mercredi 22 août 2012

Homélie du 21e dimanche ordinaire B : Jamais sans Jésus-Christ!

Dans son effort de vouloir faire saisir à ses contemporains la portée de sa mission, Jésus s’est souvent confronté à des difficultés énormes. Bien plus que ses paroles parfois dures, ses discours étaient difficiles à comprendre, à assimiler, au point que même ses propres disciples murmurent et en sont visiblement scandalisés. Décidement, Jésus n'en fini pas de défier même ceux et celles qui se déclarent de lui. 
 
Et l’Evangile de ce dimanche évoque un des moments les plus terribles de la mission de Jésus. En effet, à la suite de son discours sur le pain de vie, Jésus fait scandale. En affirmant que celui ou celle qui ne mange son corps et ne boit son sang n’a pas la vie lui, il suscite une grave révolte dans le chef de ceux et celles qui l’écoutent. Beaucoup se décident de le quitter.

Décidé de tester la foi de ceux qui semblent lui rester fidèles, Jésus veut surtout les inciter à s'afficher clairement, à prendre position. Il n’a pas peur d’être abandonné. Il ne redoute pas la solitude, mais veut en avoir le cœur net sur les motivations profondes de ceux et celles qui choisissent de restent auprès de lui. Car dans un tel contexte, choisir de rester suppose une conviction profonde.

En fait, Pierre le sait bien : comparée aux paroles des maîtres et prophètes de son temps, la parole de Jésus est d’un autre ordre. Venue d’en haut, elle recèle une densité et une profondeur uniques. Pour expérimenter l’effectivité de sa puissance dans nos vies, il faut qu’elle soit fondamentalement accueillie dans la foi. Il n’y a aucune magie en ces mots, aucune puissance détachée de l’accueil de la foi.

Par ailleurs, la réponse de Pierre évoque son attachement à ce maître, même s’il le niera par la suite. Ainsi, pour comprendre Dieu que personne n’a jamais vu, il nous faut accueillir Jésus, le verbe fait chair. En lui s’expriment tous les aspects de la Parole de Dieu : une parole créatrice, vivifiante, révélatrice… Mais il faut son Esprit pour pouvoir la comprendre, l’accueillir et la proclamer.

Enfin, l’Evangile de ce dimanche nous rappelle que Jésus est notre unique Maître. Nous sommes appelés à marcher sur ses traces, malgré la force des vents contraires. Dans un monde toujours enclin au changement, la valeur de la fidélité nous aide à fignoler notre attachement au Christ. Ses paroles, tout en bonifiant notre vie, nous orientent vers l’au-delà, vers l’ailleurs, qui pourtant s’inscrit déjà dans l’aujourd’hui de notre existence. Alors que beaucoup de maîtres nous invitent à des solutions de facilité, à des compromis, tournons-nous vers le Christ en l’accueillant à travers sa parole qui libère.

Sébastien Bangandu

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