vendredi 31 mai 2013

Homélie du Saint Sacrement C : Oser le partage...


Bien chers frères et sœurs,

Le partage, la solidarité, l’entraide, la sollicitude sont des valeurs indéniables de la vie humaine. L’humain a été crée pour vivre en harmonie avec les autres, en partageant aussi bien les peines que les joies de ses pairs. Mais malgré les élans de solidarité de beaucoup, il reste que notre société a du mal à se défaire de l’égoïsme et de la loi du chacun pour soi. Le regard de l’autre, sa misère, n’interpellent que très peu de gens.

Parfois, quoiqu’animé de bonne volonté et du sens de l’autre, on n’arrive toujours pas à venir en aide à ceux et celles qui en ont besoin, par manque du nécessaire. C’est ce que l’ont constate dans l’évangile de ce jour. En effet, la disproportion entre la foule immense rassemblée autour de Jésus et les cinq pains et deux poissons trouvés sur place, était énorme.

Comment avoir le courage du geste fraternel quand sa propre vie est en danger ? Comment oser tendre la main à l’autre, surtout lorsqu’on sait que c’est sa propre vie qu'on hypothèque ? Voilà qui freine parfois notre élan de générosité et nous amène à céder ainsi à la tentation facile de démissionner de notre responsabilité de chrétien.

Mais pour Jésus, c’est bien en temps d’indigence, d’incroyable démesure qu’il faut risquer sa foi. Car, à mes yeux, croire en Dieu, surtout dans les moments d’épreuve, d’adversité, d’indigence, est ce qui, dans la vie de l’humain, exige l’acte le plus gratuit qui soit. Face aux mille aléas de l’existence, qui bien souvent brouillent notre horizon, Jésus nous invite à une foi inventive.

Le pain et le vin sont l’expression par excellence du grand amour que Jésus nous manifeste. Pourtant, nous savons tous que le pain et le vin sont des éléments fragiles, car il nous arrive d’en manquer, tout comme il nous arrive de n’en avoir pas assez pour pouvoir partager avec les autres. Pourtant, c’est dans ce sacrement, emprunt de fragilité que nous recevons tout ce dont nous avons besoin pour combler nos faims et étancher nos soifs.

Puissions-nous, au-delà des offres spectaculaires et alléchantes que nous présente le monde, nous laisser entraîner par le Christ dans ce puissant amour dont il nous comble à travers le sacrement de son corps et de son sang!

Sébastien Bangandu, aa

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