalité familiale a beaucoup changé; on rencontre de plus en plus de gens vivant seuls, sans véritable famille proche ou vers qui se tourner. Chacun veut faire sa vie, se créer une famille à travers les relations diverses. Parfois même, sous l’impulsion de la révolution technologique, on se forge une famille virtuelle. Sans vouloir tout diaboliser, ces relations arrivent à combler certains besoins, sans  nécessairement combler le vide. 

Fêter la Sainte Famille, c’est se livrer à l’observation de la Sainte Famille, en devinant les souffrances qu’elle-même a dû connaître lorsque Joseph s’est senti outragé par la grossesse d’un fils dont il n’était pas le père; lorsqu’il leur a fallu fuir en Égypte pour sauver l’enfant de la rage d’Hérode; lorsque qu’à l’âge de douze ans, Jésus déclarera à Joseph qu’il devait être dans la maison de son père, …On le voit, comme toutes  les familles, celle de Jésus a été ballottée par les événements imprévus de la vie.

En définitive, fêter la Sainte Famille, c'est enfin se réjouir de voir Jésus grandir en âge et en sagesse, auprès de parents unis dans l'amour. C'est aussi réfléchir sur ce que nous pouvons faire pour que dans nos familles d’aujourd'hui il y ait plus de foi et d'amour. L'évangile de ce dimanche nous dit que la sainte famille de Nazareth fut avant tout une famille en exode, sur les traces de l’Inconnu. On n'insistera jamais assez sur l'appel urgent à la responsabilité que recèle cet évangile de la Sainte Famille. Dieu, dans son Fils incarné, s'est remis entièrement entre nos mains de croyants. C’est une immense responsabilité qu’il nous a confié. Ce faisant, il nous invite à prendre nos responsabilités au sein même des situations les plus difficiles à vivre afin de sauvegarder l’image de la famille humaine. Prions pour les familles désunies, pour les personnes vivant seules, pour tous ceux et celles qui ont perdu le sens et l’esprit de famille.

Sébastien Bangandu, aa

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