Bien chers frères et sœurs,
Le Petit Larousse, définit la famille comme étant "un
ensemble formé par le père, la mère et les enfants". Si cette
définition de la famille était valable hier, elle se doit d’être actualisée aujourd’hui.
Autres temps, autres mœurs. L’émergence de l’individualisme, les aléas d’une vie
effrénée ainsi que la nature même de la famille ont contribué largement à la
modification de la structure traditionnelle de la famille ainsi que de relations
des membres les uns envers les autres.
Mutations de la société obligent, on parle désormais
de famille recomposée, monoparentale,
mais aussi homoparentale. Comme quoi le modèle familial évolue, en même temps
que les rapports qui s’y tissent. Cellule de base de la société où l’enjeu des
relations est plus fondamental que partout ailleurs, la famille est surtout le
lieu où les enfants se structurent dans la confiance, où ils ont la conviction qu’ils
ne sont jamais complètement rejetés. Mais en tant que telle, la famille c’est
aussi le lieu des plus grandes souffrances, causées par les blessures
d’enfance, les divorces, les mésententes, les jalousies, la solitude, etc.
On sait qu’autrefois, les familles étaient, pour la
plupart, nombreuses. Ainsi, les conditions de vie parfois difficiles faisaient
en sorte que la cellule familiale était une forme de sécurité vers laquelle se
tourner en cas de pépin. Par ailleurs, elle était aussi une référence, une
valeur sûre. La plupart des membres vivaient une certaine proximité les uns
envers les autres, laquelle facilitait du même coup les relations. Les
mésententes faisant également partie de la réalité quotidienne de la famille,
les raisons d’y remédier étaient aussi évidentes.
Aujourd’hui, la réalité familiale a beaucoup
changé; on rencontre de plus en plus de gens vivant seuls, sans véritable
famille proche ou vers qui se tourner. Chacun veut faire sa vie, se créer une
famille à travers les relations diverses. Parfois même, sous l’impulsion de la
révolution technologique, on se forge une famille virtuelle. Sans vouloir tout
diaboliser, ces relations arrivent à combler certains besoins, sans nécessairement combler le vide.
Fêter la Sainte Famille, c’est se
livrer à
l’observation de la Sainte Famille, en devinant les souffrances qu’elle-même a
dû connaître lorsque Joseph s’est senti outragé par la grossesse d’un fils dont
il n’était pas le père; lorsqu’il leur a fallu fuir en Égypte pour sauver l’enfant
de la rage d’Hérode; lorsque qu’à l’âge de douze ans, Jésus déclarera à Joseph
qu’il devait être dans la maison de son père, …On le voit, comme toutes les familles, celle de Jésus a été ballottée
par les événements imprévus de la vie.
En définitive, fêter la Sainte Famille, c'est enfin se
réjouir de voir Jésus grandir en âge et en sagesse, auprès de parents unis dans
l'amour. C'est aussi réfléchir sur ce que nous pouvons faire pour que dans nos
familles d’aujourd'hui il y ait plus de foi et d'amour. L'évangile de ce
dimanche nous dit que la sainte famille de Nazareth fut avant tout une famille en
exode, sur les traces de l’Inconnu. On n'insistera jamais assez sur l'appel
urgent à la responsabilité que recèle cet évangile de la Sainte Famille. Dieu,
dans son Fils incarné, s'est remis entièrement entre nos mains de croyants. C’est
une immense responsabilité qu’il nous a confié. Ce faisant, il nous invite à
prendre nos responsabilités au sein même des situations les plus difficiles à
vivre afin de sauvegarder l’image de la famille humaine. Prions pour les familles
désunies, pour les personnes vivant seules, pour tous ceux et celles qui ont
perdu le sens et l’esprit de famille.
Sébastien Bangandu, aa
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