vendredi 8 février 2013

Homélie du 5e dimanche ordinaire C : Avancer, c'est faire confiance!


Bien chers frères et sœurs,

          Les grandes entreprises débutent parfois de façon très simple, sans qu’on s’en rende compte. Il est de même pour les grandes amitiés, les grandes aventures de la vie. Elles commencent parfois par un petit geste passager, un simple regard, un petit sourire, un petit clin d’œil amical… Dans le cas des premiers disciples de Jésus, tout commence par un petit service que Pierre rend à Jésus, en mettant à sa disposition sa propre barque.

          Il faut noter que c’était au moment où Pierre et ses pairs, découragés de n’avoir rien pris toute la nuit, lavaient désespérément leur filets pour s’en retourner chez eux. Mais voilà qu’à partir d’un simple geste d’amitié, posé quelque peu sous le coup de la fatigue, une nouvelle aventure allait commencer pour ces jeunes pécheurs. Parce qu’en mettant sa barque au service de la prédication de la parole, Pierre, avec ses amis, adhèrent en même temps à cette entreprise qui désormais fera d’eux des pécheurs d’hommes.

          Ainsi, après sa prêche, Jésus va récompenser la générosité de Pierre et compagnie en lui enjoignant d’avancer au large et de re-jeter les filets pour prendre du poisson. Contre l'évidence de son récent échec, il consent et jette les filets au large en plein jour, sachant que Jésus venait de le tenter inutilement. Ce geste de confiance lui vaudra d’expérimenter l’abondance dont sont comblés tous ceux et celles qui se fient au Seigneur. Ce faisant, Pierre agit justement comme s’il répondait d’avance à l’invitation de Marie Marie à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira » (Jn 2, 5).

          C’est dire que le miracle se produit chaque fois que nous consentons, malgré notre expertise, notre connaissance, notre expérience, notre savoir-faire, à laisser Dieu être à l’œuvre en nos vies. Si nous lui prêtons un peu plus d'attention, quand il nous la demande, quand il en a besoin, il touchera nos lèvres impures en venant au secours de notre incapacité. L’expérience de Pierre, d' Isaïe, de Paul etc. nous montre que parfois, ce que nous n’arrivons pas à avoir depuis longtemps, malgré nos efforts personnels, nous pouvons l’obtenir instantanément, par un simple élan de confiance en Jésus.

          En général, qui assiste à quelque chose de merveilleux, à l’instar de Pierre, en reste toujours touché et se rendra de plus en plus compte de la distance qui le sépare de Jésus. Cette prise de conscience de notre faiblesse profite à Jésus qui ne tarde pas à faire de nous ses amis, et partant, ses précieux collaborateurs. C’est dire que pour devenir pêcheur d’hommes, il convient avant tout, de prendre conscience de son humanité pour se laisser constamment transformer par la parole de Dieu.

          Enfin, la mission que le Christ confie à Pierre se trouve être celle de toute personne marchant à sa suite. En effet, en tant que disciples du Christ au cœur de notre monde, nous sommes appelés à partager avec d’autres cette Parole que nous avons nous-mêmes reçu, en la laissant entamer largement notre existence ainsi que la société dans laquelle nous vivons. Car, à travers elle, c’est Dieu lui-même qui travaille au cœur du monde en appelant chacun de nous à une vie plus digne. A chacun d’y répondre, dans la mesure des grâces reçues de Dieu !

Sébastien Bangandu

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