jeudi 5 avril 2012

Homélie du dimanche de Pâques B : Témoins d'un grand mystère...


Bien chers frères et soeurs,
Le Christ est ressuscité! La mort qui, de tout temps terrorise l’humain, est aujourd’hui vaincue par le Christ. Mais d’où lui vient cette force ? Dès les premières lignes de son évangile, Jean note qu’ « il fait encore sombre » quand Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin. C’est bien la situation initiale de l’humanité telle que décrite dans la Genèse. En effet, « avant que la lumière fut, la terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres à la surface des abîmes » (Gn 1, 1-2).

La lumière de la Résurrection vient donc réhabiliter l’humanité et redorer son image défigurée par la souffrance et la douleur. Mais cette lumière demeure encore un mystère même pour ceux et celles-là qui ont côtoyé Jésus-Christ de plus près. Pour preuve, jusqu'à cette expérience du tombeau vide, les disciples connaissent un blocage. Certes, ils l’ont vu mort, et pour eux, tout était fini. Malgré cela, et sans avoir tout compris de ce que Marie Madeleine leur raconte, ils se hâtent quand même vers le tombeau.

Marie Madeleine elle non plus ne semble pas avoir bien compris ce qu’elle venait de voir. Mais elle se décide de braver les barrières de la tradition pour aller annoncer la nouvelle aux Apôtres. C’est dire qu’avoir la foi au Ressuscité n’est pas du tout facile à vivre. Comme les disciples de l’évangile, nous courons de toutes nos forces pour faire notre propre expérience du Ressuscité. Parfois, comme ce fut le cas pour Pierre devant le tombeau, il n'y a pas de réponse claire au bout de la course. Aucun détail décisif ne saurait trancher le débat une fois pour toutes. Néanmoins, le fait d'y aller nous-mêmes nous permet d’avoir un réel contact avec l’événement. Et c’est ce contact avec le vide qui peut déclencher un mouvement de foi et d’espérance.

Pris au dépourvu face à un tombeau vide, nous pouvons laisser entrer dans notre cœur l’éclat soudain d’une lumière inespérée. Alors nos yeux pourraient s'ouvrir pour faire écho de la bienveillance de Dieu à notre égard. Ainsi, à la suite de Jean, nous pourrons dire : « J’ai vu et j’ai cru ». C’est justement cette foi que le Christ vient raviver en nos cœurs. Car, comme le dit bien Paul, « si le Christ n’était pas ressuscité, vaine serait notre foi » (I Cor 15, 17). Dès lors, nos propres souffrances et épreuves, notre mort même, ne sont plus sans issue, puisqu'elles se trouvent déjà assumées et vaincues par le Ressuscité qui est vivant en nous.

Par ailleurs, la foi au Christ ressuscité nous ouvre à une expérience de communion profonde avec lui. Car si la résurrection de Jésus demeure le cœur de la foi chrétienne, il va sans dire que le cœur de la vie chrétienne est d'intégrer le style de vie du Ressuscité au quotidien de notre existence. De cette communion intime pourra alors jaillir une vie tournée vers les réalités d’en haut (Col 3, 1). Ainsi, transformée par la force du Ressuscité, notre vie devient témoignage de celui qui nous a fait passer des ténèbres de la mort à son admirable lumière.

Enfin, le Christ est ressuscité. Il est vivant au milieu de nous. A notre tour, n'attendons pas d'avoir tout compris pour oser inviter le monde à sa rencontre. Témoins d’une réalité qui nous dépasse, allons vulgariser cette bonne nouvelle pour que l’espérance renaisse enfin dans notre monde voué à la fatalité et au désespoir. Merveille plus grande encore que l'œuvre de la Création, la résurrection nous réhabilite et restaure notre dignité de créature merveilleuse de Dieu. Que tous les baptisés découvrent, en ce grand jour de l’histoire de notre foi, la beauté de vivre en syntonie avec le Ressuscité. Joyeuses fêtes pascales à tous et à toutes!

Sébastien Bangandu

2 commentaires:

Papillon a dit…

Merci pour ce témoignage d'espoir qui illumine l'humanité entière. JOYEUSES PÂQUES !

Sébastien a dit…

Merci à toi aussi, Papillon, d'avoir accueilli ce témoignage. Que le Ressuscité d'apporte paix et joie !