mardi 19 février 2013

Homélie du 2e dimanche de Carême C : Naître à la vraie joie!

 Bien chers frères et sœurs,

Chacun, chacune de nous a déjà, un jour ou l’autre, expérimenté la joie de vivre, ou tombé en extase face à une scène édifiante de la nature. Il nous est déjà arrivé, un jour de notre vie,  de ressentir une joie euphorique à l’encontre d’un succès inespéré, ou de nous surprendre une fois en train de sentir une tendresse affectueuse pour les gens de notre pays, de notre entourage ou de notre équipe favorite. C’est très souvent des instants en même temps merveilleux et fugitifs que l’on voudrait éterniser.

L’instant de la vision splendide était si bref que Pierre, Jacques et Jean, saisis de crainte, se sentent en même temps habités par l’immense désir de s’y fixer à jamais. Par ailleurs, il paraissait tellement merveilleux que Pierre voulait bien le prolonger, ou même l’éterniser. Fasciné par l’aura d’un moment aussi fantastique, Pierre rêvait tout haut que le bonheur serait de s’y installer, afin de posséder Dieu sur l’heure, face à face, et pour toujours. Mais du haut de la nuée, Dieu avait coupé court à tout projet d’installation. Non, on ne s’installe pas ! Il faut redescendre dans la plaine pour côtoyer les aléas de la vie des humains afin d’apprendre à naître à la vraie joie. Par là, Jésus invite les disciples à prendre part à ses souffrances. Car, c’est au bout de la traversée que se trouve la vraie joie : la joie pascale !

C’est dire que les instants privilégiés de joie, chers à la nature humaine, sont porteurs d’éternité pour tous ceux et celles qui savent lire entre les lignes. Bien que passagers, ces instants d’euphorie et de bonheur préfigurent l’ultime joie que nous éprouverons dans l’éternité. Dans un monde où beaucoup vivent en ennemis de la croix du Christ et où l’on privilégie les joies de façade, la volonté de faire bonne figure, ces moments révélateurs devraient nous obliger à lever notre regard au-dessus de ce qui est passager, afin de fixer notre regard sur l’horizon de notre destinée véritable.

La transfiguration du Christ est une invitation à la foi et à la conversion. Par la foi, nous nous sommes convaincus que ce corps transfiguré en l’espace d’un très bref instant, c’est le même qui sera humilié et outragé, couvert de crachats et défiguré. Mais c’est aussi le même corps qui, passé au crible de la souffrance, resplendira de gloire et de félicité éternelles.

Enfin, la gloire de la Transfiguration étend déjà ses rayons jusqu'à nous, encore tendus vers l'aurore pascale qui s'annonce. Comme à Abraham, Dieu nous indique déjà la configuration de notre destinée : un pays prolifique, synonyme d’une vie abondante dans le Christ ressuscité. La réconciliation à laquelle nous invitait le jour des Cendres vise à nous établir dans ce climat de confiance et de paix que l'épreuve du chemin ne saurait affaiblir. Marchons donc, les yeux fixés sur Jésus-Christ,

Sébastien Bangandu

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