Bien cher frère et sœurs
On
l’attendait depuis bien longtemps ! Il est né, le Divin enfant ! Noël!
Noël! « Yezu me butuka ! » (kikongo), « Yezu abotami ! »
(lingala), traduisez « Jésus est né », comme on aime le dire dans mon
Congo-Kinshasa natal. Tel était aussi le cri d’exultation du Canada chrétien, à
cette époque où la foi régnait, vive et ardente au cœur des familles, des
institutions et de la société entière. Aujourd’hui, cette effervescence
spirituelle s'est bien affaiblie et la foi naïve, en voie de disparition. Oui, actuellement,
il y a peut-être des signes d’une nouvelle tendance, d’un nouvel élan, mais ce
sont des chiffres très faibles.
Malgré
tout, la fête de Noël est encore, de toutes les fêtes chrétiennes, peut-être la
plus aimée et la plus populaire. Mais que reste-t-il exactement de Noël dans
cette société marchande ? En fait, si le sens de Noël est une demande, une
attente, on le rencontre encore dans les rues de nos villes. Et quoique une
très grande partie du monde ne pratique plus sa religion, il existe cependant à
Noël une effervescence de joie dans l'atmosphère et dans les cœurs pendant les
célébrations de cette fête exceptionnellement réjouissante, indépendante des
diverses confessions religieuses, car cette lumière de Noël illumine tous les
cœurs, sans distinction aucune.
Dans
cet emportement d'allégresse qu’occasionne Noël et les fêtes de fin d'année, on
voit encore d’ailleurs, du monde encombrant les trottoirs, visitant avec un
engouement passionné les magasins achalandés, parfois rêvant devant les
vitrines ornées de mille feux aux lumières fascinantes et de décorations de
toutes les couleurs. De multiples articles et une profusion de jouets, certains
plus splendides avec des éclats modernes au rythme de l'ère informatique et de
la technologie moderne, sont encore exposés et ravissent tous les yeux…
Et
comme Dieu se sert parfois des
événements en apparence les plus indifférents pour parvenir à ses fins, c’est
donc dans cette atmosphère que Jésus-Christ fait son entrée au monde. Mais quelle
naissance pour un fils du Dieu tout puissant! En tout cas, les conditions dans
lesquelles ce fils de Dieu vient au monde ne lui donnent pas beaucoup de chance
d’être accueilli en tant que tel.
Malgré
les infortunes, Joseph et Marie se montrent serein dans l’accueil de l’enfant-Dieu,
pauvre, couché dans une mangeoire. Jésus est né, et voici que les cieux
retentissent de chants d'allégresse. Là haut, les anges entonnent à l'envi le joyeux
cantique du triomphe: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la
terre aux hommes de bonne volonté!". Et aussitôt de pauvres bergers,
avertis par les anges, vont adorer, dans ce petit enfant, le Sauveur du monde
entier.
Pourtant,
ce monde auquel la rédemption est destinée reste toujours marqué par la misère
sous toutes ses formes. Voilà pourquoi, à chaque Noël et fin d'année, Jésus
vient nous rappeler que les pauvres aussi existent pour fêter dignement sa
naissance et se réjouir à voir commencer une nouvelle année. Faisons nôtre son
amour par notre générosité pour que nos souhaits et nos sourires, auxquels les
enfants, ainsi que ceux et celles qui rêvent d'en recevoir, soient empreints de
sollicitude et d’amour.
Car le
vrai secret pour réussir Noël se trouve dans ce culte du partage en se laissant
toucher par ces regards péniblement attristés des pauvres, des naufragés, des
déshérités, des peuples à la dignité bafouée, qui sollicitent notre sympathie. C’est
ce que fit Dieu le Père, qui, touché par la misère de son peuple, envoya son
fils, l’Enfant de Bethléem, né de Marie, que nous célébrons en ce jour, pour
nous apporter le salut. Joyeuse fête de Noël à vous tous !
Sébastien
Bangandu
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