jeudi 1 mars 2012

Homélie du 2° dimanche de Carême B : Rêver d'un corps toujours glorieux !


Bien chers frères et sœurs,
Aujourd'hui, retaper son visage, rêver d’un corps toujours glorieux, retrouver un éclat de jeunesse, voilà ce à quoi s’attèlent, non seulement les célébrités mais aussi les gens ordinaires qui tous veulent lutter contre le vieillissement. Après tout, qui ne veut pas avoir l’air jeune? Mais comment y parvenir sans consentir des sacrifices ?

De même, dans la vie chrétienne, rajeunir, bonifier son existence, c’est l’idéal du quêteur de sens. Et la transfiguration s’inscrit dans cette logique. Mais y a-t-il une transfiguration facile ? Bien sûr que non ! Puisque bien avant l’événement de la transfiguration, les Apôtres de Jésus ont été sérieusement bouleversés dans leur certitude. Car Celui-ci venait de leur révéler un secret inattendu : le fils de l’homme devait être livré, souffrir et même mourir…Inutile d’ajouter qu’il ressusciterait le troisième jour !

Quel destin, quel avenir pour ceux qui avaient tout quitté pour le suivre ? Désillusionnés, arrachés à la sécurité du familier, les Apôtres se refusent à céder à la fascination d’un avenir incertain. Or, cette expérience commune de déception indique une route qui peut conduire aux abords d’une vie véritablement transfigurée. Mais comment raviver l’espérance d’une communauté profondément stressée et sans horizon ? Jésus doit  convaincre ses disciples du contraire en démontrant que la vie humaine, quelles que soient ses limites, est destinée à la béatitude ; que l’appel du désert ouvre la voie sur la splendeur véritable.

Dès lors, il faut changer de cap, quitter la vallée pour gagner les hauteurs de la montagne, lieu privilégié de la rencontre du Seigneur. Marcher vers Dieu, c'est grandir, s'élever, s’épanouir. Bien sûr, la marche n'est pas facile; elle demande des efforts, du courage, de l’énergie, de la persévérance,... C’est au bout de ce pèlerinage que nous pouvons être revêtus de la splendeur même du Père, source de notre propre transfiguration. Bien plus, c’est là que nous expérimentons la communion intime avec Jésus et avec tous ceux et celles qui vivent en intimité profonde avec lui.

Mais ce désir de demeurer en présence permanente de Dieu doit passer au crible de la vie quotidienne qui lui ouvre la voie de la résurrection. Car le voyage vers la montagne de la transfiguration commence dans la vallée du quotidien de notre existence. Et cette transfiguration, c’est bien le triomphe de l’amour qui déborde toute la loi et les prophètes représentés respectivement par Moïse et Elie.

Homme des douleurs, le Christ se trouve être la véritable icône, représentant toute la misère de notre vie, de notre monde défiguré par le mal sous toutes ses formes. De ce point de vue, Christ devient la voie sûre qui nous conduit à la vie véritable. Sa transfiguration devient une prophétie qui nous assure qu’au-delà de toutes ses vicissitudes, la vie triomphera toujours des puissances du mal qui sans cesse  la défient. Et c’est sans doute parce qu’il assume son humanité dans l’obéissance indéfectible à la volonté du Père que son éclat de transfiguré nous apparait plus réel et plus sublime. La transfiguration nous appelle donc à prendre conscience que nous sommes le temple de Dieu, un corps dont la vocation est de ressusciter à la vie nouvelle. 

Sébastien Bangandu

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